© Olivier Strauss.
Sur une chanson de Léonard Cohen "The Partisan", trois personnages entrent sur scène. Rencontre fortuite sous une pluie fine devant ce que nous pouvons imaginer une arrestation par la police SS (SchutzStaffel). Que faire ? Intervenir ? Ne rien faire ? Ou poursuivre discrètement pour chacun de nos personnages leur mission capitale d’accompagner le chef d’un groupe de résistance à la première réunion du Conseil National de la Résistance (CNR) ?
Ce 27 mai 1943, moins d’un mois avant que Jean Moulin ne se fasse arrêter par la Gestapo et être torturé à mort, se réunissait mouvements de résistance, syndicats et partis politiques au 48 rue du Four à Paris pour organiser et unifier la résistance intérieure sous l’égide de Jean Moulin et définir ce qui allait être le visage politique et social de la France de l’après-guerre.
Le théâtre, au-delà du jeu, de la mise en scène et de la scénographie, devient dans cette pièce la rencontre d’un texte et d’une double thématique, d’abord historique, celle de la Résistance, et politique, celle d’une défiance à l’égard des partis politiques qui se nourrissaient à l’époque de défaitisme et pour certains de racisme, de xénophobie, d’une peur et d’un rejet de l'Autre, avec les dérives monstrueuses que cela a générées. Ces échos politiques résonnent aujourd'hui de cruelle façon. Défiance des partis et peur irraisonnée de plus en plus grande de l'Autre, ce voisin européen ou "étranger", français ou non, de palier ou d’ailleurs, sont encore d’actualité. "Partisans" prend sa source dans ce moment capital de l’Histoire de France tenue presque muette derrière l’appel du 18 juin et qui a permis à la France de se hisser derrière les puissances vainqueurs de la guerre.
Ce 27 mai 1943, moins d’un mois avant que Jean Moulin ne se fasse arrêter par la Gestapo et être torturé à mort, se réunissait mouvements de résistance, syndicats et partis politiques au 48 rue du Four à Paris pour organiser et unifier la résistance intérieure sous l’égide de Jean Moulin et définir ce qui allait être le visage politique et social de la France de l’après-guerre.
Le théâtre, au-delà du jeu, de la mise en scène et de la scénographie, devient dans cette pièce la rencontre d’un texte et d’une double thématique, d’abord historique, celle de la Résistance, et politique, celle d’une défiance à l’égard des partis politiques qui se nourrissaient à l’époque de défaitisme et pour certains de racisme, de xénophobie, d’une peur et d’un rejet de l'Autre, avec les dérives monstrueuses que cela a générées. Ces échos politiques résonnent aujourd'hui de cruelle façon. Défiance des partis et peur irraisonnée de plus en plus grande de l'Autre, ce voisin européen ou "étranger", français ou non, de palier ou d’ailleurs, sont encore d’actualité. "Partisans" prend sa source dans ce moment capital de l’Histoire de France tenue presque muette derrière l’appel du 18 juin et qui a permis à la France de se hisser derrière les puissances vainqueurs de la guerre.
© Olivier Strauss.
Un moment rare et historique que le texte de Régis Vlachos et la mise en scène de François Bourcier traitent sans concession, et avec une objectivité qui laisse peu de place à l’héroïsme des personnages. Yvonne (Lucie Jousse), Robert (Jean-Hugues Courtassol) et Marcel (Matthieu Hornuss) sont trois militants socialiste, du Front National (rattaché au PCF) et de la droite modérée et laïque. Ces trois personnages font vivre, par leurs attitudes et propos, les tensions et conflits des différentes tendances politiques.
C’est à l’intérieur de la Résistance que nous convie la pièce, dans son intimité, dans ces coulisses rarement dépeintes et pour lesquelles nous avons une vue crue et franche avec ses bagarres militantes, ses prises de positions, ses "raccourcis" alimentés de préjugés, "raciales" ou politiques, ses propos peu amènes. Ces coulisses sont vues au travers de citoyens, d’anonymes, qui sont rentrés dans l’Histoire par la petite porte pour servir et accompagner des chefs de la Résistance.
C’est à l’intérieur de la Résistance que nous convie la pièce, dans son intimité, dans ces coulisses rarement dépeintes et pour lesquelles nous avons une vue crue et franche avec ses bagarres militantes, ses prises de positions, ses "raccourcis" alimentés de préjugés, "raciales" ou politiques, ses propos peu amènes. Ces coulisses sont vues au travers de citoyens, d’anonymes, qui sont rentrés dans l’Histoire par la petite porte pour servir et accompagner des chefs de la Résistance.
© Olivier Strauss.
