© Léo Sam.
Autant de questions que le spectateur se pose tout au long de ce "spectacle-performance" unique en son genre. Du théâtre ? Peut-être pas. Plutôt une confidence intime, celle d'un homme passionné par les mots, de ceux qui touchent l'âme en profondeur si on les écoute bien. Un OVNI. Un électron libre comme on les aime parce qu'on y éprouve en XXL la vie avec un grand V quand elle est mêlée à l'art. Car comme disait si admirablement Bertolt Brecht, "Tous les arts contribuent au plus grand de tous les arts, celui de vivre".
Oldan, s'inspirant de Charles Bukowski, c'est de l'eau de roche qui s'écoule dans un tourbillon de liquide rouge. C'est brut ou très raffiné au contraire. Chaque spectateur jugera.
Oldan a déjà joué "Boire, baiser, écrire" dans le Off d'Avignon il y a quelques années. En ces temps d'avant le Covid où les choses et les gens se sentaient plus légers. Et c'est un coup de cœur artistique que nous avions vécu déjà à ce moment-là. Alors, on en redemande…
Parmi les inconditionnels de la TV et les amoureux des émissions littéraires, qui ne se souvient pas du passage remarqué de Charles Bukowski sur le plateau d'Apostrophe animé par Bernard Pivot ? C'est par la projection de ce moment médiatique culte que commence le spectacle, un moment médiatique où Charles Bukowski, quitte le plateau ivre, comme souvent, prononçant tant bien que mal à l'animateur des "Au revooooir" cotonneux et distants. L'alcool ayant été sa muse et son combustible toute sa vie durant, et ce, dès ses 16 ans.
Oldan quittera le plateau lui aussi à un moment du spectacle, laissant les spectateurs seuls dans la salle juste "pour aller pisser, parce que la bière, ça fait pisser" comme un hommage affiché et quelque peu provocateur à cet incontournable romancier, nouvelliste, poète américain mort en 1994.
Mais pour l'instant, il est bien là, Oldan, et il boit lui aussi. Il boit beaucoup, beaucoup. Du vin rouge, puis de la bière, à nouveau du vin rouge. Il ne fait pas semblant. Et comme pour s'excuser de façon subliminale, il grignote à même le sachet quelques chips pour "tenir au ventre".
Et il raconte Buko. En tout cas, il se l'approprie. Il se métamorphose en lui. À ce titre, on peut se demander ce qui pousse l'artiste de manière générale (comédien, acteur, auteur, danseur) dans ses choix intrinsèques et profonds. Nous n'avons pas interrogé Oldan à ce sujet. Nous l'aurions pu. Nous avons fait le choix de préserver cette part de mystère qui guide le processus créatif de l'artiste et qui le fait avancer chaque jour, encore et encore.
Oldan, s'inspirant de Charles Bukowski, c'est de l'eau de roche qui s'écoule dans un tourbillon de liquide rouge. C'est brut ou très raffiné au contraire. Chaque spectateur jugera.
Oldan a déjà joué "Boire, baiser, écrire" dans le Off d'Avignon il y a quelques années. En ces temps d'avant le Covid où les choses et les gens se sentaient plus légers. Et c'est un coup de cœur artistique que nous avions vécu déjà à ce moment-là. Alors, on en redemande…
Parmi les inconditionnels de la TV et les amoureux des émissions littéraires, qui ne se souvient pas du passage remarqué de Charles Bukowski sur le plateau d'Apostrophe animé par Bernard Pivot ? C'est par la projection de ce moment médiatique culte que commence le spectacle, un moment médiatique où Charles Bukowski, quitte le plateau ivre, comme souvent, prononçant tant bien que mal à l'animateur des "Au revooooir" cotonneux et distants. L'alcool ayant été sa muse et son combustible toute sa vie durant, et ce, dès ses 16 ans.
Oldan quittera le plateau lui aussi à un moment du spectacle, laissant les spectateurs seuls dans la salle juste "pour aller pisser, parce que la bière, ça fait pisser" comme un hommage affiché et quelque peu provocateur à cet incontournable romancier, nouvelliste, poète américain mort en 1994.
