© Luna Jappain.
"Quentin et Jérémie" est une de ces créations qui interroge notre société et les problématiques toxiques qu'elle peut générer… en abordant ici le sujet du harcèlement en milieu scolaire et la représente dans les lieux mêmes où sévit ce problème, c'est-à-dire dans les écoles primaires et les collèges. En effet, la pièce se déroule principalement dans une salle de classe. Ainsi, cette création peut se jouer aussi bien dans des établissements scolaires que dans des lieux dédiés au spectacle vivant.
Comment devenir le mec le plus populaire de sa classe, voire du collège ? C'est l'idée de départ que propose le texte créé par la Cie Cipango. On va ainsi suivre la trajectoire de Quentin et Jérémie, deux pré-adolescents de 11 ans qui entrent au collège et ne rêvent que d'être aimés par les autres. Dans ce schéma somme toute classique, il y a celui qui a ce petit truc qui fait de lui une potentielle victime et celui qui dévoile rapidement l'esquisse d'un meneur. Le résultat ne se fait pas attendre et Quentin se retrouve rapidement harcelé par toute sa classe menée par Jérémy.
Différentes petites scènes vont construire ce chemin de descente vers l'enfer pour Quentin. Que ce soit les passages avec les parents ou ceux, en classe, avec leur professeur – principal – de français, on réalise le peu d'emprise que le cercle familial ou l'univers des enseignants peut avoir lorsque les situations douloureuses ne sont pas clairement identifiables ou ne sont pas ou peu révélées par les concernés. La séquence dans laquelle la prof intervient sur la relation entre les deux élèves, puis pour lui parler des moqueries dont il est l'objet, est très symptomatique de cette forme de non-interventionnisme. Bien sûr, elle essaye de le motiver pour qu'il se défende, mais elle coupe court à son laïus dès que Quentin veut lui parler précisément de ce qu'il subit.
Comment devenir le mec le plus populaire de sa classe, voire du collège ? C'est l'idée de départ que propose le texte créé par la Cie Cipango. On va ainsi suivre la trajectoire de Quentin et Jérémie, deux pré-adolescents de 11 ans qui entrent au collège et ne rêvent que d'être aimés par les autres. Dans ce schéma somme toute classique, il y a celui qui a ce petit truc qui fait de lui une potentielle victime et celui qui dévoile rapidement l'esquisse d'un meneur. Le résultat ne se fait pas attendre et Quentin se retrouve rapidement harcelé par toute sa classe menée par Jérémy.
Différentes petites scènes vont construire ce chemin de descente vers l'enfer pour Quentin. Que ce soit les passages avec les parents ou ceux, en classe, avec leur professeur – principal – de français, on réalise le peu d'emprise que le cercle familial ou l'univers des enseignants peut avoir lorsque les situations douloureuses ne sont pas clairement identifiables ou ne sont pas ou peu révélées par les concernés. La séquence dans laquelle la prof intervient sur la relation entre les deux élèves, puis pour lui parler des moqueries dont il est l'objet, est très symptomatique de cette forme de non-interventionnisme. Bien sûr, elle essaye de le motiver pour qu'il se défende, mais elle coupe court à son laïus dès que Quentin veut lui parler précisément de ce qu'il subit.
© Luna Jappain.
"Quentin et Jérémie" s'amuse avec les codes de la représentation théâtrale et adopte un rythme énergique de comédie où les acteurs passent d'un personnage à l'autre afin de nous faire vivre de l'intérieur cette situation de harcèlement scolaire. La narration et le jeu sont très dynamiques, palliant l'absence de décor… hormis deux tableaux pivotants, noirs d'un côté, sur lequel l'on écrit à la craie, symbole de l'école ; papier peint, quelques affiches et des dessins de l'autre pour faire référence à la chambre de l'ado.
Les différentes situations (entre Quentin et Jérémie, avec les parents, en classe, avec la prof, etc.) sont exprimées de manière concise, mais toujours dynamique, les scènes se succédant rapidement, sans temps mort. Les comédiens Vincent Chappet et Étienne Durot sont vifs et attentifs aux réactions des élèves sans, à aucun moment, tomber dans la caricature vocale et gestuelle "enfantine" tout au long de leur interprétation.
