© Christophe Raynaud de Lage.
Si, dans ses précédentes créations, l'auteur-metteur en scène partait de la réalité stricto sensu de la prison du Pontet et de celle des quartiers nord de Marseille pour la transfigurer en la donnant à voir poétiquement, là, c'est la réalité déjà romanesque du destin improbable du théâtre du Gymnase qui va offrir à la ligne dramatique son point d'ancrage. Dans sa soif de rendre visibles les gens de rien, de leur ouvrir grand les portes qu'ils n'osent eux-mêmes franchir - assignés qu'ils sont à une place sans autre horizon d'attente que leur quotidien - il convoque délibérément les ressources de la fiction pour libérer les possibles, coincés en eux.
Adoptant une position frontale, les porte-voix des sans voix, six acteurs en quête d'autres humains, racontent à la troisième personne des bribes d'existences. Leurs paroles, douces et mélodieuses, délivrent une galerie de portraits se mettant à exister dans notre imaginaire… Ce pilote de port qui ce soir dormira à Corfou. Cet homme qui attend son ami d'enfance, un danseur à plumes, lequel, aux effluves du café traditionnel - sa madeleine à lui - se retrouvera soudain à sept ans chez sa grand-mère. Ou encore, hors du temps présent, cet enfant qui attend son père, il lui a promis de l'emmener au théâtre le père, sauf que, l'enfant ne le sait pas encore, mais dès le lendemain il doit rentrer en Kabylie, sans lui…
Ces esquisses humaines après avoir été évoquées prennent corps. On retrouvera le danseur à plumes en chair et en os dans un numéro chorégraphié époustouflant. Une créature toute de noir vêtue, démesurément grande, chantera, elle, en playback une chanson d'amour à tue-tête. Et toutes ces apparitions fabuleuses de se retrouver dans le lieu magique qu'est le théâtre pour l'animer de leurs rêves les plus fous. Le paradoxe - seulement apparent -, c'est que ce lieu libérateur de joie créatrice existe lui réellement…
Adoptant une position frontale, les porte-voix des sans voix, six acteurs en quête d'autres humains, racontent à la troisième personne des bribes d'existences. Leurs paroles, douces et mélodieuses, délivrent une galerie de portraits se mettant à exister dans notre imaginaire… Ce pilote de port qui ce soir dormira à Corfou. Cet homme qui attend son ami d'enfance, un danseur à plumes, lequel, aux effluves du café traditionnel - sa madeleine à lui - se retrouvera soudain à sept ans chez sa grand-mère. Ou encore, hors du temps présent, cet enfant qui attend son père, il lui a promis de l'emmener au théâtre le père, sauf que, l'enfant ne le sait pas encore, mais dès le lendemain il doit rentrer en Kabylie, sans lui…
Ces esquisses humaines après avoir été évoquées prennent corps. On retrouvera le danseur à plumes en chair et en os dans un numéro chorégraphié époustouflant. Une créature toute de noir vêtue, démesurément grande, chantera, elle, en playback une chanson d'amour à tue-tête. Et toutes ces apparitions fabuleuses de se retrouver dans le lieu magique qu'est le théâtre pour l'animer de leurs rêves les plus fous. Le paradoxe - seulement apparent -, c'est que ce lieu libérateur de joie créatrice existe lui réellement…
Lors des répétitions au Théâtre du Gymnase à Marseille © Christophe Raynaud de Lage.
C'est l'histoire véridique du Théâtre du Gymnase à Marseille, sauvé dans les années quatre-vingt de sa destruction par un vieux milliardaire américain ayant été conçu grâce à l'existence de ces murs. Théâtre devenu depuis lieu d'accueil et de convivialité, "le cabaret des absents". Comme quoi, les frontières entre réel et rêve sont fragiles, perméables, pour peu que l'on s'autorise à les subvertir.
