© Bellamy.
La première, madame Chevalier, interprétée par Catherine Hiegel, est une femme âgée, une grande bourgeoise de la ville dont la santé s'est fragilisée avec les ans. La seconde est une auxiliaire de vie, Joëlle, incarnée par Clotilde Mollet, qui arrive chez la première dès les premières minutes de la pièce. La troisième est la fille de cette auxiliaire, mère-célibataire d'une petite fille, sans emploi. Trois femmes, trois générations, trois situations temporelles, affectives et économiques singulières.
L'intrigue de la pièce écrite et mise en scène par Catherine Anne (une pièce qui date de 1999 mais qui semble parler d'aujourd'hui à croire que les difficultés d'hier sont restées) est une intrigue de comédie. Une histoire d'imposture qui naît d'une méprise toute simple, accidentelle, banale. Le résultat est que Mme Chevalier prend la fille de sa nouvelle auxiliaire de vie pour sa propre petite fille qu'elle n'a pas revue depuis son enfance. Presque du Feydeau.
Mais tout le développement de l'histoire et l'écriture d'une finesse psychologique haletante abandonnent très vite cette tentation comique pour la création d'un spectacle d'une intensité rare. Catherine Anne ne joue pas sur les quiproquos attendus ni sur le sur-sentimentalisme habituel qui enrobe toute mise en scène de la vieillesse et du regret. Son regard est à la fois plus cruel et plus généreux sur ce jeu de dupe qui n'est pas gratuit.
L'intrigue de la pièce écrite et mise en scène par Catherine Anne (une pièce qui date de 1999 mais qui semble parler d'aujourd'hui à croire que les difficultés d'hier sont restées) est une intrigue de comédie. Une histoire d'imposture qui naît d'une méprise toute simple, accidentelle, banale. Le résultat est que Mme Chevalier prend la fille de sa nouvelle auxiliaire de vie pour sa propre petite fille qu'elle n'a pas revue depuis son enfance. Presque du Feydeau.
Mais tout le développement de l'histoire et l'écriture d'une finesse psychologique haletante abandonnent très vite cette tentation comique pour la création d'un spectacle d'une intensité rare. Catherine Anne ne joue pas sur les quiproquos attendus ni sur le sur-sentimentalisme habituel qui enrobe toute mise en scène de la vieillesse et du regret. Son regard est à la fois plus cruel et plus généreux sur ce jeu de dupe qui n'est pas gratuit.
© Victor Tonelli.
On assiste ici, tantôt amusés, tantôt touchés, à une lutte des consciences contre les rigueurs de la vie. Une lutte de l'honneur et de la probité contre les duretés des systèmes et des injustices. Une lutte où les valeurs affectives renversent les valeurs de l'argent et du pouvoir, et où la valeur du rêve illumine. Ces trois destins tout rabotés dans leurs chairs par la vie, trois femmes, construisent au jour le jour l'illusion d'un réconfort, d'une humanité, qui les nourrit et les sauve d'une réalité froide et mécanique et de ruptures affectives inconsolables.
Dans un décor suggestif et élégant d'Élodie Quenouillère (avec une très belle rosace de fer et de verre qui semble la vigie du temps qui passe), un décor fait de passerelles immaculées qui permet de passer d'un lieu à l'autre sans laisser une seconde s'échapper, la mise en scène de Catherine Anne est faite de mouvements permanents, de rencontres et d'une très grande fluidité.
Les trois interprètes sont brillantes, chacune dans leurs personnalités, leurs styles de jeu. Elles réussissent à trouver constamment l'équilibre. Quant à leurs interprétations, elles sont si travaillées que les scènes sont parfois sur le fil de l'émotion et qu'on reste hypnotisé et la bouche entrouverte lors de quelques scènes très intenses, palpitantes.
Dans un décor suggestif et élégant d'Élodie Quenouillère (avec une très belle rosace de fer et de verre qui semble la vigie du temps qui passe), un décor fait de passerelles immaculées qui permet de passer d'un lieu à l'autre sans laisser une seconde s'échapper, la mise en scène de Catherine Anne est faite de mouvements permanents, de rencontres et d'une très grande fluidité.
Les trois interprètes sont brillantes, chacune dans leurs personnalités, leurs styles de jeu. Elles réussissent à trouver constamment l'équilibre. Quant à leurs interprétations, elles sont si travaillées que les scènes sont parfois sur le fil de l'émotion et qu'on reste hypnotisé et la bouche entrouverte lors de quelques scènes très intenses, palpitantes.
© Victor Tonelli.
Un mot sur la bande-son originale de Madame Miniature qui s'intègre parfaitement au spectacle, surtout lors des quelques changements de scène où le son devient primordial. Une musicalité, un chant qui se glisse tout doucement dans le creux des épaules, en parfaite symbiose avec l'histoire qui se déroule au plateau.
La réalité, dans cette histoire extrêmement bien écrite, finit par être révélée mais face au vécu que ces trois femmes ont partagé, la réalité a si peu d'importance. D'ailleurs, n'est-elle pas à réinventer comme tant d'autres choses ?
La réalité, dans cette histoire extrêmement bien écrite, finit par être révélée mais face au vécu que ces trois femmes ont partagé, la réalité a si peu d'importance. D'ailleurs, n'est-elle pas à réinventer comme tant d'autres choses ?
"Trois femmes (L'échappée)"
© Victor Tonelli.
Texte : Catherine Anne (aux éditions Actes Sud-Papiers, 1999).
Mise en scène : Catherine Anne.
Assistant à la mise en scène : Damien Robert.
Avec : Catherine Hiegel, Clotilde Mollet, Milena Csergo.
Décor : Élodie Quenouillère.
Costumes : Floriane Gaudin.
Son : Madame Miniature.
Musique : Émile Juin.
Lumière : Samaël Steiner.
Assistant Lumière : Loris Gemignani.
Régie Générale : Laurent Lechenault.
Durée : 1 h 25.
Cie À Brûle-pourpoint.
Du 27 novembre 2019 au 5 janvier 2020.
Du mardi au samedi à 19 h, dimanche à 16 h.
Théâtre Lucernaire, Paris 6e, 01 45 44 57 34.
>> lucernaire.fr
Tournée
5 et 6 mai 2020 : Théâtre Montansier, Versailles (78).
Du 12 au 16 mai 2020 : MC2:, Grenoble (38).
Mise en scène : Catherine Anne.
Assistant à la mise en scène : Damien Robert.
Avec : Catherine Hiegel, Clotilde Mollet, Milena Csergo.
Décor : Élodie Quenouillère.
Costumes : Floriane Gaudin.
Son : Madame Miniature.
Musique : Émile Juin.
Lumière : Samaël Steiner.
Assistant Lumière : Loris Gemignani.
Régie Générale : Laurent Lechenault.
Durée : 1 h 25.
Cie À Brûle-pourpoint.
Du 27 novembre 2019 au 5 janvier 2020.
Du mardi au samedi à 19 h, dimanche à 16 h.
Théâtre Lucernaire, Paris 6e, 01 45 44 57 34.
>> lucernaire.fr
Tournée
5 et 6 mai 2020 : Théâtre Montansier, Versailles (78).
Du 12 au 16 mai 2020 : MC2:, Grenoble (38).