Lors de sa création, ce spectacle hors normes ne connaissait pas encore son avenir et c'est avec bonheur que nous le retrouvons, après quelques dates de tournée, pour une dizaine de jours à Malakoff. Réalisé dans le cadre des créations que se doit d'effectuer chaque directeur nommé à la tête du Théâtre fondé par Maurice Pottecher en 1895, "Grand Fracas issu de rien" fut un des paris les plus audacieux de Pierre Guillois (à la direction du théâtre de Bussang de 2006 à 2011). Cette production utilise effectivement des techniques informatiques très élaborées et un logiciel dédié, invention numérique développée par Adrien M. et Claire B. Mais tout cela avec le seul objectif d'une rencontre poétique, humoristique et visuelle du numérique et de l'organique.
De cabaret, il est bien évidemment question, de celui qui réunit des artistes d'horizons et d'arts différents. Ici sont convoqués, dans ce grand fracas onirique et avant-gardiste, subtil mélange d'objets et de couleurs :
- le comédien Dominique Parent, tentant, tel un équilibriste, de "dresser" les mots issus de la dentelle aiguisée et percutante des textes de Valère Novarina ;
- la soprano colorature Sevan Manoukian habillant de sa puissance vocale l'espace spectral, naviguant entre vagues hystériques et langoureuses sur les phrasés musicaux d'un Purcell, Gounod ou, plus frivole, d'un Moïse Simons et son "Sous les palétuviers" ;
- le jongleur Adrien Mondot, dompteur de balles, funambule gestuel sur la corde invisible de sa chorégraphie numérique, cage virtuelle d'une danse fluide et universelle où les entrechats aériens se marient aux bulles lumineuses suspendues par son art du cirque maîtrisé ;
De cabaret, il est bien évidemment question, de celui qui réunit des artistes d'horizons et d'arts différents. Ici sont convoqués, dans ce grand fracas onirique et avant-gardiste, subtil mélange d'objets et de couleurs :
- le comédien Dominique Parent, tentant, tel un équilibriste, de "dresser" les mots issus de la dentelle aiguisée et percutante des textes de Valère Novarina ;
- la soprano colorature Sevan Manoukian habillant de sa puissance vocale l'espace spectral, naviguant entre vagues hystériques et langoureuses sur les phrasés musicaux d'un Purcell, Gounod ou, plus frivole, d'un Moïse Simons et son "Sous les palétuviers" ;
- le jongleur Adrien Mondot, dompteur de balles, funambule gestuel sur la corde invisible de sa chorégraphie numérique, cage virtuelle d'une danse fluide et universelle où les entrechats aériens se marient aux bulles lumineuses suspendues par son art du cirque maîtrisé ;
- le gymnaste et trampoliniste lorrain Lucas Antonellis, léger et astral "monsieur muscle", volant d'un bond équestre du cheval d'arçons aux barres parallèles, mariant - avec une souplesse féline - acrobaties aux mouvements affutés et "port aristocratique" de Soprano ;
- l'énigmatique et talentueux percussionniste Benjamin Sanz, magicien percutant aux rythmes entêtants et envoutants, soudant parfois en ondes sonores saccadées la réalité à la virtualité, le tempo à la matière esthétique des trames lumineuses digitalisées.
À la palette numérique virtuose, Claire Bardainne est la sixième artiste donnant tout son sens "spectral" au cabaret, jouant (en projection vidéo) sur le grand tulle transparent la chorégraphie informatique et stellaire de nébuleuses lettrées, de courbes sinusoïdales modélisées et de fragmentations de points bulles, à la grâce exquise, créés par Adrien Mondot.
Ici, ce ne sont pas les artistes qui suivent les déplacements des représentations virtuels mais, au contraire, les lettres, mots et points qui, dans une cinématique incroyablement gracieuse et fluide, entrent dans le jeu du jongleur, du gymnaste en élégantes cascades de pluies littéraires, mathématiques ou en taquines phrases improbables ou probables. Parfois, la virtualité se joue d'humour et d’espièglerie, notamment avec "Le Présentateur" (Dominique Parent), casant ses pirouettes novarinesques dans un irréel cadre blanc farceur !
- l'énigmatique et talentueux percussionniste Benjamin Sanz, magicien percutant aux rythmes entêtants et envoutants, soudant parfois en ondes sonores saccadées la réalité à la virtualité, le tempo à la matière esthétique des trames lumineuses digitalisées.
