© Anne Lemoine.
À la mort de leur mère, Andréa Cochon, les enfants quittent le foyer familial et partent bâtir leur propre maison. La fille aînée héritera des peurs de ses parents et se protégera sans cesse d’une menace invisible. Son frère cadet et sa sœur benjamine vont se rapprocher, partager les joies de leur nouvelle vie. Mais quand la menace arrivera, quand le loup apparaîtra – où le danger qu'il représente –, il faudra se préparer à l'affronter. Est ainsi évoqué ici l'effroi des personnages et des acteurs face au doute et à la terreur, à ce qui nous unit et ce qui nous met face à notre solitude, à notre rapport à la monstruosité… Car les monstres courent toujours !
Ce spectacle n'est pas destiné au jeune public. "L'enfance se retrouve dans le jeu ludique de l'acteur et dans la part plus sombre du conte, comme dans la mythologie qui fait émerger de grandes figures dramatiques ravivant des sentiments archaïques ou, du moins, universels. Dans le conte, chacun peut s’identifier à n’importe quel personnage, même au plus dangereux. La lecture subjective ouvre une large fenêtre artistique. Le conte devient ici un outil pour tisser deux trajectoires."
Ce spectacle n'est pas destiné au jeune public. "L'enfance se retrouve dans le jeu ludique de l'acteur et dans la part plus sombre du conte, comme dans la mythologie qui fait émerger de grandes figures dramatiques ravivant des sentiments archaïques ou, du moins, universels. Dans le conte, chacun peut s’identifier à n’importe quel personnage, même au plus dangereux. La lecture subjective ouvre une large fenêtre artistique. Le conte devient ici un outil pour tisser deux trajectoires."
© Anne Lemoine.
Répétition, vidéo de contrôle, manipulations techniques en coulisses, mise en avant des "techniciens", etc., différentes formes de jeux, variétés de choix scéniques et scénographiques, tous se mélangent, allant du théâtre dans le théâtre au théâtre docu, en passant par le décryptage d'un plateau de tournage. Et les genres narratifs varient, divers codes de jeux alimentent les interventions/interprétations des comédiennes et comédiens leur permettant, selon les enjeux dramaturgiques, de donner leur point de vue sur le conte populaire, base d'inspiration, et de questionner, de façon active ou pas, notre rapport au récit.
Séquence crise/règlement de compte/psychodrame entre le metteur en scène et les artistes. L'impression est donnée, à plusieurs moments, d'assister à un spectacle ayant pour thème une pièce en construction – une forme avant-gardiste, nouvelle, de "work in progress" – où s'insèrent parfois des délires burlesques. Se déroule alors sous nos yeux un subtil enchevêtrement de réalité et de fiction. Cela a pour conséquence des propositions variées, toujours différentes et inattendues, avec l'apport de projections vidéo offrant des perspectives surprenantes, décalées.
Dans sa proposition, Marion Pellissier joue la distanciation, nous narre l'histoire d'une mise en scène, d'un théâtre en déliquescence. On assiste à l'utilisation des ressorts du théâtre de boulevard ou vaudeville avec rires en fond sonore, de la tension procurée par le thriller, des frayeurs provoquées par le film d'horreur… Pour ces dernières, remarquable séquence où le "tueur" poursuit les trois enfants Cochon, courant derrière leur voiture… ou le final, superbement et drolatiquement gore, avec le loup assassin finissant en pâté, exposé sur un grand plateau… et dévoré ?
Séquence crise/règlement de compte/psychodrame entre le metteur en scène et les artistes. L'impression est donnée, à plusieurs moments, d'assister à un spectacle ayant pour thème une pièce en construction – une forme avant-gardiste, nouvelle, de "work in progress" – où s'insèrent parfois des délires burlesques. Se déroule alors sous nos yeux un subtil enchevêtrement de réalité et de fiction. Cela a pour conséquence des propositions variées, toujours différentes et inattendues, avec l'apport de projections vidéo offrant des perspectives surprenantes, décalées.
