© Blokaus808.
Ça n'a pas dû être une mince affaire pour Hugues Duchêne de la compagnie Le Royal Velours de réduire les 280 pages de ce roman historique à une heure trente de spectacle, ni de faire transparaître ce qui constitue les propos essentiels de ce dernier… Pourtant, il s'en est emparé, emporté par sa passion pour la politique dès son adolescence.
Mais à qui faudrait-il donner la parole en priorité dans cette adaptation ? Au jeune Talleyrand, aux députés Duquesnoy, Delaville, Noailles, Le Chapelier ou encore Le Guen de Kerangal ? Ou un minima à chacun d'entre eux ?
Et quelle forme donner à tout cela ? Quelle scénographie ? Par quel biais bâtir la dramaturgie ? Autant de questions qui sont celles auxquelles doivent se confronter nécessairement un metteur en scène digne de ce nom. Démarche bien titanesque que d'adapter, en règle générale, un roman au théâtre. Qui plus est, un roman historique. Mais il semblerait que rien ne retienne Hugues Duchêne dans sa fougue créatrice.
"Si mon spectacle "Je m'en vais, mais l'État demeure" a été un sprint du point de vue de l'élocution, celle de "l'Abolition des privilèges" sera un marathon ! Parce qu'il faut donner le sentiment que l'Histoire s'est accélérée jusqu'à nos jours. Je cherchais un texte qui nous parlerait d'aujourd'hui et que je pourrais accommoder aux événements modernes", Hugues Duchêne.
Mais à qui faudrait-il donner la parole en priorité dans cette adaptation ? Au jeune Talleyrand, aux députés Duquesnoy, Delaville, Noailles, Le Chapelier ou encore Le Guen de Kerangal ? Ou un minima à chacun d'entre eux ?
Et quelle forme donner à tout cela ? Quelle scénographie ? Par quel biais bâtir la dramaturgie ? Autant de questions qui sont celles auxquelles doivent se confronter nécessairement un metteur en scène digne de ce nom. Démarche bien titanesque que d'adapter, en règle générale, un roman au théâtre. Qui plus est, un roman historique. Mais il semblerait que rien ne retienne Hugues Duchêne dans sa fougue créatrice.
"Si mon spectacle "Je m'en vais, mais l'État demeure" a été un sprint du point de vue de l'élocution, celle de "l'Abolition des privilèges" sera un marathon ! Parce qu'il faut donner le sentiment que l'Histoire s'est accélérée jusqu'à nos jours. Je cherchais un texte qui nous parlerait d'aujourd'hui et que je pourrais accommoder aux événements modernes", Hugues Duchêne.
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Le jeune metteur en scène l'a trouvé ce roman, de façon pour le moins particulière. Ainsi vont parfois les choses de la création théâtrale, parfois quand on s'y attend le moins. Et il l'a dévoré, lui qui a rejoint le Mouvement des Jeunes Socialistes à 15 ans, réalisé des études de sciences politiques, mais qui se sont révélées vite incompatibles avec celles d'art dramatique qu'il convoitait. Alors, il opte pour le Conservatoire de Lille et intègre aussi la Comédie Française en tant qu'élève comédien.
Comme il le dit lui-même, "Mon but est d'être un peu comme Tintin"… Tintin scrutant la politique française. Ça, c'est ce qu'il proclamait à l'occasion de sa fresque politique de son avant-dernier spectacle dans lequel il convoquait le premier quinquennat d'Emmanuel Macron dans une saga contemporaine parfois controversée.
Mais alors ! Quid de son nouveau spectacle, retraçant cette fameuse nuit du 4 août 1789 qui décida de la suppression des privilèges féodaux, entre exactement dix-neuf heures et deux heures du matin ? À bien y regarder, le grand public ne l'a jamais vraiment su et seuls quelques historiens spécialistes et érudits pourraient l'évoquer. C'est le cas de Bertrand Guillot qui relate, dans son roman éponyme, avec humour et érudition, l'état de la France en cet été 1789, en déficit chronique, à bout de souffle, un État où les plus riches échappent à l'impôt, où le peuple est à bout de nerfs et réclame justice, mais sans rien voir venir…
Comme il le dit lui-même, "Mon but est d'être un peu comme Tintin"… Tintin scrutant la politique française. Ça, c'est ce qu'il proclamait à l'occasion de sa fresque politique de son avant-dernier spectacle dans lequel il convoquait le premier quinquennat d'Emmanuel Macron dans une saga contemporaine parfois controversée.