Mais pour l'instant, il est bien là, Oldan, et il boit lui aussi. Il boit beaucoup, beaucoup. Du vin rouge, puis de la bière, à nouveau du vin rouge. Il ne fait pas semblant. Et comme pour s'excuser de façon subliminale, il grignote à même le sachet quelques chips pour "tenir au ventre".
Et il raconte Buko. En tout cas, il se l'approprie. Il se métamorphose en lui. À ce titre, on peut se demander ce qui pousse l'artiste de manière générale (comédien, acteur, auteur, danseur) dans ses choix intrinsèques et profonds. Nous n'avons pas interrogé Oldan à ce sujet. Nous l'aurions pu. Nous avons fait le choix de préserver cette part de mystère qui guide le processus créatif de l'artiste et qui le fait avancer chaque jour, encore et encore.
© Léo Sam.
Car Oldan est aussi chanteur, parolier, auteur, compositeur et, là aussi, c'est une autre performance : trois spectacles par jour à son actif tout au long du festival. Un exploit…. Oldan s'en défend et il semblerait que lui non plus "ne savait pas que c'était impossible. Alors, il le fera".
"L'Homme inouï" à 19 h 45 au Théâtre du Verbe Fou, "Oldan en concert, scène occupation" toujours au Verbe Fou à 21 h 45 et, bien sûr, "Boire, baiser, écrire" au Sham's Théâtre à 23 h 15. Relâche les mardis quand même ! À l'occasion de cette performance bukowskienne et anarchique, Oldan propose un verre aux spectateurs du premier rang comme un partage nécessaire à l'acte créatif ou encore un hommage tangible à l'écrivain et à son public. Un public frileux au départ mais qui l'a très vite reconnu comme un grand écrivain.
Le spectateur ressent de façon palpable le plaisir du comédien à dire Buko (probablement que cet homme-là quand il aime il ne compte pas). Ou peut-être bien qu'il ne nous dit rien à bien y regarder ! Qu'il nous laisse carte blanche et nous laisse à penser librement l'écrivain tourmenté.
"L'idéal serait que Bukowski soit là, sur scène, à lire ses poésies. Mais c'est impossible. Il est mort. Mauvaise nouvelle. Bukowski mort ? Non !"
Le ton est donné par ces mots d'ouverture car Oldan aime les mots, passionnément et du haut de sa voix caverneuse qui n'est pas sans rappeler celle d'un Bashung ou d'un Arno (eux sont malheureusement morts mais Oldan est bien là), le spectateur se laisse bercer par les confidences du comédien rendant hommage à sa manière à cet écrivain tourmenté, anticonformiste qui, encore une fois, aura mis beaucoup de temps à être reconnu et publié. Osons ici un parallèle entre les deux hommes comme un clin d'œil, car Oldan l'artiste mériterait lui aussi d'être connu bien davantage tant son univers est foisonnant, parfois un peu sombre, mais cet univers cerne tellement finement l'âme humaine. Impossible d'y rester indifférent.
"Je suis l'ange noir perché sur mes doutes. Je surveille la route, écrasé, empêché de voler. Je supporte ce corps de cloporte. Dans vos peurs, je me glisse avec douleur et délice", extrait de "L'Ange Noir", titre de l'album "Serial K." d'Oldan sorti en 2015.
Dans ce spectacle, la dimension littéraire du romancier poète aurait peut-être mérité d'être soulevée davantage. Quelques mots supplémentaires jetés par-ci, par-là, entre deux verres de vin ou deux canettes de bière pour nous enivrer encore plus.
L'ombre de Charles Bukowski plane sur le plateau du Sham's aux côtés d'Oldan qui susurre et murmure l'homme à sa manière, confronté à sa propre vérité créatrice. C'est tout en délicatesse anarchique. Probablement que Buko aurait apprécié et serait monté sur le plateau pour boire un verre avec lui. Oldan vit. Il boit donc il est en vie. Charles Bukowski n'est plus là. Quoique !
Vu en avant-première en avril dernier au Théâtre du Verbe Fou dans le cadre de la 3e édition du Festival des Théâtres indépendants à Avignon.