À la palette numérique virtuose, Claire Bardainne est la sixième artiste donnant tout son sens "spectral" au cabaret, jouant (en projection vidéo) sur le grand tulle transparent la chorégraphie informatique et stellaire de nébuleuses lettrées, de courbes sinusoïdales modélisées et de fragmentations de points bulles, à la grâce exquise, créés par Adrien Mondot.
Ici, ce ne sont pas les artistes qui suivent les déplacements des représentations virtuels mais, au contraire, les lettres, mots et points qui, dans une cinématique incroyablement gracieuse et fluide, entrent dans le jeu du jongleur, du gymnaste en élégantes cascades de pluies littéraires, mathématiques ou en taquines phrases improbables ou probables. Parfois, la virtualité se joue d'humour et d’espièglerie, notamment avec "Le Présentateur" (Dominique Parent), casant ses pirouettes novarinesques dans un irréel cadre blanc farceur !
Tous ces artistes rassemblés n'ont, a priori, rien en commun et aucun fil conducteur dicible ne nous guide dans ce cabaret surréaliste et esthétique. Pourtant, Pierre Guillois, lors de la création de "Grand Fracas..." à Bussang, a réussi à créer un "objet artistique" hors du commun, à la fois déroutant et terriblement original qui emmène les spectateurs dans un univers onirique où l'illusion virtuelle mêlée à la réalité des arts spectaculaires nous renvoient à l'imaginaire fantastique et merveilleux de notre enfance.
L'alchimie fonctionne et la succession de tableaux ludiques et visuellement réussis construit un spectacle où chacun ressort les yeux pleins d'étoiles, et ce "Grand fracas issus de rien" imaginé par Pierre Guillois nous laisse sous l'emprise d'agréables vapeurs poétiques et, dans la tête, une vision riche et colorée d'un cabaret spectral... étonnamment avant-gardiste mais déjà riche de son futur.
Spectacle vu à la création.
L'alchimie fonctionne et la succession de tableaux ludiques et visuellement réussis construit un spectacle où chacun ressort les yeux pleins d'étoiles, et ce "Grand fracas issus de rien" imaginé par Pierre Guillois nous laisse sous l'emprise d'agréables vapeurs poétiques et, dans la tête, une vision riche et colorée d'un cabaret spectral... étonnamment avant-gardiste mais déjà riche de son futur.
Spectacle vu à la création.
"Grand Fracas issu de rien"
"Grand Fracas issu de rien"
Cabaret spectral - création collective.
Concept : Pierre Guillois.
Assistanat artistique : Stéphanie Chêne.
Avec : Claire Bardainne (interprétation numérique), Lucas Antonellis (gymnastique), Sevan Manoukian (chant), Adrien Mondot (jonglage et informatique), Dominique Parent (jeu), Benjamin Sanz (percussions).
Dominique Parent interprète des textes de Valère Novarina.
Costumes : Axel Aust, assisté de Camille Penager.
Maquillage et coiffure : Catherine Saint–Sever.
Lumières : Jean-Yves Courcoux.
Création vidéo interactive et mise en scène numérique : Adrien M/Claire B.
Durée : 1 h 15.
Du 3 au 12 février 2015.
Mardi et vendredi à 20 h 30, mercredi, jeudi et samedi à 19 h 30, dimanche à 16 h.
Théâtre 71 - Scène nationale, Malakoff (92), 01 55 48 91 00.
>> theatre71.com
Cabaret spectral - création collective.
Concept : Pierre Guillois.
Assistanat artistique : Stéphanie Chêne.
Avec : Claire Bardainne (interprétation numérique), Lucas Antonellis (gymnastique), Sevan Manoukian (chant), Adrien Mondot (jonglage et informatique), Dominique Parent (jeu), Benjamin Sanz (percussions).
Dominique Parent interprète des textes de Valère Novarina.
Costumes : Axel Aust, assisté de Camille Penager.
Maquillage et coiffure : Catherine Saint–Sever.
Lumières : Jean-Yves Courcoux.
Création vidéo interactive et mise en scène numérique : Adrien M/Claire B.
Durée : 1 h 15.
Du 3 au 12 février 2015.
Mardi et vendredi à 20 h 30, mercredi, jeudi et samedi à 19 h 30, dimanche à 16 h.
Théâtre 71 - Scène nationale, Malakoff (92), 01 55 48 91 00.
>> theatre71.com