Mais alors ! Quid de son nouveau spectacle, retraçant cette fameuse nuit du 4 août 1789 qui décida de la suppression des privilèges féodaux, entre exactement dix-neuf heures et deux heures du matin ? À bien y regarder, le grand public ne l'a jamais vraiment su et seuls quelques historiens spécialistes et érudits pourraient l'évoquer. C'est le cas de Bertrand Guillot qui relate, dans son roman éponyme, avec humour et érudition, l'état de la France en cet été 1789, en déficit chronique, à bout de souffle, un État où les plus riches échappent à l'impôt, où le peuple est à bout de nerfs et réclame justice, mais sans rien voir venir…
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Ce soir-là, au Théâtre 13/Bibliothèque, si nous n'avons pas eu le privilège de nous voir offrir une coupe de champagne avant le début du spectacle – à n'en point douter un clin d'œil hommage à l'ouvrage cocasse de Bertrand Guillot – pour nous être assises "à la mauvaise" place, celle du Tiers-État, (champagne réservé forcément à la noblesse), nous avons malgré tout assisté à une performance d'acteur très pétillante, elle aussi, emportée, hautement charismatique, voire exceptionnelle : celle de Maxime Pambet, qui endosse ici avec grande virtuosité une dizaine de rôles distincts.
Dès le début du spectacle, sur deux écrans dirigés vers les spectateurs placés en espace quadri-frontal, on découvre le comédien en jeune député Duquesnoy, se filmant en selfie, marchant d'un pas vif vers les États Généraux de Versailles et commentant de manière toute personnelle ses états d'âme et ses impressions toutes personnelles.
La trouvaille et l'effet produit sont originaux, car ils ancrent la chose théâtrale dans un présent qui sollicite le spectateur ainsi immédiatement interpellé dans son rôle.
Le processus créatif d'un comédien interprétant des multiples voix est de nos jours monnaie courante au théâtre. Encore faut-il en avoir la carrure et le talent… Ce soir-là, grâce à ces derniers que possède incontestablement Maxime Pambet, et grâce à l'imagination brillamment ciblée du comédien-metteur en scène, nous revivons, comme si nous y étions, cette Nuit du 4 août 1789.
Dès le début du spectacle, sur deux écrans dirigés vers les spectateurs placés en espace quadri-frontal, on découvre le comédien en jeune député Duquesnoy, se filmant en selfie, marchant d'un pas vif vers les États Généraux de Versailles et commentant de manière toute personnelle ses états d'âme et ses impressions toutes personnelles.
La trouvaille et l'effet produit sont originaux, car ils ancrent la chose théâtrale dans un présent qui sollicite le spectateur ainsi immédiatement interpellé dans son rôle.
Le processus créatif d'un comédien interprétant des multiples voix est de nos jours monnaie courante au théâtre. Encore faut-il en avoir la carrure et le talent… Ce soir-là, grâce à ces derniers que possède incontestablement Maxime Pambet, et grâce à l'imagination brillamment ciblée du comédien-metteur en scène, nous revivons, comme si nous y étions, cette Nuit du 4 août 1789.
© Blokaus808.
La fougue des propos de Bertrand Guillot adaptée à la scène par Hugues Duchêne, le jeu virtuose du comédien Maxime Pambet et la scénographie de Julie Camus, aux décors joliment tapissés, proposent aux spectateurs du Théâtre 13/Bibliothèque une bien jolie facture théâtrale et un retour en arrière qui, à bien y regarder, a des allures d'un temps plutôt présent !
"Ce qui est dans l'air du temps finit par s'incarner ! On sait pas… On sait pas… Mais tout arrive"
Pointant le bout de son nez à un moment du spectacle, tel un post Instagram ou une bulle imagée "Intelligemment artificielle", Hugues Duchêne intervient à un moment du spectacle, interrogeant son comédien sur les inspirations et autres échos qui peuvent être les siens, aujourd'hui, du point de vue de certains privilèges malheureusement toujours en place.
Ça peut dérouter ! Le spectateur s'interroge, perplexe, surpris, dérouté… D'aucuns pourraient y voir un espace dramaturgique aux intentions didactiques inutiles. Respectons-les.
Mais les lois créatrices et artistiques des metteurs en scène ont leurs raisons que rien ne supplante, pas même les avis hâtivement énoncés de certaines et certains critiques.
