© Alban van Wassenhove.
Haïti fait la une des journaux et inquiète les dirigeants de plusieurs pays jusqu'à l'ONU, car, depuis l'assassinat de son président en 2021, Jovenel Moïse, le pays est aux mains des gangs qui procèdent aux mises à sac de l'île et, en particulier, de Port-au-Prince. Aéroports fermés, mise en danger permanent des habitants, exactions, meurtres, intimidations, la situation là-bas empire de mois en mois, de semaines en semaines, de jours en jours.
Le texte de Gaëlle Bien-Aimé est imprégné de cette situation sans contrôle. Depuis la fin de l'écriture de son texte en 2022, les choses ont grandement empiré, mais la pièce est un peu une prémonition de cet état de guerre qui a envahi le petit pays des Antilles. Pourtant, tout se passe ici dans une simple chambre. La chambre d'un couple amoureux.
Deux personnages : une femme, Zily, un homme, Férah. C'est l'heure où la nuit tombe. Un lit éclairé d'une simple bougie, Zily attend le retour de Férah, hâte de retrouver celui qu'elle aime. Dès les premières minutes, le désir, l'envie de l'autre, envahissent tous les mots. La langue très poétique de Gaëlle Bien-Aimé autorise un rapport très charnel entre les deux personnages. Elle sublime le désir, emploie des métaphores puissantes, osées, qui donnent à l'imaginaire la dimension de cette passion qui brûle les deux personnages.
Le texte de Gaëlle Bien-Aimé est imprégné de cette situation sans contrôle. Depuis la fin de l'écriture de son texte en 2022, les choses ont grandement empiré, mais la pièce est un peu une prémonition de cet état de guerre qui a envahi le petit pays des Antilles. Pourtant, tout se passe ici dans une simple chambre. La chambre d'un couple amoureux.
Deux personnages : une femme, Zily, un homme, Férah. C'est l'heure où la nuit tombe. Un lit éclairé d'une simple bougie, Zily attend le retour de Férah, hâte de retrouver celui qu'elle aime. Dès les premières minutes, le désir, l'envie de l'autre, envahissent tous les mots. La langue très poétique de Gaëlle Bien-Aimé autorise un rapport très charnel entre les deux personnages. Elle sublime le désir, emploie des métaphores puissantes, osées, qui donnent à l'imaginaire la dimension de cette passion qui brûle les deux personnages.
© Alban van Wassenhove.
Ils sont jeunes. On les pense à l'orée de leurs vies. Reconnaissant l'un envers l'autre d'exister et de rendre cette vie si pleine, si sensuelle, si pleine d'espoir. Pourtant quelque chose empêche cet amour de faire fondre ces deux corps en un seul. Cette vie qui commence, cet amour qui a besoin de peau, de chaleur et de chair pour rayonner, un indicible retarde son avènement.
Échange après échange, tentatives de rapprochement par les mots, la danse, les promesses après tentatives de rapprochement, on comprend qu'une sorte de sourde inquiétude entoure cette chambre. Un danger qui se dévoile de plus en plus. La ville, si lumineuse il n'y a pas si longtemps, si pleine d'entrain, de fêtes, d'amours, la ville s'éteint. On croirait une sorte de mal qui s'étend sur les rues jadis bruyantes et animées, aujourd'hui à peine visible dans la nuit.
Le texte de Gaëlle Bien-Aimé, riche, poétique, mais sans emphase, raconte ainsi comment un amour que rien ne semble pouvoir freiner est assombri et comme désarticulé par la violence du monde qui l'entoure. Sans jamais vraiment nommer le mal qui détruit en ce moment même Port-au-Prince, elle en exprime la douleur au travers de ce couple de jeunes amoureux.
Échange après échange, tentatives de rapprochement par les mots, la danse, les promesses après tentatives de rapprochement, on comprend qu'une sorte de sourde inquiétude entoure cette chambre. Un danger qui se dévoile de plus en plus. La ville, si lumineuse il n'y a pas si longtemps, si pleine d'entrain, de fêtes, d'amours, la ville s'éteint. On croirait une sorte de mal qui s'étend sur les rues jadis bruyantes et animées, aujourd'hui à peine visible dans la nuit.
Le texte de Gaëlle Bien-Aimé, riche, poétique, mais sans emphase, raconte ainsi comment un amour que rien ne semble pouvoir freiner est assombri et comme désarticulé par la violence du monde qui l'entoure. Sans jamais vraiment nommer le mal qui détruit en ce moment même Port-au-Prince, elle en exprime la douleur au travers de ce couple de jeunes amoureux.
© Alban van Wassenhove.
Ceux-ci sont interprétés par deux jeunes comédiens qui sont autant portés par la qualité du texte qu'ils le portent avec talent, énergie et implication. Leur jeu ressemble à une danse à deux avec les attirances, les séductions, les fuites et les enlacements qui racontent à la fois leur amour et l'impossible amour qu'ils pressentent en raison des dangers de leur ville. La grâce et la beauté leur donnent en plus des allures de divinité.
Parallèlement à cette création, cinq comédiennes et comédiens haïtiens d'Acte, école d'art dramatique basée à Port-au-Prince, présentent "Héritières du Soleil". Ces artistes caribéens vont parcourir pendant six mois la France pour rencontrer, découvrir, se former au contact de plusieurs théâtres, festivals et écoles. Le travail, dirigé par Gaëlle Bien-Aimée, est une forme de performance théâtrale autour de la pièce de théâtre "La petite fille que le soleil avait brûlée" de l'autrice Andrise Pierre et du roman "La Dot" de Sara de Marie-Célie Agnant, permettant de donner à entendre des textes contemporains abordant les thèmes du déracinement, de la violence et de la transmission.
