© Polo Garat/Odessa.
Musicien, ami de Debussy, mentor du "groupe des six", sa ligne musicale est si claire, si claire "qu'on voit à travers" selon le jugement plein d'humour et d'admiration de Man Ray. Un presque rien que des retours aléatoires de sons extérieurs viennent enrichir ou perturber. Comme une mémoire hésitante, comme une mémoire amnésique.
Erik Satie est parti à la cueillette de l'Art, en rêveur absolu. En aspirant des éléments qui pourraient être perçus comme dérangeants, incongrus, absurdes s'ils ne devenaient naturels et nécessaires à l'élaboration poétique… que des aphorismes, semés par ses avatars journalistiques dans des revues littéraires, amplifient. Ses chroniques sur l'Art et la musique sont judicieuses et provocantes tout en ayant la saveur d'humour de colin froid d'un Alphonse Allais.
Guillaume Apollinaire inventera le terme de "surréaliste"*.
Erik Satie est parti à la cueillette de l'Art, en rêveur absolu. En aspirant des éléments qui pourraient être perçus comme dérangeants, incongrus, absurdes s'ils ne devenaient naturels et nécessaires à l'élaboration poétique… que des aphorismes, semés par ses avatars journalistiques dans des revues littéraires, amplifient. Ses chroniques sur l'Art et la musique sont judicieuses et provocantes tout en ayant la saveur d'humour de colin froid d'un Alphonse Allais.
Guillaume Apollinaire inventera le terme de "surréaliste"*.
© Polo Garat/Odessa.
Le spectacle écrit et réalisé par Agathe Mélinand, bâti sur les mots et la musique d'Erik Satie, plaît énormément. Son "petit opéra comique sans lyrics" déroule un matériau biographique respectueux de la légende et… des textes. C'est un objet artistique à part entière.
L'image vidéo, le jeu, les chorégraphies accompagnent, encadrent par glissements successifs des moments musicaux interprétés par deux pianistes de grande qualité. La scène, à la manière d'un film muet rendu harmonieux par la saccade des images, l'action du ciné improvisateur et l'insertion des cartons, présente à l'attention du spectateur un légato continu et protéiforme que la parole vivante des comédiens vient culbuter. Et impressionner comme un nouvel effet onirique. Intégrant autant de grains de réalité qu'il se doit, le spectacle voit jaillir une beauté contemporaine qui sait conjuguer citation et modernité. Avec justesse et doigté.
Comme transmuté en un kaléidoscope d'enfance le souvenir d'une plage heureuse.
Erik Satie ainsi montré comme double musical de Georges Méliès reçoit l'hommage qui lui est dû.
*Pour "Parade" (1917), poème de Cocteau, décor, costumes, rideau de scène de Picasso et musique de Satie.
L'image vidéo, le jeu, les chorégraphies accompagnent, encadrent par glissements successifs des moments musicaux interprétés par deux pianistes de grande qualité. La scène, à la manière d'un film muet rendu harmonieux par la saccade des images, l'action du ciné improvisateur et l'insertion des cartons, présente à l'attention du spectateur un légato continu et protéiforme que la parole vivante des comédiens vient culbuter. Et impressionner comme un nouvel effet onirique. Intégrant autant de grains de réalité qu'il se doit, le spectacle voit jaillir une beauté contemporaine qui sait conjuguer citation et modernité. Avec justesse et doigté.
Comme transmuté en un kaléidoscope d'enfance le souvenir d'une plage heureuse.
Erik Satie ainsi montré comme double musical de Georges Méliès reçoit l'hommage qui lui est dû.
*Pour "Parade" (1917), poème de Cocteau, décor, costumes, rideau de scène de Picasso et musique de Satie.
"Erik Satie, mémoires d'un amnésique"
© Polo Garat/Odessa.
Un petit opéra comique sans lyrics.
Écrit et réalisé par Agathe Mélinand.
Musique et mots : Erik Satie.
Assistante à la mise en scène : Audrey Gary.
Avec : Emmanuel Daumas, Eddy Letexier, Jeanne Piponnier, Sabine Zovighian.
Piano : Raphaël Howson, Charles Lavaud.
Scénographie : Barbara de Limburg assistée de Cléo Laigret.
Vidéo : Sébastien Sidaner.
Chorégraphie : Karine Girard.
Son : Joan Cambon.
Lumière : Michel Le Borgne.
Costumes Nathalie Trouvé, Agathe Mélinand.
Accessoires Jean-Pierre Belin.
Durée: 1 h 20.
Écrit et réalisé par Agathe Mélinand.
Musique et mots : Erik Satie.
Assistante à la mise en scène : Audrey Gary.
Avec : Emmanuel Daumas, Eddy Letexier, Jeanne Piponnier, Sabine Zovighian.
Piano : Raphaël Howson, Charles Lavaud.
Scénographie : Barbara de Limburg assistée de Cléo Laigret.
Vidéo : Sébastien Sidaner.
Chorégraphie : Karine Girard.
Son : Joan Cambon.
Lumière : Michel Le Borgne.
Costumes Nathalie Trouvé, Agathe Mélinand.
Accessoires Jean-Pierre Belin.
Durée: 1 h 20.
© Polo Garat/Odessa.
Du 6 au 24 novembre 2014.
Du lundi au samedi à 20 h 30, dimanche à 15 h 30. Relâche les mardis et mercredis.
Salle Roger Blin, Théâtre Gérard Philipe CDN, Saint-Denis (93), 01 48 13 70 00.
>> theatregerardphilipe.com
Prochaines dates de représentations :
2 au 20 décembre 2014 : Théâtre national de Toulouse Midi-Pyrénées, Toulouse (31).
10 Janvier 2015 : Théâtre Olympe de Gouges, Montauban (82).
Du lundi au samedi à 20 h 30, dimanche à 15 h 30. Relâche les mardis et mercredis.
Salle Roger Blin, Théâtre Gérard Philipe CDN, Saint-Denis (93), 01 48 13 70 00.
>> theatregerardphilipe.com
Prochaines dates de représentations :
2 au 20 décembre 2014 : Théâtre national de Toulouse Midi-Pyrénées, Toulouse (31).
10 Janvier 2015 : Théâtre Olympe de Gouges, Montauban (82).