© Mention Maëlle Grange.
Vue sur une baignoire, disposée en milieu de scène, remplie de mousse. Un homme (Étienne Coquereau) est à l’intérieur et lit un livre. À ses pieds, un canard en bois est disposé sur le rebord de la baignoire. La mousse recouvre le corps de l’homme. Est-il à poil ? Peut-être. En tout cas, ses pensées, qui défilent de façon presque machinale et automatique, le sont et nous sommes témoins de leur énumération.
Nous sommes à la rencontre de mots dits, marqués du sceau de la raison, avec celles enfouies, qui nous envahissent parfois sans que nous les commandions, et qui sont marqués par une bribe d’inconscient et d’associations d’idées.
Une voix radiophonique débute la fable. Dans la baignoire, une troisième jambe apparaît. Elle sort de la mousse comme un étendard sexuello-comique. C’est celle d’une femme (Isabelle Cagnat) qui sera source continuelle de questionnement à l’homme. Un questionnement lancinant avec toujours la même question : à quoi tu penses ?
Nous sommes à la rencontre de mots dits, marqués du sceau de la raison, avec celles enfouies, qui nous envahissent parfois sans que nous les commandions, et qui sont marqués par une bribe d’inconscient et d’associations d’idées.
Une voix radiophonique débute la fable. Dans la baignoire, une troisième jambe apparaît. Elle sort de la mousse comme un étendard sexuello-comique. C’est celle d’une femme (Isabelle Cagnat) qui sera source continuelle de questionnement à l’homme. Un questionnement lancinant avec toujours la même question : à quoi tu penses ?
© Mention Maëlle Grange.
À quoi pense-t-il cet homme ? À quoi pensons-nous ? Le débat ne se veut pas philosophique et encore moins sérieux. Il fait juste état de nos pensées qui ponctuent nos façons de voir et d’être à l’abri de tout regard. Questionnements que nous avons en solitaire, sans qu’une oreille attentive n’y prête attention. Questionnements qui échappent à notre raison raisonnante et qui peuvent apparaître au cours d’un laisser-aller existentiel entre folie et déraison, fatigue et gaité, désespoir et solitude, vraie et fausse lucidité.
Et c’est un déferlement de pensées aussi incongrues les unes que les autres. Les réponses défilent, sans queue ni tête, décalées, marrantes pour certaines, absurdes pour d’autres faisant une césure, voulue, dans la cohérence de ces pensées jetées à la volée.
Et c’est un déferlement de pensées aussi incongrues les unes que les autres. Les réponses défilent, sans queue ni tête, décalées, marrantes pour certaines, absurdes pour d’autres faisant une césure, voulue, dans la cohérence de ces pensées jetées à la volée.
© Mention Maëlle Grange.
Le texte est marqué du sceau d’un "Je-dis-ce-qui-me-passe-par-la-tête". Le jeu d’Étienne Coquereau est naturel, fait de truculence et de véracité. Ses répliques sont dites avec hauteur, panache, dérision et humour. Son jeu est ponctué de différentes cassures dans la voix et dans le débit. C’est presque du non-sens. Le questionnement joué par Isabelle Cagnat est dit de façon continuelle, récurrente, comme le battement régulier d’une horloge.
Les réponses donnent un écho aux non-sens qui ponctuent parfois nos pensées quand elles s’égarent dans un sentiment de solitude ou de joie. Des pensées parfois farfelues, vides ou pleines. Les réponses sont mêlées d‘humour, de réflexions aussi évidentes que désopilantes. C’est un parti pris humoristique qui fait de la pièce un beau morceau d’incohérence, une belle dose de "connerie", terme que nous employons pour désigner une légèreté d’esprit mêlée de non-sens. Dans les réponses qui sont faites, il n’y a pas de trame, pas d’histoires racontées, juste un entrelacement de plusieurs idées, incongrues pour certaines, évidentes de simplicité pour d’autres.
Ce pudding d’élocution et de bouts d’histoires peut laisser pantois, dubitatif ou faire rire. C’est selon. Mais qu’importe, cela interpelle en renversant le sacro-saint principe théâtral de raconter une histoire.
Les réponses donnent un écho aux non-sens qui ponctuent parfois nos pensées quand elles s’égarent dans un sentiment de solitude ou de joie. Des pensées parfois farfelues, vides ou pleines. Les réponses sont mêlées d‘humour, de réflexions aussi évidentes que désopilantes. C’est un parti pris humoristique qui fait de la pièce un beau morceau d’incohérence, une belle dose de "connerie", terme que nous employons pour désigner une légèreté d’esprit mêlée de non-sens. Dans les réponses qui sont faites, il n’y a pas de trame, pas d’histoires racontées, juste un entrelacement de plusieurs idées, incongrues pour certaines, évidentes de simplicité pour d’autres.
Ce pudding d’élocution et de bouts d’histoires peut laisser pantois, dubitatif ou faire rire. C’est selon. Mais qu’importe, cela interpelle en renversant le sacro-saint principe théâtral de raconter une histoire.
"Les amnésiques n’ont rien vécu d’inoubliable"
Texte : Hervé Letellier.
Mise en scène : Frédéric Cherbœuf.
Avec : Isabelle Cagnat et Étienne Coquereau.
Création Lumières/Décor : Raphaël Dupeyrot.
Durée : 1 h.
Jusqu’au 30 août 2014.
Du mardi au samedi à 20 h.
Théâtre Le Lucernaire, Paris 6e, 01 45 44 57 34.
>> lucernaire.fr
Mise en scène : Frédéric Cherbœuf.
Avec : Isabelle Cagnat et Étienne Coquereau.
Création Lumières/Décor : Raphaël Dupeyrot.
Durée : 1 h.
Jusqu’au 30 août 2014.
Du mardi au samedi à 20 h.
Théâtre Le Lucernaire, Paris 6e, 01 45 44 57 34.
>> lucernaire.fr