La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Théâtre

Irina Brook et Shakespeare... Comme on aime ! - 03/06/2011

Un joli pari que fait là Irina Brook en créant "En attendant le songe". Adaptation cocasse et drôlissime de "Songe d’une nuit d’été" (de Shakespeare) qui mise avant tout sur le talent de ses comédiens. Cette pièce, qui se veut au plus proche du public, connaît un franc succès depuis 2007. On comprend pourquoi… et c’est largement mérité ! Voilà du théâtre comme on adore ! Trois bouts de ficelle,...  

Les "Amnésiques" au Paradis - 31/05/2011

Un petit bijou drôle et touchant se niche au dernier étage du Lucernaire : "Les Amnésiques n’ont rien vécu d’inoubliable". Ce spectacle nous transporte pour un bref séjour au "Paradis". Attention, le plaisir est court (mais savoureux !)… Il ne dure que cinquante minutes. "À quoi tu penses ?" Dis…"à quoi tu penses ?" Mmm…"à quoi tu penses?" Et là, "à quoi tu penses ?"...  

La SACD au Festival d'Avignon 2011... dans le vif du sujet ! - 30/05/2011

La SACD, grâce à la Copie privée, perçoit une rémunération pour les auteurs. Un quart de cet argent est alloué aux Actions culturelles pour être investi dans la création, la diffusion et la formation. C’est pourquoi, chaque été, la SACD explore, en collaboration avec les plus grands festivals, les formes d’écritures les plus diverses et les plus inventives du spectacle vivant, en créant des...  

"Fin de partie", "l’indévoilable" dévoilé - 28/05/2011

Difficile de parler d’une pièce quand on arrive à un tel niveau de jeu et de scénographie. "Fin de partie" de Samuel Beckett, en ce moment au Théâtre de la Madeleine, est mis en scène par un des plus grands de notre génération : Alain Françon. La distribution est de haute volée, le critique va tenter de faire honneur à ce beau travail. Une chose de sûre, c’est à voir. Absolument ! Comme Godot,...  

Embarquons-nous au Festival Premiers Pas - 20/05/2011

Sous le petit chapiteau du Festival Premiers Pas, ambiance festive et goût d’antan, teintés de notes contemporaines. On se croirait presque revenu chez Mnouchkine il y a quelques décennies, quand la troupe du Soleil avait encore un abri de fortune. L’ordre du jour ? le Collectif du K au rapport avec une jolie création : "La Nef des fous" de Simon Falguières. À vous brigadier, faites résonner...  

"Écrire pour le théâtre" - Mieux comprendre l’activité d’auteur dramatique, favoriser l’écriture dramatique contemporaine - 19/05/2011

Deuxième partie faisant suite à la présentation début mai à la SACD de deux études initiées par cette dernière et par le Ministère de la Culture et de la Communication. Nous vous présentons ici la synthèse de "Écrire pour le théâtre", une étude menée et présentée par Antoine Doré, chercheur à l’École des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS). Qu’est‐ce qu’un auteur dramatique ? Comment...  

Podalydès découpe Jekyll au scalpel - 14/05/2011

Nous ne l’avions pas vu la saison dernière. L’erreur est réparée. Jusqu’au 21 mai au Théâtre National de Chaillot (puis en tournée), "Le Cas Jekyll", joué et co-mis en scène par Denis Podalydès, est du grand, du très grand théâtre. Un seul en scène superbe par un acteur aux multiples visages. Trouble de la personnalité, dédoublement, part sombre de l’humain. Podalydès ne va pas seulement explorer...  

Crystal Lesser "sur le bout de la langue"… - 09/05/2011

Crystal Lesser est une toute jeune comédienne de vingt-deux ans. Elle interprète des textes de Xavier Durringer qu’elle porte (en elle ?) sur la scène du Théâtre Les Feux de la rampe. À la voir arriver, Sylvie, avec sa robe à pois, son rouge à lèvre beaucoup trop rouge et son bandeau de lolita, on comprend ce que Xavier Durringer a voulu dire par "j’ai le type même d’une fille sans type". Sylvie,...  

Les lettres de noblesse de Jorge Lavelli - 07/05/2011

Du dramaturge madrilène Juan Mayorga, c’est la troisième pièce que Jorge Lavelli met en scène au Théâtre de la Tempête. Trois pièces, trois réussites. "Lettres d’amour à Staline" raconte la correspondance entre l’écrivain Mikhaïl Boulgakov et le dictateur. Entre censure et tentatives avortées de se faire aimer du pouvoir, le récit est poignant, le jeu d’une justesse formidable. Boulgakov, le...  

"Une diversité de carrières d’auteur de l’audiovisuel et du spectacle vivant. Les auteurs de la SACD de 1997 à 2008" réalisée par Marie Gouyon - 08/05/2011

Suite à la présentation, jeudi 5 mai à la SACD(1), de deux études initiées par cette dernière et le Ministère de la Culture et de la Communication, nous vous présentons en deux parties, une première synthèse avant d'aller plus à fond sur ces travaux riches d'enseignement. Pour cette première partie, nous nous intéresserons à la diversité de carrières d'auteur de l'audiovisuel et du spectacle...  




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À Découvrir

•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
14/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• Lou Casa "Barbara & Brel" À nouveau un souffle singulier et virtuose passe sur l'œuvre de Barbara et de Brel

Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

Gil Chauveau
19/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• "Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles…

… face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
26/03/2024