© Philippe Escalier.
La pièce n'a pas encore commencé. Les spectateurs s'installent progressivement et pourtant les comédiens sont déjà là sur le plateau, statiques. Ils nous fixent et semblent d'ores et déjà nous suggérer qu'ils ont un message important à nous dire ! Cela ne se démentira pas ! Le texte de Michel Marc Bouchard, tragédien-dramaturge canadien de la plus haute envergure, est sublimé par la mise en scène taillée au cordeau d'Olivier Sanquer et par la direction d'acteurs de Geoffroy Mathieu que l'on soupçonne avoir été intense, artistiquement fraternelle et hautement sensible à en juger par le résultat créatif final !
La pièce a obtenu le Prix d'interprétation et de direction d'acteurs au Festival International Friscènes en 2020 et 2021 ainsi que le Prix de la dramaturgie francophone en 2011. En 2013, elle est adaptée au cinéma par Xavier Dolan. Il s'agit d'une des pièces les plus marquantes du répertoire contemporain.
Le Collectif Nacéo auquel appartiennent les comédiennes et comédiens se targue de présenter des textes puissants et rares, oubliés ou négligés. Des OVNIS en quelque sorte. Le jeu des acteurs, l'émotion palpable allant du sublime à l'abjection ainsi que la réalité brute et brutale - qui fait que le théâtre et la vraie vie ne sont jamais très éloignés - sont au centre de leur création.
La pièce a obtenu le Prix d'interprétation et de direction d'acteurs au Festival International Friscènes en 2020 et 2021 ainsi que le Prix de la dramaturgie francophone en 2011. En 2013, elle est adaptée au cinéma par Xavier Dolan. Il s'agit d'une des pièces les plus marquantes du répertoire contemporain.
Le Collectif Nacéo auquel appartiennent les comédiennes et comédiens se targue de présenter des textes puissants et rares, oubliés ou négligés. Des OVNIS en quelque sorte. Le jeu des acteurs, l'émotion palpable allant du sublime à l'abjection ainsi que la réalité brute et brutale - qui fait que le théâtre et la vraie vie ne sont jamais très éloignés - sont au centre de leur création.
© Philippe Escalier.
"Le cœur de la démarche artistique de notre Collectif est la conviction que le spectateur cherche à venir au théâtre pour voir quelque chose qu'il ne veut pas voir, pour vivre des sensations qu'il ne veut pas vivre. Que le public se perde, tangue entre des phrases d'oppression et de tendresse, de violence et de poésie", Oliver Sanquer, metteur en scène.
Ceci est particulièrement palpable dans "Tom à la ferme" où, du début jusqu'à la fin, le spectateur est tenu en haleine à la fois grâce à la force vitale du jeu des comédiens(nes) sans exception et à un choix de scénographie minimaliste à travers lequel l'imagination du public vagabonde sans difficultés. On est tantôt dans le hangar de la ferme où une vache met au monde un veau, tantôt dans le bar où le défunt aimait à se "confronter" aux autres clients ou encore dans la cuisine de laquelle la mère, à la fois présente et absente, surgit pour nous interpeller, nous questionner, se questionner et semer le trouble à la fois sur ce Tom énigmatique et plus largement sur chacun et chacune d'entre nous. Dans le rôle de cette mère dont on peut se demander si elle est vraiment dupe ou pas, Agathe Burkhardt est rayonnante de réalisme.
Le tout, question décor, est simplement porté par quatre chaises en bois et des palettes de chantier. C'est ce réalisme minimaliste et dépouillé qui de toute évidence amplifie le propos de la pièce déjà extrêmement intense et hautement dramatique. Nul besoin d'autres artifices ! Tout au long de la représentation, le spectateur s'interroge et, par l'effet magique propre aux pouvoirs du théâtre, il se sent totalement imprégné par les questionnements que soulève le texte.
Ceci est particulièrement palpable dans "Tom à la ferme" où, du début jusqu'à la fin, le spectateur est tenu en haleine à la fois grâce à la force vitale du jeu des comédiens(nes) sans exception et à un choix de scénographie minimaliste à travers lequel l'imagination du public vagabonde sans difficultés. On est tantôt dans le hangar de la ferme où une vache met au monde un veau, tantôt dans le bar où le défunt aimait à se "confronter" aux autres clients ou encore dans la cuisine de laquelle la mère, à la fois présente et absente, surgit pour nous interpeller, nous questionner, se questionner et semer le trouble à la fois sur ce Tom énigmatique et plus largement sur chacun et chacune d'entre nous. Dans le rôle de cette mère dont on peut se demander si elle est vraiment dupe ou pas, Agathe Burkhardt est rayonnante de réalisme.
