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Nomination de Matthias Tronqual à la direction de la scène nationale de l'Essonne - Agora-Desnos à Evry-Courcouronnes  24/10/2022

Rima Abdul Malak, ministre de la Culture, en plein accord avec Michel Bisson, Président de la communauté d'agglomération Grand Paris Sud Seine-Essonne-Sénart et François Durovray, président du Conseil départemental de l'Essonne, donne son agrément à la nomination de Matthias Tronqual à la direction de la scène nationale de l'Essonne - Agora-Desnos à Evry-Courcouronnes sur proposition unanime du jury réuni le 29 septembre 2022.

Matthias Tronqual est secrétaire général de la MC 93 depuis 2015. Il a auparavant exercé des responsabilités de programmation à l'adresse du jeune public et des services éducatifs et culturels au Centre Pompidou, au Jeu de Paume et au Centquatre à Paris. Il a dirigé le club des enfants parisiens, lieu de pratiques artistiques, culturelles et sportives.

Matthias Tronqual propose un projet qui s'inscrit dans la continuité de l'identité singulière de l'Agora-Desnos, initiée par Christophe Blandin-Estournet, et propose son développement pour faire de la participation de tous une pratique et une marque de fabrique affirmée pour la scène nationale.

Son projet invite à repenser la rencontre de l'art avec les publics, notamment en créant la Biennale de "l'art en commun" dont la première édition est prévue à l'été 2024, qui sera un temps fédérateur et la marque de fabrique du territoire. Par ailleurs, il propose des modalités nouvelles d'implication des habitants pour que chacun trouve sa place dans sa relation aux œuvres et à la scène nationale, avec la multiplication d'espaces dédiés : création d'un espace mobile "parents/enfants", d'une formation à l'éducation artistique et culturelle à l'attention des professionnels et d'un dispositif "Faire école" proposé à quinze jeunes du territoire durant deux années.

Il fait de la jeunesse, de la petite enfance au jeune adulte, un axe central de son projet, afin de répondre à la forte présence des jeunes sur le territoire. La moitié de la programmation sera consacrée à la jeunesse, présentée dans les deux théâtres et en itinérance sur le département.

Matthias Tronqual s'entourera des artistes associées Penda Diouf pour le théâtre, Nach pour la danse, Phia Ménard pour les arts du cirque sur lesquelles il s'appuiera pour réfléchir aux nouvelles formes d'implication des artistes et qui participeront au choix de la programmation, à la construction des temps forts et accompagneront les artistes émergents du territoire.

Matthias Tronqual succède à Christophe Blandin-Estournet, directeur de la scène nationale de l'Essonne - Agora-Desnos depuis 2012, dont la ministre tient à saluer le travail exceptionnel qui a permis de développer un projet singulier dans le réseau des scènes nationales autour du concept de "projet situé", dans un dialogue riche et constamment renouvelé avec le territoire.

Communiqué du ministère de la Culture.
La Rédaction

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"Différente" Carolina ou "Cada uno es un mundo (Chacun est un monde)"

Star internationale à la frange rouge, Carolina est de retour en France, après sa tournée mondiale. Heureuse de retrouver son public préféré, elle interprète en live des chansons populaires qui touchent le cœur de toutes les générations.

© Audrey Bären.
Mais qui est donc cette incontournable Carolina ? Ou, plus exactement, qui se cache derrière cette artiste plutôt extravagante, à la folie douce ? De qui est-elle l'extension, au juste ?

L'éternelle question autour de l'acte créatif nous interpelle souvent, et nous amène à nous demander quelles influences l'homme ou la femme ont-ils sur leurs "créatures" fabriquées de toutes pièces ! Quelles inspirations les ont portées ! Autant de questions qui peuvent nous traverser particulièrement l'esprit si tant est que l'on connaisse un peu l'histoire de Miguel-Ange Sarmiento !

Parce que ce n'est pas la première fois que Carolina monte sur scène… Décidément, elle en a des choses à nous dire, à chaque fois. Elle est intarissable. Ce n'est pas Rémi Cotta qui dira le contraire, lui qui l'accompagne depuis déjà dix ans et tire sur les ficelles bien huilées de sa vie bien remplie.

Rémi Cotta, artiste plasticien, graphiste, comédien, chanteur lyrique, ou encore metteur en scène, sait jouer de ses multiples talents artistiques pour confier une parole virevoltante à notre Carolina. Il suffit de se souvenir du très original "Carolina Show", en 2010, première émission de télé sans caméra ayant reçu de nombreux artistes connus ou moins connus ou le "Happy Show de Carolina", ainsi que les spectacles musicaux "Carolina, naissance d'une étoile", "Le Cabaret de Carolina", ou encore " Carolina, L'Intelligence Artificielle".

"Différente" est en réalité la maturation de plusieurs années de cabarets et de spectacles où Carolina chante pourquoi et comment elle est devenue une star internationale tout en traversant sa vie avec sa différence". Miguel-Ange Sarmiento.