Le texte est beau dans ce naturel historique, dans cette crudité, dans ce côté biaisé de l’Histoire porté par des inconnus. C’est l'Histoire vue par le biais des conflits, des rivalités, des engueulades parfois de marché entre militants dans lesquels les partis pris politiques sont montrés à gros traits. La délicatesse des propos et des attitudes de Robert et Marcel tranche avec la réunion du CNR, que nous devinons derrière une porte. Malgré les divergences de fond, la réunion, d’après Jean Moulin s’est déroulée "dans une atmosphère d’union patriotique et de dignité que je me dois de souligner". L’intérêt supérieur de la France le commandait.
Le jeu des comédiens, dans la gestuelle, est précis et superbe à l’entame de la pièce avec une mise à genoux de dos des comédiens suivi de belles maîtrises corporelles dans le jeu. Le thème de la pièce est intéressant à double titre. Car elle montre cet autre côté de l’Histoire au travers de militants, de citoyens, de ces anonymes qui prennent des risques, jusqu’à en perdre leur vie pour résister aux forces malsaines, assassines qui sèment discordes, rejets, exclusions et discriminations pour tuer le visage collectif et fraternel de l’Humanité.
Résister contre les extrémismes, contre le rejet de l’Autre, contre cette bête immonde qui mordait à pleines dents le visage de la France pour la défigurer. C’est encore malheureusement un combat politique qui reste d’actualité.
Le jeu des comédiens, dans la gestuelle, est précis et superbe à l’entame de la pièce avec une mise à genoux de dos des comédiens suivi de belles maîtrises corporelles dans le jeu. Le thème de la pièce est intéressant à double titre. Car elle montre cet autre côté de l’Histoire au travers de militants, de citoyens, de ces anonymes qui prennent des risques, jusqu’à en perdre leur vie pour résister aux forces malsaines, assassines qui sèment discordes, rejets, exclusions et discriminations pour tuer le visage collectif et fraternel de l’Humanité.
Résister contre les extrémismes, contre le rejet de l’Autre, contre cette bête immonde qui mordait à pleines dents le visage de la France pour la défigurer. C’est encore malheureusement un combat politique qui reste d’actualité.
"Partisans"
© Olivier Strauss.
Une pièce de Régis Vlachos.
Mise en scène : François Bourcier.
Avec : Jean-Hugues Courtassol, Lucie Jousse et Aurélien Gouas remplaçant Matthieu Hornuss.
Création Lumière : Antonio de Carvalho.
Recherche Discographique : Rémi Castiglia.
Costumes : Gaël Yannic.
Voix off : Baptiste Brylak.
Enregistrements : Jean Joseph LM Villval/Duck.
Durée : 1 h 20.
Du 19 mars au 15 juin 2014.
Du mardi au samedi à 21 h 30 , dimanche à 17 h .
Théâtre Le Lucernaire, Paris 6e, 01 45 44 57 34.
>> lucernaire.fr
Tournée
12 juin 2014 : Festival du Gros mois de juin, Gare Maritime, Boulogne-sur-Mer (62).
5 au 27 juillet 2014 : Festival Off d’Avignon,Théâtre Notre Dame, 12 h 45, Avignon (84).
19, 20 et 21 mars 2015 : Fort de France.
Reprise !
À partir du 19 septembre 2016.
Du lundi au mercredi à 19 h 30.
Théâtre de la Contrescarpe, Paris 5e, 01 42 01 81 88.
>> theatredelacontrescarpe.fr
Mise en scène : François Bourcier.
Avec : Jean-Hugues Courtassol, Lucie Jousse et Aurélien Gouas remplaçant Matthieu Hornuss.
Création Lumière : Antonio de Carvalho.
Recherche Discographique : Rémi Castiglia.
Costumes : Gaël Yannic.
Voix off : Baptiste Brylak.
Enregistrements : Jean Joseph LM Villval/Duck.
Durée : 1 h 20.
Du 19 mars au 15 juin 2014.
Du mardi au samedi à 21 h 30 , dimanche à 17 h .
Théâtre Le Lucernaire, Paris 6e, 01 45 44 57 34.
>> lucernaire.fr
Tournée
12 juin 2014 : Festival du Gros mois de juin, Gare Maritime, Boulogne-sur-Mer (62).
5 au 27 juillet 2014 : Festival Off d’Avignon,Théâtre Notre Dame, 12 h 45, Avignon (84).
19, 20 et 21 mars 2015 : Fort de France.
Reprise !
À partir du 19 septembre 2016.
Du lundi au mercredi à 19 h 30.
Théâtre de la Contrescarpe, Paris 5e, 01 42 01 81 88.
>> theatredelacontrescarpe.fr