Robert Wilson, Festival de Spoleto, 2009 © Lesley Leslie-Spinks.
Krapp est un vieil homme, seul, dans la nuit. Il est tard. Il a soixante-dix ans. Il écoute un enregistrement de sa voix réalisé trente ans auparavant. Il est temps.
Krapp est un personnage de Beckett l’auteur pour qui le néant est ironie du sort. Dans la dernière bande, les voix de Krapp se confondent : celle de la jeunesse qui brûle la vie et celle de la fin qui se consume à rebours. Par la preuve de la bande magnétique et la remontée à la mémoire qu’elle enclenche, c’est l’épreuve et la douleur du souvenir quand l’avenir n’est plus qui sont mises en jeu.
Robert Wilson, qui devint célèbre avec "Le Regard du sourd" en 1970, a soixante dix ans. Il s’est toujours senti proche parent de Beckett. Il joue donc Krapp... Cheveux en brosse, gilet de petit employé, chaussettes rouges et… maquillage blanc qui ne laisse de vivant que le regard, scrutateur. Robert Wilson pour Krapp est un mime au jeu expressionniste, dans la tradition historiciste d’un burlesque froid qui sait capter la mimique à cet instant précis de la douleur quand le rire se fige et la terreur se précise. Krapp ricane et tente de composer avec son passé dans un hangar (peut-être) d’imprimerie. En toute variation d’humeur. Au présent le passé.
Krapp est un personnage de Beckett l’auteur pour qui le néant est ironie du sort. Dans la dernière bande, les voix de Krapp se confondent : celle de la jeunesse qui brûle la vie et celle de la fin qui se consume à rebours. Par la preuve de la bande magnétique et la remontée à la mémoire qu’elle enclenche, c’est l’épreuve et la douleur du souvenir quand l’avenir n’est plus qui sont mises en jeu.
Robert Wilson, qui devint célèbre avec "Le Regard du sourd" en 1970, a soixante dix ans. Il s’est toujours senti proche parent de Beckett. Il joue donc Krapp... Cheveux en brosse, gilet de petit employé, chaussettes rouges et… maquillage blanc qui ne laisse de vivant que le regard, scrutateur. Robert Wilson pour Krapp est un mime au jeu expressionniste, dans la tradition historiciste d’un burlesque froid qui sait capter la mimique à cet instant précis de la douleur quand le rire se fige et la terreur se précise. Krapp ricane et tente de composer avec son passé dans un hangar (peut-être) d’imprimerie. En toute variation d’humeur. Au présent le passé.
Robert Wilson © Lucie Jansch.
"La Dernière Bande" est un exercice de style, un exercice d’humour laconique par lequel Je est un autre.
Et c’est sous la résonance métallique d’une pluie battante d’orage, plongé dans le noir profond où toute lumière, tout blanc, est porté au bord de la fluorescence que Robert Wilson pose l’énigme du regard de l’homme sous le grimage.
Et l’écouter parler en anglais est un plaisir.
Robert Wilson déclare :
"Lorsque je dirige un travail, je crée une structure installée dans le temps. Enfin, lorsque tous les éléments visuels sont en place, je crée un cadre que les interprètes remplissent. Si la structure est solide, alors chacun s’y sent libre. Ici, pour la plupart, la structure est donnée, et je dois trouver ma liberté au sein de la structure de Beckett qui indique à quoi elle doit ressembler, quels sont les mouvements, etc. Tout est écrit."
Et c’est sous la résonance métallique d’une pluie battante d’orage, plongé dans le noir profond où toute lumière, tout blanc, est porté au bord de la fluorescence que Robert Wilson pose l’énigme du regard de l’homme sous le grimage.
Et l’écouter parler en anglais est un plaisir.
Robert Wilson déclare :
"Lorsque je dirige un travail, je crée une structure installée dans le temps. Enfin, lorsque tous les éléments visuels sont en place, je crée un cadre que les interprètes remplissent. Si la structure est solide, alors chacun s’y sent libre. Ici, pour la plupart, la structure est donnée, et je dois trouver ma liberté au sein de la structure de Beckett qui indique à quoi elle doit ressembler, quels sont les mouvements, etc. Tout est écrit."
"Krapp’s last tape" ("La dernière bande")
Robert Wilson, Festival de Spoleto, 2009 © Lesley Leslie-Spinks.
Texte : Samuel Beckett.
Mise en scène, scénographie et conception lumières : Robert Wilson.
Avec : Robert Wilson.
Costumes et collaboration à la scénographie : Yashi Tabassomi.
Lumières : A. J. Weissbard.
Son : Peter Cerone.
Collaboration à la mise en scène : Sue Jane Stoker.
Assistant mise en scène : Charles Chemin.
Durée : 1 h 10 sans entracte.
Spectacle en anglais surtitré.
Spectacle du vendredi 2 au jeudi 8 décembre 2011.
vendredi, samedi, mercredi et jeudi à 20h, samedi à 15 h, dimanche à 16 h et mardi à 19 h.
Athénée Théâtre Louis-Jouvet, Paris 9e, 01 53 05 19 19.
>> www.athenee-theatre.com
23 et 24 mars 2012 à 19 h 30 : Landestheater Niederösterreich, Sankt Pölten, Autriche.
Mise en scène, scénographie et conception lumières : Robert Wilson.
Avec : Robert Wilson.
Costumes et collaboration à la scénographie : Yashi Tabassomi.
Lumières : A. J. Weissbard.
Son : Peter Cerone.
Collaboration à la mise en scène : Sue Jane Stoker.
Assistant mise en scène : Charles Chemin.
Durée : 1 h 10 sans entracte.
Spectacle en anglais surtitré.
Spectacle du vendredi 2 au jeudi 8 décembre 2011.
vendredi, samedi, mercredi et jeudi à 20h, samedi à 15 h, dimanche à 16 h et mardi à 19 h.
Athénée Théâtre Louis-Jouvet, Paris 9e, 01 53 05 19 19.
>> www.athenee-theatre.com
23 et 24 mars 2012 à 19 h 30 : Landestheater Niederösterreich, Sankt Pölten, Autriche.