Brigitte Corrigou
08/11/2024
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"Daddy", Game and reality : Mara au péril des merveilles…

Quand on a treize ans, la tête pleine du rêve fabuleux de devenir actrice, et que l'on rencontre sur une plateforme de jeux vidéo l'avatar bien réel d'un séducteur en faisant profession, on devient une proie… rêvée ! Entre jeux et réalités virtuelles, les personnages – tout droit sortis de l'imaginaire documenté de l'autrice metteuse en scène Marion Siéfert – se cherchent, se trouvent, s'affrontent, brouillant les frontières entre deux mondes : le monde dit réel et son double, le metaverse. Reflets troublants d'un miroir à facettes nous faisant perdre nos propres repères dans un "dé-lire" du monde comme il va.

© Matthieu Bareyre.
Dans "Jeu et réalité", le psychanalyste britannique Winnicott annonçait en son temps l'importance pour la construction du petit d'homme d'un "espace intermédiaire entre le dehors et le dedans". Un espace où le potentiel virtuel de chacun(e) pourrait librement s'exprimer sans être assujetti aux diktats des jeux réglés. De nos jours, le succès phénoménal des jeux de rôle en ligne où, chacune et chacun "à l'abri" derrière son écran, casque vissé aux oreilles et manette en mains, s'invente de toutes pièces un personnage pour le faire vivre (et mourir) au risque du contact avec d'autres avatars, ne peut qu'accréditer cette vision.

Ainsi de Mara, cette toute jeune fille qui, comme beaucoup d'autres, ressent le besoin vital de faire craquer les coutures trop étriquées du monde qu'elle habite. Une échappatoire ressentie comme salutaire lui permettant d'expérimenter dans le monde virtuel ce que le quotidien ne peut lui offrir, une évasion "sur mesure" dans l'univers fantastique d'un Role Play sur le Net… Là, comme par miracle, elle va rencontrer "pour de vrai" le prince charmant – version gourou du double de son âge – un avatar bien réel qui la prend sous son aile, usant de tous les artifices de la séduction afin de la modeler en star du jeu vidéo dont il est le promoteur : elle ne sera pas actrice, c'est dépassé dans le monde d'aujourd'hui, mais superstar d'un jeu vidéo, un produit à vendre sur le net en pièces détachées… et, en ce qui le concerne, à "consommer" en direct.

Yves Kafka
03/12/2024
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"Jacques et Chirac" Un "Magouille blues"* décapant et burlesque n'occultant pas le mythe du président sympa et séducteur

Une comédie satirique enjouée sur le pouvoir, le mensonge et la Cinquième République portée par une distribution tonitruante et enthousiaste, dégustant avec gourmandise le texte de Régis Vlachos pour en offrir la clownesque et didactique substantifique moelle aux spectateurs. Cela est rendu aussi possible grâce à l'art sensible et maîtrisé de l'écriture de l'auteur qui mêle recherche documentaire affinée, humour décapant et bouffonnerie chamarrée pour dévoiler les tours et contours d'un Jacques sans qui Chirac ne serait rien.

© Fabienne Rappeneau.
Portraitiste décalé et impertinent d'une Histoire de France ou de l'Humanité aux galbes pas toujours gracieux dont surgissent parfois les affres de notre condition humaine, Régis Vlachos, "Cabaret Louise" (Louise Michel), "Dieu est mort" (Dieu, mieux vaut en rire)"Little Boy" (nom de la bombe larguée sur Hiroshima), revient avec un nouveau spectacle (création 2023) inspiré d'un des plus grands scandales de notre histoire contemporaine : la Françafrique. Et qui d'autre que Jacques Chirac – l'homme qui faisait la bise aux dictateurs – pouvait être convoqué au "tribunal" du rire et de la fantaisie par l'auteur facétieux, mais doté d'une conscience politique aiguë, qu'est Régis Vlachos.

Le président disparu en 2019 fut un homme complexe composé du Chirac "bulldozer" en politique, menteur, magouilleur, et du Jacques, individu affable, charmeur, mettant autant la main au cul des vaches que des femmes. Celui-ci fut d'abord attiré le communisme pour ses idéaux pacifistes. Il vendra même L'Humanité-dimanche devant l'église Saint-Sulpice.

La diversité des personnalités importantes qui marquèrent le début de son chemin politique joue tout autant la complexité : Michel Rocard, André Malraux et, bien sûr, Georges Pompidou comme modèle, Marie-France Garaud, Pierre Juillet… et Dassault comme portefeuille ! Le tout agrémenté de nombre de symboles forts et de cafouillages désastreux : le bruit et l'odeur, la pomme, le cul des vaches, les vacances à l'île Maurice, les amitiés avec les despotes infréquentables, l'affaire ELF, etc.

Gil Chauveau
03/11/2024