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● Avignon Off 2016 ● "L’homme qui rit"

Dans l’Angleterre de la fin du XVIIe siècle sévissent les Comprachicos, des hommes qui achètent des enfants pour les revendre après en avoir fait des bêtes de foire. Ils ont ainsi enlevé Gwynplaine, qu’ils ont atrocement mutilé, lui imprimant sur le visage un rictus éternel en lui fendant la bouche.



© DR.
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Vers la fin d’une des plus glaciales journées de janvier 1690, ils abandonnent l’enfant dénué de tout dans une dangereuse crique. Seul, bravant la tempête, il trouve dans la neige une petite fille, Déa, rendue aveugle par le froid, qu’il emporte avec lui. Recueillis par Ursus, un bateleur misanthrope, ils formeront bien vite une famille, un groupe nomade et Gwynplaine deviendra le célèbre "Homme qui rit", vedette incontestée des foires de la vieille Angleterre, jusqu’au jour où la Chambre des lords le réclame.

Il découvre alors sa véritable identité : lord Fermin Clancharlie, héritier d’une des plus prestigieuses familles du royaume. Sommé de reprendre sa place parmi les puissants, il déclarera que son vrai nom demeure Gwynplaine, "misérable taillé dans l’étoffe des
grands par un roi dont ce fut le bon plaisir", et qu’il deviendra le lord des pauvres.

"Dans mon adaptation de ce long et foisonnant roman, j’ai choisi de ne garder que trois figures emblématiques : Ursus, le vieux saltimbanque, qui recueille Gwynplaine, l’enfant défiguré, et Déa, l’enfant trouvée. Face à eux, les méchants Comprachicos. Et, avec eux, la voix du poète.

"Ursus, c’est le plus beau des personnages et selon moi le véritable héros de cette épopée
hugolienne. C’est le bon, le vrai, le juste, un vagabond n’ayant pour ami et pour compagnon qu’un loup. C’est par lui et avec lui que nous marchons dans l’histoire sans fin du rapport entre les puissants et les exclus. L’entrevoir avec le rire philosophe du saltimbanque, qui peut-être ne sert à rien mais reste essentiel à l’humanité, c’est tentant pour un acteur…


"Ces personnages, je les esquisse, je les incarne et sans prévenir je passe de l’un à l’autre pour provoquer le public dans son écoute, qu’il vienne à moi comme je vais à lui. Un acteur en travail, un public en travail, pour redécouvrir ensemble ce que nous raconte le roman, hier comme aujourd’hui. Alors je pose sur mon visage le rire de Gwynplaine et il n’y a plus qu’à se laisser porter par le souffle de Victor Hugo." Christine Guênon.

"L’homme qui rit"

D’après le roman de Victor Hugo.
Tout public à partir de 12 ans.
Conception, adaptation et jeu : Christine Guênon.
Lumière : Dominique Fortin.
Assistante à la mise en scène : Laure Guillem.
Cie Chaos Vaincu.
Durée : 1 heure.

● Avignon Off 2016 ●
Du 8 au 30 juillet 2016.
Présence Pasteur, Salle Marie Gérard,
13, rue du Pont Trouca.
Tous les jours à 12 h 30.
Tél. : 04 32 74 18 54/09 66 97 18 54.

Diffusion :
Actions Scènes Contemporaines
Anne-Charlotte Lesquibe, 06 59 10 17 63.
Carla Puidebat, 06 43 81 51 97.

Annonce
Mercredi 6 Juillet 2016

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À Découvrir

•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
14/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• Lou Casa "Barbara & Brel" À nouveau un souffle singulier et virtuose passe sur l'œuvre de Barbara et de Brel

Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

Gil Chauveau
19/06/2024
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•Off 2024• "Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles…

… face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
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N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
26/03/2024