Cela démarre dans une semi-obscurité avec le rappeur et écrivain Abd al Malik. La bouche pleine de poésie, la voix grave, le micro proche des lèvres, il raconte en slam un monde en le questionnant et l'interpellant. Derrière lui, un ensemble vide de chaises sur lesquelles vient s'installer plus tard l'orchestre. La danse intervient, en pointillé et en marge. Elle est, côté cour et côté jardin, représentée par une artiste qui est baignée de lumières. Celles-ci, en effet, semblent la vêtir de différentes figures lumineuses un peu obscures qui la font uniquement deviner. Les mouvements se perdent dans celles-ci.
Plus haut et un peu plus loin, trois danseurs, à cour et à jardin, ainsi qu'au centre, se retrouvent, debout, en haut de la salle. Leurs gestuelles sont exclusivement basées sur leurs membres supérieurs avec un tronc qui les suit. Ils sont visibles de loin grâce aux éclairages offrant un jeu de lumières qui permet de projeter sur les murs leurs mouvements élancés en ombres chinoises.
La danse, discrète, accompagne le slam et se perd sur scène, les lumières la cachant parfois. Toutefois, un peu plus loin, elle existe par elle-même pour nos trois danseurs situés en hauteur dans la salle. Sauf que donner du corps à un texte qui en a déjà fait que les gestiques deviennent virgules dans une phrase pour cette première partie. Le verbe supplante le corps, les deux étant séparés géographiquement. Quand l'une est face public, l'autre est presque cachée.
Plus haut et un peu plus loin, trois danseurs, à cour et à jardin, ainsi qu'au centre, se retrouvent, debout, en haut de la salle. Leurs gestuelles sont exclusivement basées sur leurs membres supérieurs avec un tronc qui les suit. Ils sont visibles de loin grâce aux éclairages offrant un jeu de lumières qui permet de projeter sur les murs leurs mouvements élancés en ombres chinoises.
La danse, discrète, accompagne le slam et se perd sur scène, les lumières la cachant parfois. Toutefois, un peu plus loin, elle existe par elle-même pour nos trois danseurs situés en hauteur dans la salle. Sauf que donner du corps à un texte qui en a déjà fait que les gestiques deviennent virgules dans une phrase pour cette première partie. Le verbe supplante le corps, les deux étant séparés géographiquement. Quand l'une est face public, l'autre est presque cachée.
La première partie, nourrie entre autres d'œuvres de Bartók (1881-1945), de Zoltán Kodály (1882-1967) et de musique traditionnelle de Russie, se découpe ainsi sur deux approches scéniques différentes et mises en parallèle. L'une sur le plateau quand l'autre est, scéniquement, au-dessus du public. Artistiquement, le mariage est riche et homogène entre le 4ᵉ art et la poésie d'Abd al Malik. Derrière, au sampler, Bilal est aux commandes en s'accompagnant parfois d'un chœur préenregistré.
La deuxième partie fait place au "Sacre du printemps" (1913) de Stravinsky (1882-1971) qui débute avec des interprètes assis et des solistes qui se lèvent à tour de rôle de leur chaise pour effectuer des mouvements très souples et amples. Les corps se plient dans une longue courbure de la tête aux pieds, faisant toucher le sol par la paume des mains pour lever la jambe au travers de bascules avec la tête qui se plie à la renverse. Cela donne à la chorégraphie un double aspect mouvant et fixe. De grands écarts sont effectués avec l'aide des bras qui montent haut pour ensuite redescendre aussi bas de façon très rapide, donnant une allure aussi gracieuse que souple.
Autre tempo et autre rythme. Ça saute et ça se déhanche, les interprètes étant dans une dynamique où la gestuelle devient vive et tranchée. À tour de rôle, chacun joue d'expressions faciales, parfois avec un habit comme celui d'une capuche pour l'un d'entre eux. Derrière, l'orchestre bat sa mesure et se mêle avec beaucoup d'harmonie à la chorégraphie comme pile et face d'une même pièce.
La deuxième partie fait place au "Sacre du printemps" (1913) de Stravinsky (1882-1971) qui débute avec des interprètes assis et des solistes qui se lèvent à tour de rôle de leur chaise pour effectuer des mouvements très souples et amples. Les corps se plient dans une longue courbure de la tête aux pieds, faisant toucher le sol par la paume des mains pour lever la jambe au travers de bascules avec la tête qui se plie à la renverse. Cela donne à la chorégraphie un double aspect mouvant et fixe. De grands écarts sont effectués avec l'aide des bras qui montent haut pour ensuite redescendre aussi bas de façon très rapide, donnant une allure aussi gracieuse que souple.
