Quelle hérésie ? Une hérésie mathématique, géométrique où le corps, instrument au combien important, arrive à se retrouver ballotté, étouffé, assailli par le mouvement mécanique, celui d'un triangle effectué avec le tronc et les deux membres supérieurs. Autour de trois cent dix mouvements différents, la chorégraphe argentine Ayelen Parolin défie les lois de la danse avec l'aide de Marc Iglesias et Noé Pellencin. De leurs corps, normalement compagnons de maîtrise et de jeu, ils se désincarnent pour être sujets d'une transe robotique. Parolin nous invite jusqu'aux limites du possible où la répétition devient machinerie.
Le spectacle est accompagné au piano par Léa Petra. Au début, avec quelques tapes rythmiques sur un cylindre brut de l'instrument, puis par des notes donnant un rythme toujours cadencé. Plus la musique est légère, avec les notes, plus la gestuelle est entraînante, captivante, machinale. Plus elle est saccadée, avec les battements sur l'arrondi du couvercle du piano, plus celle-ci est maîtrisée.
On reconnaît un signe par sa répétition et la chorégraphie devient ensemble de symboles. Les deux bras des interprètes basculent, le tronc et les jambes restent toujours droits, dans des mouvements de plus en plus accentués et effectués de façon très précise. Le souffle est lui aussi à la mesure de cette répétition, répétitive à dessin pour marquer sa maîtrise et son acharnement à le faire exister, jusqu'à faire "disparaître" les danseurs de la souveraineté de leurs corps.
Le spectacle est accompagné au piano par Léa Petra. Au début, avec quelques tapes rythmiques sur un cylindre brut de l'instrument, puis par des notes donnant un rythme toujours cadencé. Plus la musique est légère, avec les notes, plus la gestuelle est entraînante, captivante, machinale. Plus elle est saccadée, avec les battements sur l'arrondi du couvercle du piano, plus celle-ci est maîtrisée.
On reconnaît un signe par sa répétition et la chorégraphie devient ensemble de symboles. Les deux bras des interprètes basculent, le tronc et les jambes restent toujours droits, dans des mouvements de plus en plus accentués et effectués de façon très précise. Le souffle est lui aussi à la mesure de cette répétition, répétitive à dessin pour marquer sa maîtrise et son acharnement à le faire exister, jusqu'à faire "disparaître" les danseurs de la souveraineté de leurs corps.
Nous sommes ainsi dans une chorégraphie où l'identité de ce couple d'interprètes s'efface. Un couple, mais en est-ce réellement un ? Nous sommes plutôt face à une identité de deux destins qui cheminent sur la même route, celle d'une empreinte, d'une pièce triangulaire qui veut exister. Les bras se balancent de façon régulière et retenue. Puis, le relâchement, lié à la fatigue, se fait de plus en plus pressant avec des bras semblant aller à contresens de la gravitation, gagnés par un trop-plein d'allant. Ils ne sont retenus que par le tronc qui les maintient. Et ce souffle, redonnant une valeur humaine à cette composition artistique, est silencieux au début puis de plus en plus marqué. C'est une danse de l'effort qui arrache à sa grâce sa gestuelle.
Tout est dans cette itération, qui échappe au final aux interprètes. Ils suivent le rythme dans une grande concentration, puis celle-ci se relâche car le mouvement devient presque machinal, même si de multiples modulations viennent le faire fluctuer. L'effort transparaît dans la respiration, le souffle, qui devient plus saccadé, plus bruyant. Dans celui-ci apparaît la présence des danseurs qui par le biais de cet agencement géométrique, lui existent comme s'ils devenaient aussi, paradoxalement, les esclaves de celui-ci.
Des hérésies aussi hérétiques, on aimerait en voir plus souvent où le danseur devient autant commanditaire que valet d'une composition remettant ainsi en cause son corps, sa gestique et les impératifs scéniques pour incarner à dessein aussi un monde déshumanisé.
Tout est dans cette itération, qui échappe au final aux interprètes. Ils suivent le rythme dans une grande concentration, puis celle-ci se relâche car le mouvement devient presque machinal, même si de multiples modulations viennent le faire fluctuer. L'effort transparaît dans la respiration, le souffle, qui devient plus saccadé, plus bruyant. Dans celui-ci apparaît la présence des danseurs qui par le biais de cet agencement géométrique, lui existent comme s'ils devenaient aussi, paradoxalement, les esclaves de celui-ci.
Des hérésies aussi hérétiques, on aimerait en voir plus souvent où le danseur devient autant commanditaire que valet d'une composition remettant ainsi en cause son corps, sa gestique et les impératifs scéniques pour incarner à dessein aussi un monde déshumanisé.
"Hérétiques"
Conception, chorégraphie : Ayelen Parolin.
Composition musicale et interprétation : Lea Petra.
Dramaturgie : Olivier Hespel.
Création lumière : Colin Legras.
Régie lumière : Matthieu Vergez.
Avec : Marc Iglesias et Noé Pellencin.
Festival "Séquence Danse Paris"
Réservations : 01 53 35 50 00.
>> Infos et programmation complète.
Jusqu'au 14 avril 2018.
Prochains spectacles
14 avril à 19 h : "Graft - Chronique d'une espèce à venir".
Conception : Francesca Bonesio et Nicolas Guiraud, Atelier 37.2.
Création sonore : Quentin Ogier.
Interprètes : Brenda Clark, Marion Le Guevel, Annabelle Rosenow, Olivia Lioret, Laura Gary.
Du 10 au 14 avril, à 19 h 30 : "May B".
Chorégraphie : Maguy Marin
Musiques : Franz Schubert, Gilles de Binche, Gavin Bryars.
Avec les élèves stagiaires/interprètes de Nucleo 2 dirigé par Lia Rodrigues.
Composition musicale et interprétation : Lea Petra.
Dramaturgie : Olivier Hespel.
Création lumière : Colin Legras.
Régie lumière : Matthieu Vergez.
Avec : Marc Iglesias et Noé Pellencin.
Festival "Séquence Danse Paris"
Réservations : 01 53 35 50 00.
>> Infos et programmation complète.
Jusqu'au 14 avril 2018.
Prochains spectacles
14 avril à 19 h : "Graft - Chronique d'une espèce à venir".
Conception : Francesca Bonesio et Nicolas Guiraud, Atelier 37.2.
Création sonore : Quentin Ogier.
Interprètes : Brenda Clark, Marion Le Guevel, Annabelle Rosenow, Olivia Lioret, Laura Gary.
Du 10 au 14 avril, à 19 h 30 : "May B".
Chorégraphie : Maguy Marin
Musiques : Franz Schubert, Gilles de Binche, Gavin Bryars.
Avec les élèves stagiaires/interprètes de Nucleo 2 dirigé par Lia Rodrigues.