© Yume Nanbu.
Avant même le début de la pièce, le ton est donné… Les spectateurs s'installent petit à petit alors qu'un homme, en slip kangourou blanc, stoïque, est déjà sur scène et nous fixe. Il s'agira donc d'une pièce comique à n'en point douter. Mais ne nous fions pas aux apparences ! Appréhendons le titre de la pièce peut-être, avant tout, et tentons de nous faire une idée de ce qui nous attend. Laissons-nous porter et nous découvrirons au fil de la pièce qu'il s'agit là d'un titre largement polysémique à lectures multiples. Probablement, le propos vous interpellera vous aussi d'une manière ou d'une autre.
Et surtout, ne vous contentez pas de prendre un flyer lors du tractage des comédiens et des comédiennes dans les rues d'Avignon en les entendant notamment hurler un message de santé publique - qui pourrait vous paraître quelque peu repoussant -, mais suivez-les absolument jusqu'au Théâtre des Brunes, rue Thiers, pour les voir jouer à merveille.
L'écriture de "Gourou" par François Aubagnac remonte à 2019. Passionné par la comédie, l'auteur comédien, qui a lâché ses études d'avocat, a toujours été fasciné par les sectes et leur univers. Bien lui en a pris de quitter la possibilité du barreau, car cette pièce est un petit bijou d'inventivité porté par un texte sensiblement profond et interprété avec brio par l'ensemble des comédiennes et comédiens qui se sont rencontrés(es) lors de leurs études au cours Florent, cette pièce ayant été à l'origine la création de leur fin d'études du cours Florent.
Et surtout, ne vous contentez pas de prendre un flyer lors du tractage des comédiens et des comédiennes dans les rues d'Avignon en les entendant notamment hurler un message de santé publique - qui pourrait vous paraître quelque peu repoussant -, mais suivez-les absolument jusqu'au Théâtre des Brunes, rue Thiers, pour les voir jouer à merveille.
L'écriture de "Gourou" par François Aubagnac remonte à 2019. Passionné par la comédie, l'auteur comédien, qui a lâché ses études d'avocat, a toujours été fasciné par les sectes et leur univers. Bien lui en a pris de quitter la possibilité du barreau, car cette pièce est un petit bijou d'inventivité porté par un texte sensiblement profond et interprété avec brio par l'ensemble des comédiennes et comédiens qui se sont rencontrés(es) lors de leurs études au cours Florent, cette pièce ayant été à l'origine la création de leur fin d'études du cours Florent.
© Yume Nanbu.
"Gourou", déjà pièce coup de cœur l'an dernier au festival d'Avignon, le sera à n'en point douter encore cette année. Car, à bien y regarder, de nombreux thèmes y sont abordés qui sauront susciter votre esprit critique. Derrière une certaine folie sur le plateau, hautement maîtrisée, le spectateur est invité à s'interroger sur les dérives des réseaux sociaux, l'endoctrinement de plus en plus facile et spontané, l'argent, la quête du pouvoir, les relations amoureuses, la vieillesse – en filigrane, mais bien présente –, l'argent, les médias et la TV, les fake news ou encore l'amour.
"Sur Facebook, les gens gobent tout, surtout si on leur cache la vérité (…). Si on arrive à les convaincre que l'Église Véritanis les soutient, on les aura les 5 000 fidèles".
À la frontière du vaudeville dans lequel les portes claquent et où les personnages sont bien souvent au bord de la crise de nerfs, "Gourou", au sein du geste créateur, interroge notre société avec humour et nous met en garde contre les dérives sectaires, les croyances démesurées, le quant-à-soi et l'impérieux besoin d'être ensemble et en communauté parce qu'être seul(e), ce n'est pas humain ! Mais la communauté peut comporter des risques à partir du moment où elle ne laisse plus place à l'esprit critique.
"Sur Facebook, les gens gobent tout, surtout si on leur cache la vérité (…). Si on arrive à les convaincre que l'Église Véritanis les soutient, on les aura les 5 000 fidèles".
À la frontière du vaudeville dans lequel les portes claquent et où les personnages sont bien souvent au bord de la crise de nerfs, "Gourou", au sein du geste créateur, interroge notre société avec humour et nous met en garde contre les dérives sectaires, les croyances démesurées, le quant-à-soi et l'impérieux besoin d'être ensemble et en communauté parce qu'être seul(e), ce n'est pas humain ! Mais la communauté peut comporter des risques à partir du moment où elle ne laisse plus place à l'esprit critique.
© Yume Nanbu.
De nombreuses trouvailles dans la scénographie emportent sans mesure le spectateur dans l'histoire de Mathias qui, très vite, va devenir Denver le gourou. La caricature de Thierry Ardisson par Thomas Milatos est époustouflante de vérité. Dorian Fontyn, dans un rôle éponyme, nous fait éclater de rire. Loïck Mülauer, par une très belle maîtrise du corps et une gestuelle taillée au cordeau, revêt en XXL des allures de gourou et on est à deux doigts de se laisser embrigader, notamment quand résonnent ses nombreux "Je vous aime" immersifs. Sans compter sa complicité avec François, criante de vérité dans leur jeu réciproque.
Très peu de décors sur le plateau et pourtant le spectateur est rapidement transporté dans des univers différents.
L'écriture du texte est remarquable et il va sans dire qu'il y a chez François Aubagnac quelques traits de génie notoires. Puisse-t-il écrire encore d'autres pièces de cet acabit… Le jeu de l'ensemble de cette joyeuse troupe de comédiens et comédiennes est hautement maîtrisé et porte de manière virevoltante un message très sérieux : "méfiez-vous des faux prophètes qui viennent vous déguiser en brebis (…) et des scribes qui se promènent en vêtements d'apparat, aiment les salutations…"
Très peu de décors sur le plateau et pourtant le spectateur est rapidement transporté dans des univers différents.
L'écriture du texte est remarquable et il va sans dire qu'il y a chez François Aubagnac quelques traits de génie notoires. Puisse-t-il écrire encore d'autres pièces de cet acabit… Le jeu de l'ensemble de cette joyeuse troupe de comédiens et comédiennes est hautement maîtrisé et porte de manière virevoltante un message très sérieux : "méfiez-vous des faux prophètes qui viennent vous déguiser en brebis (…) et des scribes qui se promènent en vêtements d'apparat, aiment les salutations…"
"Gourou"
© Yume Nanbu.
Texte : François Aubagnac.
Mise en scène : Suzanne Gardeux.
Avec : François Aubagnac, Dorian Fontyn, Suzanne Gardeux, Thomas Milatos, Mélodie Moller, Loïck Müllaeur, Louis Zumkeller.
Durée : 1 h 15.
•Avignon Off 2023•
Du 7 au 29 Juillet 2023.
Tous les jours à 13 h 30. Relâche le lundi.
Théâtre des Brunes, 32, rue Thiers, Avignon.
Réservations : 04 84 36 00 37.
>> theatredesbrunes.fr
Mise en scène : Suzanne Gardeux.
Avec : François Aubagnac, Dorian Fontyn, Suzanne Gardeux, Thomas Milatos, Mélodie Moller, Loïck Müllaeur, Louis Zumkeller.
Durée : 1 h 15.
•Avignon Off 2023•
Du 7 au 29 Juillet 2023.
Tous les jours à 13 h 30. Relâche le lundi.
Théâtre des Brunes, 32, rue Thiers, Avignon.
Réservations : 04 84 36 00 37.
>> theatredesbrunes.fr