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Théâtre

"À ma recherche" Une ode à la vie, sans filtres ni détournements

"À ma recherche" est un spectacle poétique et musical qui aborde le cheminement d'une femme, tout en finesse et délicatesse. Les poèmes contemporains, tantôt très courts, tantôt très longs, invitent à naviguer sur les vagues à travers des souvenirs d'enfance et d'adolescence, des doutes bien présents, des faiblesses, des souffrances, le désir d'aimer et d'être aimé.
Le tout, sans filtre aucun.



© Émeric Gallego.
© Émeric Gallego.
C'est l'évocation d'une femme qui se dévoile et décide de s'abandonner en essayant de ne plus lutter contre ce qu'elle déteste ou n'assume pas en elle. On y découvre tous ces petits riens ordinaires et banals d'une jeune femme qui touchent le spectateur, l'émeuvent et l'attendrissent. C'est un hymne à la Beauté de la Vie, à sa fragilité et à notre capacité de "s'émerveiller de petites choses".

La féminité y est aussi bien présente, évoquée à travers le corps, lequel peut être un ennemi à détruire tant, parfois, il est malmené, maltraité, mal assumé, mais qui, un jour enfin, redevient un ami.

"Tout se déconstruit.
Tout est à refaire.
Je me défais petit à petit ces costumes que je portais.
Je détruis tout, je renforce tout.
Je n'ai que ça à faire.
Respirer et attendre"
, Faustine Croquison.

© Émeric Gallego.
© Émeric Gallego.
Après de passionnantes et formatrices années passées au sein de différentes compagnies, Corinne Menant a éprouvé le besoin de "voyager" de façon plus intime. Un projet de structure créatif, un "endroit" s'est mis en place afin de "secouer" ensemble notre société, d'y déposer nos blessures et cicatrices et de pouvoir, par la création, avancer, s'ouvrir et mieux comprendre l'humain.

Une préférence pour les auteurs et autrices) contemporain(nes) y a été donnée. La Compagnie "Insolence is beautiful !" est ainsi née et vise, ou du moins tente modestement, de comprendre les palpitations du monde, de l'interroger, de l'explorer, d'aborder le domaine du Sensible, des invisibles ou des plus fragilisé(e)s.

L'année 2020, particulièrement ébranlée, nous a montré que l'artiste a toute sa place dans la société et qu'il est même essentiel pour vivre et non pas seulement survivre. Qu'il a une voix et qu'il faut coûte que coûte se relever du naufrage avec encore plus de courage, de solidarité et de beauté.

© Émeric Gallego.
© Émeric Gallego.
Laurent Terzieff a dit que "faire du théâtre, c'est se mettre à l'écoute du monde pour en être la caisse de résonance". Pour sa part, Corinne Menant estime qu'oser faire du théâtre, c'est être un peu insolent, et cela implique de se mettre en danger. Ce n'est pas simple. Il faut du courage, car le théâtre est exigeant. Et son exigence, c'est parvenir à combiner l'humilité et la compréhension. Toutes deux sont hautement nécessaires pour percevoir le Monde, comme le courage et le désir. Pour vivre et ne pas subir, rester humains, profondément humains avec toute la complexité que cela implique.

Sans compter la beauté ! Le théâtre, c'est de la beauté et il doit, coûte que coûte, traquer la laideur en essayant de conserver en nous cette part d'enfant qui permet l'émerveillement.

Corinne Menant a créé sa compagnie "Insolence in beautiful !" en 2019 après un parcours artistique singulier qui lui apprit le sens de la persévérance et de la patience, entre la pratique de la danse classique et le théâtre amateur. La poésie de Faustine Croquison qui, à ses yeux, est d'une finesse extraordinaire, s'est révélée comme l'écho de ses propres doutes et il lui importait de les adapter en scène en imaginant une scénographie qui puisse les mettre encore plus en valeur et leur donner vie.

Il était important aussi que la musique soit présente et, cette fois-ci, c'est la musicienne guitariste Fabienne Conte qui l'accompagne sur scène.

"Je suis partie
À ma recherche
Je me suis trouvée, je crois.
Je n'ai plus de quête ni combat.
J'ai déposé mes mensonges, mes habitudes misérables.
Mes visages d'ombre sur le bord.
La marée les a emportés".

"À ma recherche"

© Émeric Gallego.
© Émeric Gallego.
D'après les poèmes de Faustine Croquison (Éditions Frison-Roche Belles Lettres).
Création de Corinne Menant.
Dramaturgie : Corinne Menant.
Mise en scène : Pauline Letessier-Selvon.
Assistante mise en scène : Corinne Menant.
Musique : Fabienne Conte (guitariste)

6 octobre 2023.
À 20 h 30.
Théâtre Saint-Léon, Paris, 15ᵉ, 01 53 69 70 10.
>> Festifées 2023

Spectacle poétique et musical dans le cadre du 7ᵉ Festival franco-ivoirien "Festifées" (Festival international féminin des Arts) - Mairie du 15ᵉ et Théâtre Saint-Léon, Paris 15ᵉ.
Du 4 au 7 octobre 2023.
Festival autour du théâtre, de la danse, de la musique, du conte, de la poésie, de la marionnette, de la peinture et du mime.

Brigitte Corrigou
Lundi 2 Octobre 2023

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À Découvrir

•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
14/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• Lou Casa "Barbara & Brel" À nouveau un souffle singulier et virtuose passe sur l'œuvre de Barbara et de Brel

Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

Gil Chauveau
19/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• "Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles…

… face aux normalisations sociétales et idéologiques

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© Philippe Hanula.
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N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
26/03/2024