L'autrice et metteuse en scène Yeelem Jappain use d'une écriture, d'un langage parfaitement audible pour les pré-adolescents (pièce destinée aux élèves du CM1 à la 5ᵉ) et d'une dramaturgie narrative aisément compréhensible. Tout ce qui est important à dire l'est en quarante-cinq minutes, ce qui laisse un temps de discussion important pour le "bord de scène" (ou de plateau, ou de tableau) qui suit chaque représentation. Les comédiens sont en permanence en contact verbal avec les élèves qu'ils interpellent, questionnent, ou dont ils sollicitent une lecture (Ovide, par exemple). Cette proximité prend presque, à certains moments, une forme de complicité.
À noter que lors des échanges qui suivirent la représentation de la pièce à Chagny, on s'apercevait que les élèves de 6ᵉ, avec lesquels nous étions, maîtrisaient très bien les réseaux sociaux, leurs aspects tant négatifs que positifs, et en connaissaient parfaitement les risques et leur utilisation pour harceler. De plus, les questions posées par les comédiens laissaient paraître une très bonne compréhension du spectacle et de son objectif.
◙ Gil Chauveau
Vu dans une classe de 6ᵉ du Collège Louise Michel de Chagny (71) le 17 janvier 2025. À la fin de cette représentation, a été distribué à chaque élève un petit flyer édité par le département de Saône-et-Loire indiquant le numéro à appeler pour se faire aider et les sites à visiter pour s'informer, ainsi qu'une échelle de gravité des comportements conduisant au harcèlement intitulée le "Harcèlomètre"... Une excellente initiative !
Les différentes situations (entre Quentin et Jérémie, avec les parents, en classe, avec la prof, etc.) sont exprimées de manière concise, mais toujours dynamique, les scènes se succédant rapidement, sans temps mort. Les comédiens Vincent Chappet et Étienne Durot sont vifs et attentifs aux réactions des élèves sans, à aucun moment, tomber dans la caricature vocale et gestuelle "enfantine" tout au long de leur interprétation.
L'autrice et metteuse en scène Yeelem Jappain use d'une écriture, d'un langage parfaitement audible pour les pré-adolescents (pièce destinée aux élèves du CM1 à la 5ᵉ) et d'une dramaturgie narrative aisément compréhensible. Tout ce qui est important à dire l'est en quarante-cinq minutes, ce qui laisse un temps de discussion important pour le "bord de scène" (ou de plateau, ou de tableau) qui suit chaque représentation. Les comédiens sont en permanence en contact verbal avec les élèves qu'ils interpellent, questionnent, ou dont ils sollicitent une lecture (Ovide, par exemple). Cette proximité prend presque, à certains moments, une forme de complicité.
À noter que lors des échanges qui suivirent la représentation de la pièce à Chagny, on s'apercevait que les élèves de 6ᵉ, avec lesquels nous étions, maîtrisaient très bien les réseaux sociaux, leurs aspects tant négatifs que positifs, et en connaissaient parfaitement les risques et leur utilisation pour harceler. De plus, les questions posées par les comédiens laissaient paraître une très bonne compréhension du spectacle et de son objectif.
◙ Gil Chauveau
Vu dans une classe de 6ᵉ du Collège Louise Michel de Chagny (71) le 17 janvier 2025. À la fin de cette représentation, a été distribué à chaque élève un petit flyer édité par le département de Saône-et-Loire indiquant le numéro à appeler pour se faire aider et les sites à visiter pour s'informer, ainsi qu'une échelle de gravité des comportements conduisant au harcèlement intitulée le "Harcèlomètre"... Une excellente initiative !
"Quentin et Jérémie"
© Luna Jappain.
Texte : Yeelem Jappain.
Mise en scène : Yeelem Jappain.
Avec : Vincent Chappet et Étienne Durot en alternance avec Aurélien Marquet et Élie Triffault.
Par la compagnie Cipango.
À partir de 8 ans.
Durée : 45 minutes.
Du 17 au 21 février 2025.
Tous les jours à 10 h et 14 h.
Théâtre du Chariot, Paris 11ᵉ, Paris 11ᵉ, 01 48 05 52 44.
>> theatreduchariot.fr
Mise en scène : Yeelem Jappain.
Avec : Vincent Chappet et Étienne Durot en alternance avec Aurélien Marquet et Élie Triffault.
Par la compagnie Cipango.
À partir de 8 ans.
Durée : 45 minutes.
Du 17 au 21 février 2025.
Tous les jours à 10 h et 14 h.
Théâtre du Chariot, Paris 11ᵉ, Paris 11ᵉ, 01 48 05 52 44.
>> theatreduchariot.fr