C'est dans la toute nouvelle Cité internationale de la langue française qu'ont eu lieu ces premières. Elle a ouvert ses portes, il y a six mois, dans le château de Villers-Côtterets entièrement rénové. Un lieu gigantesque qui, outre une programmation musicale et théâtrale, propose une exposition permanente consacrée à la langue française, qu'elle soit utilisée dans l'Hexagone ou dans des dizaines de pays dans le monde. Une immersion extrêmement ludique qui s'amuse des variations des mots à travers l'histoire et à travers la géographie avec des espaces qui sont tous conçus pour privilégier les interactions avec le public.
Parallèlement à cette création, cinq comédiennes et comédiens haïtiens d'Acte, école d'art dramatique basée à Port-au-Prince, présentent "Héritières du Soleil". Ces artistes caribéens vont parcourir pendant six mois la France pour rencontrer, découvrir, se former au contact de plusieurs théâtres, festivals et écoles. Le travail, dirigé par Gaëlle Bien-Aimée, est une forme de performance théâtrale autour de la pièce de théâtre "La petite fille que le soleil avait brûlée" de l'autrice Andrise Pierre et du roman "La Dot" de Sara de Marie-Célie Agnant, permettant de donner à entendre des textes contemporains abordant les thèmes du déracinement, de la violence et de la transmission.
C'est dans la toute nouvelle Cité internationale de la langue française qu'ont eu lieu ces premières. Elle a ouvert ses portes, il y a six mois, dans le château de Villers-Côtterets entièrement rénové. Un lieu gigantesque qui, outre une programmation musicale et théâtrale, propose une exposition permanente consacrée à la langue française, qu'elle soit utilisée dans l'Hexagone ou dans des dizaines de pays dans le monde. Une immersion extrêmement ludique qui s'amuse des variations des mots à travers l'histoire et à travers la géographie avec des espaces qui sont tous conçus pour privilégier les interactions avec le public.
"Port-au-Prince et sa douce nuit"
© Alban van Wassenhove.
Texte : Gaëlle Bien-Aimée (Prix RFI Théâtre 2023).
Mise en scène : Lucie Berelowitsch.
Avec : Sonia Bonny et Lawrene Davis.
Lumières : François Fauvel.
Musique : Guillaume Bachelé.
À partir de 14 ans.
Durée : 1 h 20.
Vu le 6 avril 2024 à la Cité internationale de la langue française à Villers-Côtterets (02).
12 avril à 20 h 30 : Théâtre municipal, Domfront-en-Poiraie (61).
Tournée (en cours de construction)
Novembre 2024 : Théâtre des Ilets, CDN de Montluçon (03).
Mars 2025 : "Temps fort Haïti", Le Préau - CDN Normandie-Vire, Vire (14).
Avril 2025 : Scène nationale du Sud-Aquitain, Bayonne (64).
Mise en scène : Lucie Berelowitsch.
Avec : Sonia Bonny et Lawrene Davis.
Lumières : François Fauvel.
Musique : Guillaume Bachelé.
À partir de 14 ans.
Durée : 1 h 20.
Vu le 6 avril 2024 à la Cité internationale de la langue française à Villers-Côtterets (02).
12 avril à 20 h 30 : Théâtre municipal, Domfront-en-Poiraie (61).
Tournée (en cours de construction)
Novembre 2024 : Théâtre des Ilets, CDN de Montluçon (03).
Mars 2025 : "Temps fort Haïti", Le Préau - CDN Normandie-Vire, Vire (14).
Avril 2025 : Scène nationale du Sud-Aquitain, Bayonne (64).
© Alban van Wassenhove.
"Héritières du Soleil"
Direction : Gaëlle Bien-Aimé
Avec : Esmeralda Dimanche, Gladimy Antoine, Alexandro Christi Nicolas, Wood-Kendy Louis, Nelmendy Emmanuela Bazile.
Prochaines représentations
5 mai 2024 : Moulin de l'Hydres, Saint-Pierre-d'Entremont (38).
10 mai 2024 : aux Théâtres de la ville du Luxembourg.
Du 16 au 21 mai 2024 : Passages Transfestival, Metz (57).
26 mai à 15h, au musée de Vire Normandie
9 juin 2024 : Rencontres à l'échelle, Marseille (13).
19 juin 2024 : Le Préau - CDN de Normandie-Vire, Vire (14).
Du 12 au 19 juillet 2024 : La Chartreuse - Centre national des écritures du spectacle (version lecture), Villeneuve-lès-Avignon (30).
Direction : Gaëlle Bien-Aimé
Avec : Esmeralda Dimanche, Gladimy Antoine, Alexandro Christi Nicolas, Wood-Kendy Louis, Nelmendy Emmanuela Bazile.
Prochaines représentations
5 mai 2024 : Moulin de l'Hydres, Saint-Pierre-d'Entremont (38).
10 mai 2024 : aux Théâtres de la ville du Luxembourg.
Du 16 au 21 mai 2024 : Passages Transfestival, Metz (57).
26 mai à 15h, au musée de Vire Normandie
9 juin 2024 : Rencontres à l'échelle, Marseille (13).
19 juin 2024 : Le Préau - CDN de Normandie-Vire, Vire (14).
Du 12 au 19 juillet 2024 : La Chartreuse - Centre national des écritures du spectacle (version lecture), Villeneuve-lès-Avignon (30).