© Arthaly Cie.
Durant la lecture, Anna essaie de comprendre le sens de ce début, entre étonnement et amusement, lorsqu'un individu, se prétendant le Diable, s'invite brusquement, irrité par le contenu du propos. À vrai dire, il vient chercher Alex. Son but : grossir les rangs d'une nouvelle armée de prédateurs afin de contrôler de façon plus drastique la démographie humaine en l'aidant dans sa mission du XXIe siècle.
On peut toujours, à l'envi, s'interroger sur l'acte créatif lié à "l'objet théâtral" et chercher à comprendre, aussi, depuis quelles lointaines contrées surgit l'inspiration du dramaturge. À bien y regarder, c'est intéressant à plusieurs égards. De réponses, nous n'en n'avons pas forcément et ce n'est pas faute de connaître, pourtant, quelques auteurs de pièces de théâtre auxquels nous posons souvent la question… Finalement, avons-nous raison de le faire ? Car n'est-ce que le résultat qui compte : la pièce en tant que telle, avec les acteurs et les actrices sur les planches, et le metteur ou la metteuse en scène optant pour ses choix minutieux, tous personnels !
En perpétuelle évolution, le théâtre est un genre qui a encore beaucoup à offrir, tant du point de vue du spectacle que de l'approche littéraire.
On peut toujours, à l'envi, s'interroger sur l'acte créatif lié à "l'objet théâtral" et chercher à comprendre, aussi, depuis quelles lointaines contrées surgit l'inspiration du dramaturge. À bien y regarder, c'est intéressant à plusieurs égards. De réponses, nous n'en n'avons pas forcément et ce n'est pas faute de connaître, pourtant, quelques auteurs de pièces de théâtre auxquels nous posons souvent la question… Finalement, avons-nous raison de le faire ? Car n'est-ce que le résultat qui compte : la pièce en tant que telle, avec les acteurs et les actrices sur les planches, et le metteur ou la metteuse en scène optant pour ses choix minutieux, tous personnels !
En perpétuelle évolution, le théâtre est un genre qui a encore beaucoup à offrir, tant du point de vue du spectacle que de l'approche littéraire.
© Arthaly Cie.
C'est peut-être ce que François Brett, directeur de la Compagnie Arthaly, a cherché à mettre en œuvre dans " Méphisto Valse" en se questionnant notamment sur le fait qu'il soit encore possible, au XXIe siècle, d'écrire une pièce en alexandrins, qui plus est une comédie. Bien lui en a pris d'en avoir fait le pari. Ambitieux, certes, ce pari ; et le résultat est plutôt probant. Manier l'alexandrin n'est pourtant pas chose aisée. D'aucuns s'y sont frottés et l'épreuve fut mortelle !
Pour ce projet particulier d'écriture en alexandrin, François Brett en a brisé les principales règles : "Écrire avec un style plus actuel, loin des tragédies du XVIIe siècle, tout en respectant les règles établies, en faisant résonner la musicalité de la versification, mais proposant aux spectateurs de quasiment l'oublier pour coller à l'histoire ! Ne pas écrire de longues tirades, mais privilégier des dialogues et des répliques percutantes pour maintenir une dynamique rythmée" (sic).
Nous avons toujours voué une admiration sans bornes aux comédiens et comédiennes qui manient avec aisance l'alexandrin et, en assistant à cette pièce, nous n'avons pas été déçus. Le mélange du noble vers avec du lexique et des expressions modernes est judicieux. Ça fonctionne très bien. Les interprétations des personnages masculins par François Brett et Camille Monnet, ainsi que celles de Julie Costanza et Sylvie Pelligry l'honorent tout à fait.
Notons que Julie Costanza a été nominée aux Molières 2023 pour le spectacle "L'Odyssée, la conférence musicale" et qu'ici son jeu est fort justement incarné.
