© Yoshikazu Inoue.
C'est un ballet de corps, de troncs enlacés par les membres supérieurs, le visage disparaissant dans ceux-ci, autour d'un matériau blanc posé tel un coquillage. La scénographie de Kohei Nawa est superbe, presque picturale, comme la peinture d'un ensemble de fœtus disposé par petites touches sur la scène. Les déplacements sont comme ceux de grenouilles avec des jambes qui se plient et se déplient, le tout lentement. La position des différents danseurs est toujours sous contrainte, le chorégraphe Damien Jalet ayant composé sa création autour d'une rigueur presque mathématique.
Plusieurs interprètes sont répartis dans l'espace, soit en solo, soit en couple, soit en groupe, enlacés comme des êtres à naître, ni tout à fait bébé, ni tout à fait fœtus. Les déplacements se font par glissades sur le dos ou le ventre. Tous les trajets sont effectués tronc en avant. Les danseurs sont dans une animalité expressive. Après être enfouie puis cachée par une peinture blanche qui dégouline par morceaux, la tête se laisse deviner, appréhender pour n'apparaître jamais complètement.
Plusieurs interprètes sont répartis dans l'espace, soit en solo, soit en couple, soit en groupe, enlacés comme des êtres à naître, ni tout à fait bébé, ni tout à fait fœtus. Les déplacements se font par glissades sur le dos ou le ventre. Tous les trajets sont effectués tronc en avant. Les danseurs sont dans une animalité expressive. Après être enfouie puis cachée par une peinture blanche qui dégouline par morceaux, la tête se laisse deviner, appréhender pour n'apparaître jamais complètement.
© Yoshikazu Inoue.
Ce qui tenait lieu de figures animales, ressemblant presque à des grenouilles par leurs déplacements, finit par être celui d'une personne, sans sexe réellement déterminé. Masculinité et féminité ne font pas question car ils peuvent être interchangeables. L'anima et l'animus cohabitent dans des mouvements très physiques mais aux déplacements mesurés. L'expression musculaire est essentiellement dorsale, montrant dans leur évolution scénique, au travers de l'eau et du solide des planches, une expressivité autant intime qu'extime de leur organicité. Les interprètes sont à la fois proches, lointains, imbriqués, séparés mais toujours dans un espace-temps calfeutré comme si ces deux composantes étaient liées.
Il y a de la légèreté, presque de la délicatesse dans les mouvements où force et tension sont aussi liées. Les premières ont pour support les membres inférieurs, les secondes, les membres supérieurs. Les dernières s'appuient sur quelque chose de ténu, comme un prolongement, un dépassement d'une vérité qui va plus loin que son expression, d'une gestique qui n'a pas pour seule apparence ce qu'elle exprime, mais aussi ce qui lui échappe. Au travers du cheminement, les corps se déshabillent de ce qui les contraint et au travers de l'animal, toujours dans une expressivité forte, l'humain apparaît presque fragile et esseulé. C'est très beau dans une représentation où la danse s'exprime au travers d'une corporalité musculaire qui oublie toute origine sexuelle.
Il y a de la légèreté, presque de la délicatesse dans les mouvements où force et tension sont aussi liées. Les premières ont pour support les membres inférieurs, les secondes, les membres supérieurs. Les dernières s'appuient sur quelque chose de ténu, comme un prolongement, un dépassement d'une vérité qui va plus loin que son expression, d'une gestique qui n'a pas pour seule apparence ce qu'elle exprime, mais aussi ce qui lui échappe. Au travers du cheminement, les corps se déshabillent de ce qui les contraint et au travers de l'animal, toujours dans une expressivité forte, l'humain apparaît presque fragile et esseulé. C'est très beau dans une représentation où la danse s'exprime au travers d'une corporalité musculaire qui oublie toute origine sexuelle.
"Vessel"
© Yoshikazu Inoue.
Chorégraphie : Damien Jalet.
Scénographie, sculptures : Kohei Nawa.
Avec : Aimilios Arapoglou, Nobuyoshi Asai, Nicola Leahey, Ruri Mitoh, Jun Morii, Mirai Moriyama, Naoko Tozawa.
Musique : Marihiko Hara, Ryûichi Sakamoto.
Lumières : Yukiko Yoshimoto.
Durée : 1 h.
Production Sandwich Inc./Théâtre national de Bretagne.
Du 6 au 13 mars 2020.
Mardi, jeudi et samedi à 19 h 45, mercredi à 21 h, vendredi à 20 h 30, dimanche à 15 h 30.
Théâtre national de Chaillot, Salle Jean Vilar, 01 53 65 31 00.
>> theatre-chaillot.fr
Scénographie, sculptures : Kohei Nawa.
Avec : Aimilios Arapoglou, Nobuyoshi Asai, Nicola Leahey, Ruri Mitoh, Jun Morii, Mirai Moriyama, Naoko Tozawa.
Musique : Marihiko Hara, Ryûichi Sakamoto.
Lumières : Yukiko Yoshimoto.
Durée : 1 h.
Production Sandwich Inc./Théâtre national de Bretagne.
Du 6 au 13 mars 2020.
Mardi, jeudi et samedi à 19 h 45, mercredi à 21 h, vendredi à 20 h 30, dimanche à 15 h 30.
Théâtre national de Chaillot, Salle Jean Vilar, 01 53 65 31 00.
>> theatre-chaillot.fr
© Yoshikazu Inoue.