Le tout, question décor, est simplement porté par quatre chaises en bois et des palettes de chantier. C'est ce réalisme minimaliste et dépouillé qui de toute évidence amplifie le propos de la pièce déjà extrêmement intense et hautement dramatique. Nul besoin d'autres artifices ! Tout au long de la représentation, le spectateur s'interroge et, par l'effet magique propre aux pouvoirs du théâtre, il se sent totalement imprégné par les questionnements que soulève le texte.
© Philippe Escalier.
Impossible de rester indifférent(e) à ce qui se "joue" entre les personnages parce que ce qui se joue entre eux, c'est la vie de beaucoup d'entre nous. Celle de notre époque contemporaine où les choses et les gens se dévoilent aisément. Où les mentalités évoluent comme une traînée de poudre parfois. C'est notamment le cas pour le personnage interprété par le comédien Axel Arnault, homophobe au début du spectacle mais qui va se transformer au contact de Tom.
Le jeu d'Axel Arnault dans le rôle de Francis est éblouissant de conviction, viscéral, organique et presque bestial oscillant tout au long de la pièce entre un désir de séduction assumé envers Tom et une aversion enfouie qui ne tardera pas à voler en éclats.
Vinicius Timmerman interprétant le rôle de Tom le soir de notre venue n'est pas en reste dans son interprétation percutante d'un homme à la fois perdu, désemparé et embrigadé dans des rouages intrafamiliaux dans lesquels beaucoup de spectateurs se reconnaîtront. Sa participation à la tournée nationale de "Je suis Fassbinder" de Falk Richter et Stanislas Nordey ainsi que son rôle de Boby dans "Saturday nignt fever" en 2017 ont fait de lui un comédien hors pair.
Le texte "Tom à la ferme", monté par le Collectif Nacéo, est un diamant brut à ne rater sous aucun prétexte, surtout pas celui du froid ambiant de la météo parisienne parce qu'à n'en point douter, vous en ressortirez réchauffés(es) à plusieurs niveaux et convaincus(es) que l'être humain, "il vaut le coup".
Le jeu d'Axel Arnault dans le rôle de Francis est éblouissant de conviction, viscéral, organique et presque bestial oscillant tout au long de la pièce entre un désir de séduction assumé envers Tom et une aversion enfouie qui ne tardera pas à voler en éclats.
Vinicius Timmerman interprétant le rôle de Tom le soir de notre venue n'est pas en reste dans son interprétation percutante d'un homme à la fois perdu, désemparé et embrigadé dans des rouages intrafamiliaux dans lesquels beaucoup de spectateurs se reconnaîtront. Sa participation à la tournée nationale de "Je suis Fassbinder" de Falk Richter et Stanislas Nordey ainsi que son rôle de Boby dans "Saturday nignt fever" en 2017 ont fait de lui un comédien hors pair.
Le texte "Tom à la ferme", monté par le Collectif Nacéo, est un diamant brut à ne rater sous aucun prétexte, surtout pas celui du froid ambiant de la météo parisienne parce qu'à n'en point douter, vous en ressortirez réchauffés(es) à plusieurs niveaux et convaincus(es) que l'être humain, "il vaut le coup".
"Tom à la ferme"
Texte : Marc Michel Bouchard, publié aux Éditions Théâtrales.
Mise en scène : Olivier Sanquer.
Collaboration artistique : Geoffroy Mathieu.
Avec : Marie Burkhardt et (en alternance suivant les rôles) Vinicius Timmerman, Axel Arnault, Élie Boissière, Renato Ribeiro, Amandine Favier, Angélique KernRos, Gwendoline Destremeau.
Lumières : Olivier Sanquer.
Production Compagnie Nacéo.
À partir de 15 ans.
Durée : 1 h 15.
•Avignon Off 2023•
Du 7 au 26 Juillet 2023.
Tous les jours à 12 h 40. Relâche le jeudi.
Théâtre de l'Atelier 44, 44, rue Thiers, Avignon.
Réservations : 04 90 16 94 31.
>> latelier-44.fr
Mise en scène : Olivier Sanquer.
Collaboration artistique : Geoffroy Mathieu.
Avec : Marie Burkhardt et (en alternance suivant les rôles) Vinicius Timmerman, Axel Arnault, Élie Boissière, Renato Ribeiro, Amandine Favier, Angélique KernRos, Gwendoline Destremeau.
Lumières : Olivier Sanquer.
Production Compagnie Nacéo.
À partir de 15 ans.
Durée : 1 h 15.
•Avignon Off 2023•
Du 7 au 26 Juillet 2023.
Tous les jours à 12 h 40. Relâche le jeudi.
Théâtre de l'Atelier 44, 44, rue Thiers, Avignon.
Réservations : 04 90 16 94 31.
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