Dans sa proposition, Marion Pellissier joue la distanciation, nous narre l'histoire d'une mise en scène, d'un théâtre en déliquescence. On assiste à l'utilisation des ressorts du théâtre de boulevard ou vaudeville avec rires en fond sonore, de la tension procurée par le thriller, des frayeurs provoquées par le film d'horreur… Pour ces dernières, remarquable séquence où le "tueur" poursuit les trois enfants Cochon, courant derrière leur voiture… ou le final, superbement et drolatiquement gore, avec le loup assassin finissant en pâté, exposé sur un grand plateau… et dévoré ?
© La Raffinerie.
Ainsi, en plus d'explorer le lien qu’une fratrie établit face au mal, au danger, et d'étudier les relations entre acteurs, techniciens, leurs conflits, leur tendresse, leurs difficultés dans la pièce, leur solitude et leur émotion face à l’expérience scénique et à leur vie d’artistes, cette adaptation des "Trois petits cochons" explore les affres de la création, en la disséquant minutieusement, à chaque étape d'élaboration.
Et il n'est pas peu dire que comédiennes et comédiens s'en donnent à cœur joie pour construire et déconstruire, tisser et démailler ce récit dans lequel se trouvent mêlés les codes du théâtre, du cinéma et de la littérature, jetant une passerelle vibrante entre réel et imaginaire… entre l'art et la vie, tout simplement.
◙ Gil Chauveau
Vu au Théâtre Joliette, Marseille, en novembre 2024.
Et il n'est pas peu dire que comédiennes et comédiens s'en donnent à cœur joie pour construire et déconstruire, tisser et démailler ce récit dans lequel se trouvent mêlés les codes du théâtre, du cinéma et de la littérature, jetant une passerelle vibrante entre réel et imaginaire… entre l'art et la vie, tout simplement.
◙ Gil Chauveau
Vu au Théâtre Joliette, Marseille, en novembre 2024.
"Trois petits cochons - Les monstres courent toujours"
© La Raffinerie.
Texte : Marion Pellissier.
Mise en scène : Marion Pellissier.
Avec : Yasmine Berthoin, Charlotte Daquet, Julien Derivaz, Steven Fafournoux, Morgan Lloyd Sicard, Sabine Moindrot.
Musique et son : Thibault Lamy.
Lumière : Jason Razoux.
Vidéo : Nicolas Comte.
Costumes : Julien Derivaz et Sabine Moindrot.
Scénographie : Marion Pellissier et Gabriel Burnod.
Construction-déco : Gabriel Burnod, Jean Bastien Savet, Denis Collas et Claire Bochet.
Compagnie La Raffinerie.
À partir de 15 ans.
Durée : 2 h 10.
Tournée
15 au 17 janvier 2025 : Théâtre Jean Vilar, Grande scène, Montpellier (34).
21 au 23 janvier 2025 : Théâtre Sorano, Toulouse (31).
3 et 4 février 2025 : Théâtre de Châtillon, Châtillon (92).
7 au 9 février 2025 : Le Centquatre, Paris 19e.
Mise en scène : Marion Pellissier.
Avec : Yasmine Berthoin, Charlotte Daquet, Julien Derivaz, Steven Fafournoux, Morgan Lloyd Sicard, Sabine Moindrot.
Musique et son : Thibault Lamy.
Lumière : Jason Razoux.
Vidéo : Nicolas Comte.
Costumes : Julien Derivaz et Sabine Moindrot.
Scénographie : Marion Pellissier et Gabriel Burnod.
Construction-déco : Gabriel Burnod, Jean Bastien Savet, Denis Collas et Claire Bochet.
Compagnie La Raffinerie.
À partir de 15 ans.
Durée : 2 h 10.
Tournée
15 au 17 janvier 2025 : Théâtre Jean Vilar, Grande scène, Montpellier (34).
21 au 23 janvier 2025 : Théâtre Sorano, Toulouse (31).
3 et 4 février 2025 : Théâtre de Châtillon, Châtillon (92).
7 au 9 février 2025 : Le Centquatre, Paris 19e.