Ici, le public rit ou sourit, dans l'ensemble. Et s'il s'en abstient, c'est son choix le plus strict.
"Ce qui est dans l'air du temps finit par s'incarner ! On sait pas… On sait pas… Mais tout arrive"
Pointant le bout de son nez à un moment du spectacle, tel un post Instagram ou une bulle imagée "Intelligemment artificielle", Hugues Duchêne intervient à un moment du spectacle, interrogeant son comédien sur les inspirations et autres échos qui peuvent être les siens, aujourd'hui, du point de vue de certains privilèges malheureusement toujours en place.
Ça peut dérouter ! Le spectateur s'interroge, perplexe, surpris, dérouté… D'aucuns pourraient y voir un espace dramaturgique aux intentions didactiques inutiles. Respectons-les.
Mais les lois créatrices et artistiques des metteurs en scène ont leurs raisons que rien ne supplante, pas même les avis hâtivement énoncés de certaines et certains critiques.
Ici, le public rit ou sourit, dans l'ensemble. Et s'il s'en abstient, c'est son choix le plus strict.
"L'Abolition des privilèges"
D'après le livre "L'Abolition des privilèges" de Bertrand Guillot paru aux Éditions Les Avrils.
Adaptation et mise en scène : Hugues Duchêne.
Avec : Maxime Pambet.
Scénographie Julie Camus.
Vidéo : Pierre Martin.
Son et lumière : Jérémie Dubois.
Production Le Royal Velours.
Dès 15 ans.
Durée : 1 h 15.
20 au 30 mars 2024.
Du lundi au vendredi à 20 h, samedi à 18 h.
Théâtre 13/Bibliothèque, Paris 13e, 01 45 88 62 22.
>> theatre13.com
Spectacle créé le 14 mars 2024 à la Rose des vents - Scène nationale à Villeneuve-d'Ascq (59).
Tournée
11 avril 2024 : Scène communale, Houplines (59).
12 avril 2024 : Scène communale, Annoeulin (59).
13 avril 2024 : Salle communale, Marquettes-lez-Lille (59).
18 avril 2024 : Lezennes (59).
19 avril 2024 : Salle communautaire, Mézières-sur-Oise (02).
11 mai 2024 : Communauté de communes des Lisières de l'Oise, Attichy (60).
31 mai 2024 : Salle communale, Erquinhem (59).
1er juin 2024 : Salle communale, Neuville en Ferrain (59).
27 juin 2024 : Festival de Malaz, Annecy (74).
•Avignon Off 2024•
Du 3 au 21 juillet 2024.
Tous les jours à 15 h 50. Relâche le xxxxx.
Théâtre du Train Bleu, spectacle hors-les-murs à l'Espace Étoile MAIF, Avignon.
Départ navette à 15 h 35 et retour intra-muros à17 h 40.
contact@theatredutrainbleu.fr
>> theatredutrainbleu.fr
Adaptation et mise en scène : Hugues Duchêne.
Avec : Maxime Pambet.
Scénographie Julie Camus.
Vidéo : Pierre Martin.
Son et lumière : Jérémie Dubois.
Production Le Royal Velours.
Dès 15 ans.
Durée : 1 h 15.
20 au 30 mars 2024.
Du lundi au vendredi à 20 h, samedi à 18 h.
Théâtre 13/Bibliothèque, Paris 13e, 01 45 88 62 22.
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11 avril 2024 : Scène communale, Houplines (59).
12 avril 2024 : Scène communale, Annoeulin (59).
13 avril 2024 : Salle communale, Marquettes-lez-Lille (59).
18 avril 2024 : Lezennes (59).
19 avril 2024 : Salle communautaire, Mézières-sur-Oise (02).
11 mai 2024 : Communauté de communes des Lisières de l'Oise, Attichy (60).
31 mai 2024 : Salle communale, Erquinhem (59).
1er juin 2024 : Salle communale, Neuville en Ferrain (59).
27 juin 2024 : Festival de Malaz, Annecy (74).
•Avignon Off 2024•
Du 3 au 21 juillet 2024.
Tous les jours à 15 h 50. Relâche le xxxxx.
Théâtre du Train Bleu, spectacle hors-les-murs à l'Espace Étoile MAIF, Avignon.
Départ navette à 15 h 35 et retour intra-muros à17 h 40.
contact@theatredutrainbleu.fr
>> theatredutrainbleu.fr