Autre tempo et autre rythme. Ça saute et ça se déhanche, les interprètes étant dans une dynamique où la gestuelle devient vive et tranchée. À tour de rôle, chacun joue d'expressions faciales, parfois avec un habit comme celui d'une capuche pour l'un d'entre eux. Derrière, l'orchestre bat sa mesure et se mêle avec beaucoup d'harmonie à la chorégraphie comme pile et face d'une même pièce.
Cela se poursuit ensuite en rond allongé, les artistes, dans un déplacement de mille-pattes, changent de position en avançant un à un côté cour vers côté jardin de dos, puis de face côté jardin vers côté cour. Tout est synchronisé sur ces deux postures différentes par rapport au public. Les danseurs font une gestuelle de lancés de bras, les deux mains sur le cœur presque à demi fermées pour ensuite être jetées vers l'avant et revenir vers le tronc. Tout est synchronisé avec des membres inférieurs et supérieurs lancés vers l'avant, les troncs restant immobiles donnant l'impression d'être des phares dans un océan de forces vives.
Le spectacle est un très joli bouquet artistique audacieux dans ses mariages traditionnel, classique, contemporain et urbain, autant dans la musique que dans les chorégraphies sur un lit de poésie slamée.
Les représentations se sont déroulées les 12 et 13 avril 2024 à la Philharmonie de Paris.
Le spectacle est un très joli bouquet artistique audacieux dans ses mariages traditionnel, classique, contemporain et urbain, autant dans la musique que dans les chorégraphies sur un lit de poésie slamée.
Les représentations se sont déroulées les 12 et 13 avril 2024 à la Philharmonie de Paris.
"Notre Sacre"
Première partie
Béla Bartók : "Melodia", extrait de la Sonate pour violon solo Sz 117.
Bilal ; Abd al Malik : "Près de Kiev, près de Tchernigov", musique de l'ensemble de flûtes de Pan Koursk.
Musique traditionnelle de Russie : "Timonia", arrangement pour flûtes et hautbois.
Bilal ; Abd al Malik : "La Sainte Vierge".
Zoltán Kodály : Adagio, extrait de la Sonate pour violoncelle seul.
Mise en récit, rap, slam et chant : Abd al Malik.
Création sonore, machines : Bilal.
Violon solo : David Grimal.
Flûte : Bastien Pelat.
Flûte : Adriana Ferreira.
Flûte : Julien Vern.
Flûte : Vincent Morello i Broseta.
Hautbois : Nikhil Sharma.
Violoncelle solo : Yan Levionnois.
Mise en scène, chorégraphie : Blanca Li.
Compagnie Blanca Li, CFA Pietragalla-Derouault, CFA Danse Chant Comédie.
Création images : Carco.
Costumes : Laurent Mercier.
Création lumières : Pascal Laajili.
Béla Bartók : "Melodia", extrait de la Sonate pour violon solo Sz 117.
Bilal ; Abd al Malik : "Près de Kiev, près de Tchernigov", musique de l'ensemble de flûtes de Pan Koursk.
Musique traditionnelle de Russie : "Timonia", arrangement pour flûtes et hautbois.
Bilal ; Abd al Malik : "La Sainte Vierge".
Zoltán Kodály : Adagio, extrait de la Sonate pour violoncelle seul.
Mise en récit, rap, slam et chant : Abd al Malik.
Création sonore, machines : Bilal.
Violon solo : David Grimal.
Flûte : Bastien Pelat.
Flûte : Adriana Ferreira.
Flûte : Julien Vern.
Flûte : Vincent Morello i Broseta.
Hautbois : Nikhil Sharma.
Violoncelle solo : Yan Levionnois.
Mise en scène, chorégraphie : Blanca Li.
Compagnie Blanca Li, CFA Pietragalla-Derouault, CFA Danse Chant Comédie.
Création images : Carco.
Costumes : Laurent Mercier.
Création lumières : Pascal Laajili.
Deuxième partie
Igor Stravinski : "Le Sacre du printemps".
Mise en scène et chorégraphie : Blanca Li.
Violon, direction musicale : David Grimal.
Les Dissonances, Compagnie Blanca Li, CFA Pietragalla-Derouault, CFA Danse Chant Comédie.
Création images : Carco
Costumes : Laurent Mercier.
Création lumières : Pascal Laajili.
Durée totale : 1 h 15.
Philharmonie de Paris, Grande salle Pierre Boulez, Paris 19ᵉ.
>> philharmoniedeparis.fr
Igor Stravinski : "Le Sacre du printemps".
Mise en scène et chorégraphie : Blanca Li.
Violon, direction musicale : David Grimal.
Les Dissonances, Compagnie Blanca Li, CFA Pietragalla-Derouault, CFA Danse Chant Comédie.
Création images : Carco
Costumes : Laurent Mercier.
Création lumières : Pascal Laajili.
Durée totale : 1 h 15.
Philharmonie de Paris, Grande salle Pierre Boulez, Paris 19ᵉ.
>> philharmoniedeparis.fr