Pour ce qui est du propos de la pièce, derrière la flamboyance bien réelle des effets des alexandrins, nous nous interrogeons davantage. Geneviève Brett, la sœur aînée de l'auteur dans la vraie vie, précise à juste titre que "généralement un auteur souhaite toujours tout dire, mais que si on ne veut pas perdre le spectateur, il fait faire des choix et aller à l'essentiel".
Il semblerait que l'auteur s'y soit essayé corps et âme, de toute évidence, mais qu'il se soit peut-être un peu perdu, sans maîtriser suffisamment son inspiration et se laissant submerger par elle, ni sans parvenir à circonscrire suffisamment les différents paliers de son écriture. On s'égare parfois dans le labyrinthe du synopsis de cette pièce, entre différentes situations cocasses aux allures de huis clos – Alex pensant que c'est Anna qui est à l'origine de cette mascarade destinée à enrichir le contenu de la pièce qu'il vient d'achever –, puis finalement se laissant prendre au jeu de la situation, et invitant Méphisto, qu'il croit comédien, à s'incarner quelques heures afin de mesurer la puissance des vibrations communiquées par les cinq sens dont dispose l'être humain.
Pour ce projet particulier d'écriture en alexandrin, François Brett en a brisé les principales règles : "Écrire avec un style plus actuel, loin des tragédies du XVIIe siècle, tout en respectant les règles établies, en faisant résonner la musicalité de la versification, mais proposant aux spectateurs de quasiment l'oublier pour coller à l'histoire ! Ne pas écrire de longues tirades, mais privilégier des dialogues et des répliques percutantes pour maintenir une dynamique rythmée" (sic).
Nous avons toujours voué une admiration sans bornes aux comédiens et comédiennes qui manient avec aisance l'alexandrin et, en assistant à cette pièce, nous n'avons pas été déçus. Le mélange du noble vers avec du lexique et des expressions modernes est judicieux. Ça fonctionne très bien. Les interprétations des personnages masculins par François Brett et Camille Monnet, ainsi que celles de Julie Costanza et Sylvie Pelligry l'honorent tout à fait.
Notons que Julie Costanza a été nominée aux Molières 2023 pour le spectacle "L'Odyssée, la conférence musicale" et qu'ici son jeu est fort justement incarné.
Pour ce qui est du propos de la pièce, derrière la flamboyance bien réelle des effets des alexandrins, nous nous interrogeons davantage. Geneviève Brett, la sœur aînée de l'auteur dans la vraie vie, précise à juste titre que "généralement un auteur souhaite toujours tout dire, mais que si on ne veut pas perdre le spectateur, il fait faire des choix et aller à l'essentiel".
Il semblerait que l'auteur s'y soit essayé corps et âme, de toute évidence, mais qu'il se soit peut-être un peu perdu, sans maîtriser suffisamment son inspiration et se laissant submerger par elle, ni sans parvenir à circonscrire suffisamment les différents paliers de son écriture. On s'égare parfois dans le labyrinthe du synopsis de cette pièce, entre différentes situations cocasses aux allures de huis clos – Alex pensant que c'est Anna qui est à l'origine de cette mascarade destinée à enrichir le contenu de la pièce qu'il vient d'achever –, puis finalement se laissant prendre au jeu de la situation, et invitant Méphisto, qu'il croit comédien, à s'incarner quelques heures afin de mesurer la puissance des vibrations communiquées par les cinq sens dont dispose l'être humain.
© Arthaly Cie.
Vous suivez ? L'arrivée de Deathy, la Mort, ne fait que renforcer le propos un tant soit peu trop nébuleux et le spectateur va se perdre quelque peu.
La musique de Franz Liszt, intitulée elle-même "Méphisto Waltz", œuvre pour piano pour le moins difficile selon les connaisseurs, ponctue pourtant de façon harmonieuse et virevoltante l'enchaînement des répliques et soutient joliment le jeu des deux comédiens et des deux comédiennes. François Brett étant passionné par la musique qui fait partie de sa vie depuis de nombreuses années. Son dernier spectacle était d'ailleurs une comédie musicale intitulée "À Montmartre cette année-là", créée en collaboration avec Éric Breton.
