Rompre l'exclusion sociale et culturelle des sans-abris, c'est le projet de L'Autre Saison des Dissonances, cet orchestre sans chef - dont nous avions interviewé dans cette même rubrique le directeur artistique et violoniste David Grimal (1). Chaque mois depuis 2003, Les Dissonances et l'association Les Margéniaux (2) donnent carte blanche à des artistes et ensembles, partageant les mêmes valeurs de solidarité et de fraternité, pour jouer (gracieusement) devant un public varié. La participation est libre, les sommes ainsi récoltées permettant de financer des projets de réinsertion.
Dans l'Église Saint-Leu-Saint-Gilles, connue pour ses nombreuses actions sociales en faveur d'une population en très grande précarité, Sirba Octet était l'invité de ce mois de novembre. L'ensemble, créé en 2003 (lui aussi) par le violoniste Richard Schmoucler avec quelques amis de l'Orchestre de Paris, nous invitait à la danse en reprenant largement le programme de son dernier CD "Tantz !", paru en 2015.
Un concert tout aussi vivifiant que leur cinquième enregistrement, témoignant d'un projet aussi original que détonant pour ces musiciens presque tous issus de nos conservatoires et orchestres classiques : proposer de nouveaux arrangements propres à la musique dite savante des répertoires yiddish et tsigane - dont une large partie animait les réunions familiales de son fondateur. Rien moins que l'invention d'un genre, le "Classic World", selon Richard Schmoucler, qui a sélectionné quatorze morceaux, après en avoir écouté plus de huit mille issus des traditions tsigane, roumaine, hongroise et russe.
Dans l'Église Saint-Leu-Saint-Gilles, connue pour ses nombreuses actions sociales en faveur d'une population en très grande précarité, Sirba Octet était l'invité de ce mois de novembre. L'ensemble, créé en 2003 (lui aussi) par le violoniste Richard Schmoucler avec quelques amis de l'Orchestre de Paris, nous invitait à la danse en reprenant largement le programme de son dernier CD "Tantz !", paru en 2015.
Un concert tout aussi vivifiant que leur cinquième enregistrement, témoignant d'un projet aussi original que détonant pour ces musiciens presque tous issus de nos conservatoires et orchestres classiques : proposer de nouveaux arrangements propres à la musique dite savante des répertoires yiddish et tsigane - dont une large partie animait les réunions familiales de son fondateur. Rien moins que l'invention d'un genre, le "Classic World", selon Richard Schmoucler, qui a sélectionné quatorze morceaux, après en avoir écouté plus de huit mille issus des traditions tsigane, roumaine, hongroise et russe.
Rien de tel pour réchauffer cette soirée maussade et pluvieuse d'automne que l'énergie débordante de vie de ces danses, inspirées des làutari roumains ou moldaves et des klezmorim des shetls d'Europe de l'Est, entre rires et larmes, nostalgie de l'errance et joie des fêtes de la communauté. Si le violon était l'instrument par excellence du ghetto, facile à emporter pour fuir les pogroms (nous rappelait le grand Ivry Gitlis - qui dédicace le CD "Tantz !" - dans un "Grand Échiquier" de Jacques Chancel il y a longtemps) - les deux de l'ensemble (avec celui de Christian Brière) se marient depuis plus de dix ans à six autres instruments pour créer l'identité de Sirba Octet (3), avec ses mélodies souvent familières, ses couleurs évoquant le voyage et ses rythmes diaboliques ou déchirants.
Avec l'alto vif-argent de David Gaillard, le violoncelle de Claude Giron, la contrebasse de Bernard Cazauran, les sonorités piquantes du cymbalum de Iurie Morar, se joignent pour ce concert le piano de Christophe Henry (à la place de Yann Ollivo, un des arrangeurs du groupe avec Cyrille Lehn) et la clarinette épatante de Renaud Guy-Rousseau (4). Alors qu'ils jouent depuis une heure avec un bonheur collectif communicatif, quelques sans-abris s'approchent presque timidement, restés jusque-là un peu à l'écart. On se dit alors que certaines soirées sont plus précieuses que tout.
Avec l'alto vif-argent de David Gaillard, le violoncelle de Claude Giron, la contrebasse de Bernard Cazauran, les sonorités piquantes du cymbalum de Iurie Morar, se joignent pour ce concert le piano de Christophe Henry (à la place de Yann Ollivo, un des arrangeurs du groupe avec Cyrille Lehn) et la clarinette épatante de Renaud Guy-Rousseau (4). Alors qu'ils jouent depuis une heure avec un bonheur collectif communicatif, quelques sans-abris s'approchent presque timidement, restés jusque-là un peu à l'écart. On se dit alors que certaines soirées sont plus précieuses que tout.
(1) Articles des 9 et 25 mai 2016.
(2) Les Margéniaux fonctionnent avec des bénévoles et des personnes en réinsertion en faveur de personnes marginalisées.
(3) Le "sirba" est une danse traditionnelle roumaine.
(4) Pour quelques concerts, le jeune clarinettiste de l'Orchestre national de France (et du groupe manouche "Les Tzingarelli") remplace Philippe Berrod.
● "Tantz ! Klezmer & Gipsy music".
Sirba Octet.
Label : La dolce Volta.
Distribution : harmonia mundi.
Sortie : septembre 2015.
Prochains concerts :
>> sirbaoctet.com
(2) Les Margéniaux fonctionnent avec des bénévoles et des personnes en réinsertion en faveur de personnes marginalisées.
(3) Le "sirba" est une danse traditionnelle roumaine.
(4) Pour quelques concerts, le jeune clarinettiste de l'Orchestre national de France (et du groupe manouche "Les Tzingarelli") remplace Philippe Berrod.
● "Tantz ! Klezmer & Gipsy music".
Sirba Octet.
Label : La dolce Volta.
Distribution : harmonia mundi.
Sortie : septembre 2015.
Prochains concerts :
>> sirbaoctet.com
L'Autre Saison des Dissonances :
Église Saint-Leu-Saint-Gilles.
92 rue Saint-Denis, Paris (1er).
Prochain concert "Off de l'Orchestre de Paris, Concert de Noël",
16 décembre 2016 à 20 h.
Programme complet :
Tél. : 01 43 15 34 71.
>> les-dissonances.eu
Église Saint-Leu-Saint-Gilles.
92 rue Saint-Denis, Paris (1er).
Prochain concert "Off de l'Orchestre de Paris, Concert de Noël",
16 décembre 2016 à 20 h.
Programme complet :
Tél. : 01 43 15 34 71.
>> les-dissonances.eu