© Dunnara Meas.
Tous quatre se trouvent embarqués dans un éprouvant jeu de la vérité. Du début de la soirée, le spectateur ne sait pas grand-chose. En revanche, sidéré, il en suit, au présent de la représentation, les effets dévastateurs sur les convenances, les consciences et les personnes. Les façades de respectabilité se fissurent, craquent, se déchirent, les hypocrisies sociales remontent à la surface. Le spectateur apprend au fur et à mesure du temps qui passe. Les secrets remontent la surface comme autant de remugles.
La pièce Edward Albee est construite à l'antique. Elle entremêle comique et drame, avance sur le fil d'une crête tragique. En trois mouvements précis, le spectateur vit un concentré de psychodrame. De demi-révélations en demi-révélations, les mensonges construits sur des dénis de la réalité se déconstruisent, les sous-entendus se trouvent reliés. Ces deux couples se ressemblent. Miroirs de l'un et de l'autre à quelques années de distance et de mariage. La pièce est une conduite d'exorcisme de conjuration du destin, une tentative de dépassement de la tragédie.
La pièce Edward Albee est construite à l'antique. Elle entremêle comique et drame, avance sur le fil d'une crête tragique. En trois mouvements précis, le spectateur vit un concentré de psychodrame. De demi-révélations en demi-révélations, les mensonges construits sur des dénis de la réalité se déconstruisent, les sous-entendus se trouvent reliés. Ces deux couples se ressemblent. Miroirs de l'un et de l'autre à quelques années de distance et de mariage. La pièce est une conduite d'exorcisme de conjuration du destin, une tentative de dépassement de la tragédie.
© Dunnara Meas.
Le rapprochement de la chansonnette et du nom de l'auteure névrosée des "vagues" Virginia Woolf permet à l'auteur, de connotations en dénotations, de donner corps à une critique virulente de l'American Way of Life. D'en faire constater la perversité par la dévastation de caractères, la dénonciation de l'alcoolisme et des conformismes tout en pariant sur l'efficacité d'une pratique d'exorcisme.
Le dispositif mis en place par Alain Françon est dépouillé. L'espace est vide, scandé par une rampe d'escalier, une porte d'entrée et un canapé. Il laisse entendre le texte et met en valeur le jeu.
Celui-ci est intense et léger tout à la fois. Il laisse se développer un sens de la caricature et du dérisoire. Modulé avec superbe, il se décline au rythme des scènes. Progressif du rire jusqu'au cri final. Son énergie, sans défaillance, illustre la violence des mots, met à nu les caractères et leur épuisement. Grâce au carré de Dominique Valadié, Wladimir Yordanoff, Julia Faure et Pierre François Garel, les personnages fusionnent dans une folie commune et se dissocient dans leurs solitudes respectives et leur silence.
À la toute fin de cette nuit blanche des plus agitées, d'angoisse et de violence, de provocations naît un calme, un apaisement. Promesse d'une aube. Pourtant à la suite de cet after, de cet enfer partagé, persiste, au baisser de rideau, une ambigüité. Comme une dernière résistance du secret des personnes et de leur intimité.
Est-on vraiment sûr que plus personne n'a peur du loup et de son fantôme imaginé, la névrose de Virginia ? La pièce d'Albee joue avec les clins d'œil et les pieds de nez, décrit les moeurs pour mieux les conjurer.
"Who is afraid of Virginia Woolf?" est une satire magnifique.
Le dispositif mis en place par Alain Françon est dépouillé. L'espace est vide, scandé par une rampe d'escalier, une porte d'entrée et un canapé. Il laisse entendre le texte et met en valeur le jeu.
Celui-ci est intense et léger tout à la fois. Il laisse se développer un sens de la caricature et du dérisoire. Modulé avec superbe, il se décline au rythme des scènes. Progressif du rire jusqu'au cri final. Son énergie, sans défaillance, illustre la violence des mots, met à nu les caractères et leur épuisement. Grâce au carré de Dominique Valadié, Wladimir Yordanoff, Julia Faure et Pierre François Garel, les personnages fusionnent dans une folie commune et se dissocient dans leurs solitudes respectives et leur silence.
À la toute fin de cette nuit blanche des plus agitées, d'angoisse et de violence, de provocations naît un calme, un apaisement. Promesse d'une aube. Pourtant à la suite de cet after, de cet enfer partagé, persiste, au baisser de rideau, une ambigüité. Comme une dernière résistance du secret des personnes et de leur intimité.
Est-on vraiment sûr que plus personne n'a peur du loup et de son fantôme imaginé, la névrose de Virginia ? La pièce d'Albee joue avec les clins d'œil et les pieds de nez, décrit les moeurs pour mieux les conjurer.
"Who is afraid of Virginia Woolf?" est une satire magnifique.
"Qui a peur de Virginia Woolf ?"
© Dunnara Meas.
Texte : Edward Albee.
Mise en scène Alain Françon.
Assistant à la mise en scène : Nicolas Doutey.
Avec : Dominique Valadié, Wladimir Yordanoff, Julia Faure, Pierre-François Garel.
Décors : Jacques Gabel.
Lumières : Joël Hourbeigt.
Costumes : Patrice Cauchetier assisté de Anne Autran.
Musique originale : Marie-Jeanne Séréro.
Du 8 janvier au 3 avril 2016.
Du mardi au samedi à 21 h, dimanche à 15 h.
Théâtre de l'Œuvre, Paris 01 44 53 88 88.
>> theatredeloeuvre.fr
Mise en scène Alain Françon.
Assistant à la mise en scène : Nicolas Doutey.
Avec : Dominique Valadié, Wladimir Yordanoff, Julia Faure, Pierre-François Garel.
Décors : Jacques Gabel.
Lumières : Joël Hourbeigt.
Costumes : Patrice Cauchetier assisté de Anne Autran.
Musique originale : Marie-Jeanne Séréro.
Du 8 janvier au 3 avril 2016.
Du mardi au samedi à 21 h, dimanche à 15 h.
Théâtre de l'Œuvre, Paris 01 44 53 88 88.
>> theatredeloeuvre.fr