La mise en scène professionnelle et dynamique de Geneviève Brett accorde à la pièce une saveur toute particulière et crée un univers peu convenu, une ambiance mystérieuse qui bouscule le spectateur et l'interpelle de façon certaine.
Pourtant, au risque de nous répéter, dans "Méphisto Valse", quelque chose nous a manqué quant au juste propos et au fond… Le passage de la Covid au moment de l'écriture de la pièce aurait-il laissé quelques traces diaboliques sous la plume de François Brett, trop confiné, et en manque d'inspiration ; ou, à l'inverse, a-t-il été catapulté par un trop grand flot d'idées qui ne demandaient qu'à s'exprimer ?
Cette Covid aurait-elle été le Diable en personne avec lequel François Brett a pactisé ?
Nous serions bien en reste si on nous demandait de résumer en profondeur ce dont parle la pièce. Ce sont des choses qui arrivent parfois. Fort heureusement, la musique de Franz Liszt et la qualité sans faille du jeu des comédiens procurent, malgré tout, au spectateur un moment de comédie divertissant.
La musique de Franz Liszt, intitulée elle-même "Méphisto Waltz", œuvre pour piano pour le moins difficile selon les connaisseurs, ponctue pourtant de façon harmonieuse et virevoltante l'enchaînement des répliques et soutient joliment le jeu des deux comédiens et des deux comédiennes. François Brett étant passionné par la musique qui fait partie de sa vie depuis de nombreuses années. Son dernier spectacle était d'ailleurs une comédie musicale intitulée "À Montmartre cette année-là", créée en collaboration avec Éric Breton.
La mise en scène professionnelle et dynamique de Geneviève Brett accorde à la pièce une saveur toute particulière et crée un univers peu convenu, une ambiance mystérieuse qui bouscule le spectateur et l'interpelle de façon certaine.
Pourtant, au risque de nous répéter, dans "Méphisto Valse", quelque chose nous a manqué quant au juste propos et au fond… Le passage de la Covid au moment de l'écriture de la pièce aurait-il laissé quelques traces diaboliques sous la plume de François Brett, trop confiné, et en manque d'inspiration ; ou, à l'inverse, a-t-il été catapulté par un trop grand flot d'idées qui ne demandaient qu'à s'exprimer ?
Cette Covid aurait-elle été le Diable en personne avec lequel François Brett a pactisé ?
Nous serions bien en reste si on nous demandait de résumer en profondeur ce dont parle la pièce. Ce sont des choses qui arrivent parfois. Fort heureusement, la musique de Franz Liszt et la qualité sans faille du jeu des comédiens procurent, malgré tout, au spectateur un moment de comédie divertissant.
"Mephisto Valse"
Comédie macabre et baroque.
Texte : François Brett
Mise en scène : Geneviève Brett.
Avec : François Brett, Julie Costanza, Camille Monnet, Sylvie Pellegry.
Lumières : Vincent Roussel.
Par la Cie Arthaly.
Durée 1 h 20.
Le spectacle s'est joué à l'Espace Folard à Morières-lès-Avignon (83) les samedi 4 et dimanche 5 novembre 2023.
•Avignon Off 2024•
Du 29 juin au 21 juillet 2024.
Tous les jours à 13 h 20. Relâche le lundi.
Théâtre de l'Étincelle, 14, Rue des Études, Avignon.
Réservations : 04 90 85 43 91.
Texte : François Brett
Mise en scène : Geneviève Brett.
Avec : François Brett, Julie Costanza, Camille Monnet, Sylvie Pellegry.
Lumières : Vincent Roussel.
Par la Cie Arthaly.
Durée 1 h 20.
Le spectacle s'est joué à l'Espace Folard à Morières-lès-Avignon (83) les samedi 4 et dimanche 5 novembre 2023.
•Avignon Off 2024•
Du 29 juin au 21 juillet 2024.
Tous les jours à 13 h 20. Relâche le lundi.
Théâtre de l'Étincelle, 14, Rue des Études, Avignon.
Réservations : 04 90 85 43 91.