"L'Homme inouï" à 19 h 45 au Théâtre du Verbe Fou, "Oldan en concert, scène occupation" toujours au Verbe Fou à 21 h 45 et, bien sûr, "Boire, baiser, écrire" au Sham's Théâtre à 23 h 15. Relâche les mardis quand même ! À l'occasion de cette performance bukowskienne et anarchique, Oldan propose un verre aux spectateurs du premier rang comme un partage nécessaire à l'acte créatif ou encore un hommage tangible à l'écrivain et à son public. Un public frileux au départ mais qui l'a très vite reconnu comme un grand écrivain.
Le spectateur ressent de façon palpable le plaisir du comédien à dire Buko (probablement que cet homme-là quand il aime il ne compte pas). Ou peut-être bien qu'il ne nous dit rien à bien y regarder ! Qu'il nous laisse carte blanche et nous laisse à penser librement l'écrivain tourmenté.
"L'idéal serait que Bukowski soit là, sur scène, à lire ses poésies. Mais c'est impossible. Il est mort. Mauvaise nouvelle. Bukowski mort ? Non !"
Le ton est donné par ces mots d'ouverture car Oldan aime les mots, passionnément et du haut de sa voix caverneuse qui n'est pas sans rappeler celle d'un Bashung ou d'un Arno (eux sont malheureusement morts mais Oldan est bien là), le spectateur se laisse bercer par les confidences du comédien rendant hommage à sa manière à cet écrivain tourmenté, anticonformiste qui, encore une fois, aura mis beaucoup de temps à être reconnu et publié. Osons ici un parallèle entre les deux hommes comme un clin d'œil, car Oldan l'artiste mériterait lui aussi d'être connu bien davantage tant son univers est foisonnant, parfois un peu sombre, mais cet univers cerne tellement finement l'âme humaine. Impossible d'y rester indifférent.
"Je suis l'ange noir perché sur mes doutes. Je surveille la route, écrasé, empêché de voler. Je supporte ce corps de cloporte. Dans vos peurs, je me glisse avec douleur et délice", extrait de "L'Ange Noir", titre de l'album "Serial K." d'Oldan sorti en 2015.
Dans ce spectacle, la dimension littéraire du romancier poète aurait peut-être mérité d'être soulevée davantage. Quelques mots supplémentaires jetés par-ci, par-là, entre deux verres de vin ou deux canettes de bière pour nous enivrer encore plus.
L'ombre de Charles Bukowski plane sur le plateau du Sham's aux côtés d'Oldan qui susurre et murmure l'homme à sa manière, confronté à sa propre vérité créatrice. C'est tout en délicatesse anarchique. Probablement que Buko aurait apprécié et serait monté sur le plateau pour boire un verre avec lui. Oldan vit. Il boit donc il est en vie. Charles Bukowski n'est plus là. Quoique !
Vu en avant-première en avril dernier au Théâtre du Verbe Fou dans le cadre de la 3e édition du Festival des Théâtres indépendants à Avignon.
"Boire, baiser, écrire (Un air de Bukowski)"
Texte : Oldan.
Mise en scène : Daniel Olive, Roland Abbatecola.
Avec : Oldan.
Création visuelle : Léo Sam.
Par la Compagnie Okside.
Durée : 1 h.
•Avignon Off 2022•
Du 7 au 30 juillet 2022.
Tous les jours à 23 h 15, relâche le mardi.
Sham's Théâtre, 25, rue Saint-Jean le Vieux, Avignon.
Réservations : 04 65 87 88 88 ou 06 60 96 84 82.
>> festivaloffavignon.com
Mise en scène : Daniel Olive, Roland Abbatecola.
Avec : Oldan.
Création visuelle : Léo Sam.
Par la Compagnie Okside.
Durée : 1 h.
•Avignon Off 2022•
Du 7 au 30 juillet 2022.
Tous les jours à 23 h 15, relâche le mardi.
Sham's Théâtre, 25, rue Saint-Jean le Vieux, Avignon.
Réservations : 04 65 87 88 88 ou 06 60 96 84 82.
>> festivaloffavignon.com