Sunderland © D.R.
Si on peut parler de "pièce cinématographique", aux personnages aussi suintants que ceux d’un Tenessi Williams, on ne va pas commencer à y coller des étiquettes. À quoi bon ? Ce qu’en a fait Clément Koch n’en reste pas moins personnel, percutant et éminemment moderne. Sans effet de manche particulier, sans non plus tomber dans la mièvrerie "pseudo-philosophico-intellectuAL" d’un certain théâtre, ce jeune auteur de quarante ans (Sunderland est sa seconde pièce) a écrit une pièce qui a toute sa place dans le paysage théâtral contemporain. Ni visionnaire, ni tout à fait révolutionnaire, cette œuvre a cependant le mérite évident d’être d’une justesse sans faille et d’avoir donné à ses personnages une réelle épaisseur. Le spectateur, quant à lui, se laisse séduire par la performance superbe des comédiens. Il suffisait pour cela d’entendre, ce soir-là, le parfait silence d’une salle pourtant à son comble…
Et dès les premières répliques. À commencer par la jeune Léopoldine Serre qui nous scotche littéralement tant son jeu frise la perfection. Elle donne l’impression d’avoir oublié que devant elle se trouve une salle bourrée de spectateurs tant elle débite son texte avec un parfait naturel. Dans la peau d’une gamine de 15 ans, cette comédienne de 23 semble – en plus d’être parfaitement crédible – absolument à l’aise. Elle incarne donc son personnage avec une justesse impeccable et surtout a su garder la spontanéité de la jeunesse. Si ses apparitions au théâtre sont encore récentes, sa filmographie est déjà bien longue puisqu’elle a commencé à tourner à l’âge de 6 ans. Encore l’année dernière, on a pu la voir dans "Je vous aime très beaucoup" de Philippe Locquet, alors qu’elle jouait le rôle d’une petite lolita. En bref, ici, de nouveau, elle arrive à faire de Jill une petite gamine bien attachante.
Et dès les premières répliques. À commencer par la jeune Léopoldine Serre qui nous scotche littéralement tant son jeu frise la perfection. Elle donne l’impression d’avoir oublié que devant elle se trouve une salle bourrée de spectateurs tant elle débite son texte avec un parfait naturel. Dans la peau d’une gamine de 15 ans, cette comédienne de 23 semble – en plus d’être parfaitement crédible – absolument à l’aise. Elle incarne donc son personnage avec une justesse impeccable et surtout a su garder la spontanéité de la jeunesse. Si ses apparitions au théâtre sont encore récentes, sa filmographie est déjà bien longue puisqu’elle a commencé à tourner à l’âge de 6 ans. Encore l’année dernière, on a pu la voir dans "Je vous aime très beaucoup" de Philippe Locquet, alors qu’elle jouait le rôle d’une petite lolita. En bref, ici, de nouveau, elle arrive à faire de Jill une petite gamine bien attachante.
Sunderland © D.R.
Les autres comédiens non plus ne sont pas en reste côté talent. À commencer par le duo qui tourne autour de la petite Jill. Élodie Navarre menant la cadence. Cette jeune comédienne est arrivée à se composer un personnage à la fois responsable dans son rôle de grande sœur et un peu paumé quant à sa propre vie. En permanence sur le fil du rasoir, elle navigue de l’un à l’autre. Mais le plus habile est d’avoir réussi à faire évoluer une jeune femme émouvante et profonde, aux apparences pourtant bien superficielles.
On n’est pas en manque non plus de superficialité avec Constance Dollé dans le rôle de Ruby, l’amie de la famille. Entre jupes trop courtes et téléphone rose, Ruby défie les lois du préjugé et dégaine les répliques drôles plus vite que son ombre. Mais son personnage, aussi excentrique soit-il, n’en demeure pas moins dense et attachant. C’est d’ailleurs peut-être celui que nous avons préféré.
Nous ne pouvons citer l’ensemble de l’équipe (ils sont 8). Mais de Vincent Deniard à Bénédicte Dessombz, l’équilibre est trouvé. Sunderland, petite ville paumée du nord de l’Angleterre, ne se résume plus seulement par sa grisaille et par son chômage. Les dialogues sont bien ficelés et ses personnages délicieusement acidulés.
Un grand bravo à Stéphane Hillel. S’il n’en est évidemment pas à son premier succès, il a su adapter avec une grande justesse et beaucoup de sobriété cette pièce qui se joue en permanence sur le fil du rasoir… Mi-sérieuse, mi-légère, elle ferait au cinéma une excellente comédie dramatique. Entre hallucinations et "opéra sperme", "Lucky Luck vient de tirer sa dernière cartouche…" Comme dit Ruby, "en plein dans le cul " !
On n’est pas en manque non plus de superficialité avec Constance Dollé dans le rôle de Ruby, l’amie de la famille. Entre jupes trop courtes et téléphone rose, Ruby défie les lois du préjugé et dégaine les répliques drôles plus vite que son ombre. Mais son personnage, aussi excentrique soit-il, n’en demeure pas moins dense et attachant. C’est d’ailleurs peut-être celui que nous avons préféré.
Nous ne pouvons citer l’ensemble de l’équipe (ils sont 8). Mais de Vincent Deniard à Bénédicte Dessombz, l’équilibre est trouvé. Sunderland, petite ville paumée du nord de l’Angleterre, ne se résume plus seulement par sa grisaille et par son chômage. Les dialogues sont bien ficelés et ses personnages délicieusement acidulés.
Un grand bravo à Stéphane Hillel. S’il n’en est évidemment pas à son premier succès, il a su adapter avec une grande justesse et beaucoup de sobriété cette pièce qui se joue en permanence sur le fil du rasoir… Mi-sérieuse, mi-légère, elle ferait au cinéma une excellente comédie dramatique. Entre hallucinations et "opéra sperme", "Lucky Luck vient de tirer sa dernière cartouche…" Comme dit Ruby, "en plein dans le cul " !
"Sunderland"
Sunderland © D.R.
(Vu le 19 octobre 2011)
Texte : Clément Koch.
Mise en scène : Stéphane Hillel, assisté de Chloé Simoneau.
Avec : Élodie Navarre, Constance Dollé, Léopoldine Serre, Vincent Deniard, Vincent Németh, Thierry Desroses, Bénédicte Dessombz, Pascale Mariani.
Décor : Jacques Voizot.
Musique : François Peyrony.
Lumières : Laurent Beal.
Costumes : Cécile Magnan.
Depuis le 15 septembre 2011 et prolongations jusqu'en janvier.
Du mardi au samedi 21 h et en matinée les samedi à 17 h et dimanche à 15 h.
Petit Théâtre de Paris, Paris 9e, 01 42 80 01 81.
>> theatredeparis.com
Texte : Clément Koch.
Mise en scène : Stéphane Hillel, assisté de Chloé Simoneau.
Avec : Élodie Navarre, Constance Dollé, Léopoldine Serre, Vincent Deniard, Vincent Németh, Thierry Desroses, Bénédicte Dessombz, Pascale Mariani.
Décor : Jacques Voizot.
Musique : François Peyrony.
Lumières : Laurent Beal.
Costumes : Cécile Magnan.
Depuis le 15 septembre 2011 et prolongations jusqu'en janvier.
Du mardi au samedi 21 h et en matinée les samedi à 17 h et dimanche à 15 h.
Petit Théâtre de Paris, Paris 9e, 01 42 80 01 81.
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