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Des mesures de soutien supplémentaires doivent être accordées aux entrepreneurs de spectacles dans le nouveau contexte  17/10/2020

La nouvelle d'un couvre-feu fixé à 21h en Île-de-France et dans 8 autres métropoles a suscité la sidération des entreprises de spectacles et accroît encore davantage l'incertitude qui pèse depuis près de huit mois sur le secteur. Au désarroi de ces derniers jours s'ajoute le refus, par le Premier ministre Jean Castex, de la demande d'un assouplissement du couvre-feu à 21h pour le monde du spectacle, portée par la ministre la Culture Roselyne Bachelot. De même, l'incertitude perdure quant à l'inclusion de nos entreprises dans le cadre du fonds de solidarité et l'exonération de cotisations sociales patronales, accordée à d'autres secteurs. Nous appelons encore une fois aujourd'hui le Premier ministre, et l'ensemble du gouvernement, à renforcer le soutien au secteur pour assurer la survie de nos entreprises.

Alors que les spectacles de plus de 1 000 places et les jauges debout sont toujours à l'arrêt, les entrepreneurs, les cabarets et les théâtres, qui avaient enfin pu relancer des spectacles et rouvrir des lieux malgré des conditions économiques dégradées, se trouvent à nouveau dans une impasse, suite aux annonces du Président de la République du 14 octobre, dans les zones concernées par le couvre-feu.

Le Gouvernement avait pourtant fortement encouragé à rouvrir les lieux et les entrepreneurs de spectacles ont strictement respecté les protocoles sanitaires en vigueur (qui ont fait la preuve de leur efficacité, puisqu'aucun cluster n'a été signalé dans les salles de spectacles). Malgré tous ces efforts, les entreprises du spectacle vivant sont aujourd'hui contraintes de bouleverser à nouveau leurs programmations et les habitudes des spectateurs qui leur avaient reconduit leur confiance.

Des mesures de soutien supplémentaires requises au regard de ce nouveau contexte

Ces nouveaux ajustements, demandés une fois encore au secteur, ne se feront pas sans un impact économique et social considérable, sauf à ce que l'État n'amplifie son soutien au secteur, en renforçant encore les dispositifs existants, et en les inscrivant dans la durée et sans exclusion. Aujourd'hui, le spectacle vivant privé, empêché de travailler, a besoin, de façon urgente :

Au niveau national :
>> D'une exonération totale des cotisations sociales patronales sur la période du couvre-feu sanitaire.
>> D'un moratoire sur les loyers et d'une adaptation de ceux-ci à la réalité économique que nous traversons.
>> D'une garantie d'accès au Fonds de solidarité pour les entreprises du secteur.
>> D'une visibilité sur le maintien de l'activité partielle à 100 % au-delà du 31 décembre 2020.

Au niveau sectoriel :
>> D'une visibilité à long terme sur le fonds de compensation perte de billetterie et ce, au moins jusqu'à l'été 2021, dans la mesure où, comme le Président de la République l'a exprimé, « nous en avons jusqu'à l'été 2021 au moins avec ce virus, tous les scientifiques sont clairs ».
>> D'une aide à l'emploi pour les personnels artistiques et techniques.
>> D'un renforcement du fonds de sauvegarde aux entreprises.
>> D'une prise en charge par une nouvelle enveloppe budgétaire des frais de montage et de publicité pour les spectacles qui n'ont pu être exploités que très partiellement.
>> D'un appui aux dispositifs fiscaux, qui sont une des principales garanties d'une véritable relance dans la durée, et en premier lieu le Crédit d'impôt pour le spectacle vivant.

La seconde vague ne doit pas être celle qui emportera définitivement les entrepreneurs du spectacle vivant privé.

Communiqué du PRODISS (Syndicat national du spectacle musical et de variété,), CAMULC (Cabarets, Music-Halls et Lieux de Création.) et SNDTP (Syndicat National Du Théâtre Privé) du 16 octobre 2020.
La Rédaction

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•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
14/06/2024
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Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

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© Philippe Hanula.
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Gil Chauveau
26/03/2024