Ainsi, du destin de l'enfant Tagada qui, pour avoir dégoté dans les malles du grenier dudit théâtre une robe de soirée échancrée, se voit s'en revêtir pour se livrer, outrageusement maquillé, à un numéro d'une sensualité à fleur de peau. Réalité et rêverie confondues sur la scène des représentations, on est pris dans un tourbillon "merveilleux" nous émancipant - comme les personnages - de la pesanteur terrestre. Même de sublimes clowns feront leur apparition, comme une effraction, ô combien salutaire, dans le monde des convenances figées.
Ces destinées humaines, semblant (ou pas) sortir d'un rêve éveillé - échos vivants du monde fabuleux d'Amélie Poulain - auxquelles nous nous attachons au-delà de toute raison, ont quelque chose à voir avec nos destinées… Afin de nous affranchir des assignations étroites nous contenant dans des rôles prescrits, nous sommes joyeusement invités à franchir le pas de tous les seuils que nous nous interdisons. Ces vies minuscules à résonance tragi-comique, doubles des êtres de papier en littérature, nous ont ce soir montré la voie en poussant grand les portes du théâtre leur permettant de naître à eux-mêmes.
Vu au Théâtre Le 11, Salle 1, le mercredi 7 juillet 2021 à 22 h 30 (première).
Ainsi, du destin de l'enfant Tagada qui, pour avoir dégoté dans les malles du grenier dudit théâtre une robe de soirée échancrée, se voit s'en revêtir pour se livrer, outrageusement maquillé, à un numéro d'une sensualité à fleur de peau. Réalité et rêverie confondues sur la scène des représentations, on est pris dans un tourbillon "merveilleux" nous émancipant - comme les personnages - de la pesanteur terrestre. Même de sublimes clowns feront leur apparition, comme une effraction, ô combien salutaire, dans le monde des convenances figées.
Ces destinées humaines, semblant (ou pas) sortir d'un rêve éveillé - échos vivants du monde fabuleux d'Amélie Poulain - auxquelles nous nous attachons au-delà de toute raison, ont quelque chose à voir avec nos destinées… Afin de nous affranchir des assignations étroites nous contenant dans des rôles prescrits, nous sommes joyeusement invités à franchir le pas de tous les seuils que nous nous interdisons. Ces vies minuscules à résonance tragi-comique, doubles des êtres de papier en littérature, nous ont ce soir montré la voie en poussant grand les portes du théâtre leur permettant de naître à eux-mêmes.
Vu au Théâtre Le 11, Salle 1, le mercredi 7 juillet 2021 à 22 h 30 (première).
"Le cabaret des absents"
© Christophe Raynaud de Lage.
Création 2021.
Texte et mise en scène : François Cervantes.
Avec : Théo Chédeville, Louise Chevillotte, Emmanuel Dariès, Catherine Germain, Sipan Mouradian, Sélim Zahrani.
Création son et régie générale : Xavier Brousse.
Création lumière : Christian Pinaud.
Régie lumière : Bertrand Mazoyer.
Création costumes, masques et perruques : Virginie Breger.
Construction : Cyril Moulinié.
Durée : 1 h 45.
•Avignon Off 2021•
Du 7 au 29 juillet 2021.
Tous les jours à 22 h 30, relâche les 12, 19 et 26 juillet.
Théâtre Le 11, 11, boulevard Raspail, Avignon.
Réservations : 04 84 51 20 10.
>> 11avignon.com
Tournée 2021/2022
23 au 30 septembre 2021 : Théâtre du Gymnase, Marseille (13).
5 et 6 octobre 2021 : Le Domaine d'O, Montpellier (34).
12 octobre 2021 : Le Cratère - Scène nationale, Alès (30).
15 et 16 octobre 2021 : Le Liberté - Scène nationale, Toulon (83).
13 janvier au 4 février 2022 : Friche La Belle de Mai, Marseille (13).
Texte et mise en scène : François Cervantes.
Avec : Théo Chédeville, Louise Chevillotte, Emmanuel Dariès, Catherine Germain, Sipan Mouradian, Sélim Zahrani.
Création son et régie générale : Xavier Brousse.
Création lumière : Christian Pinaud.
Régie lumière : Bertrand Mazoyer.
Création costumes, masques et perruques : Virginie Breger.
Construction : Cyril Moulinié.
Durée : 1 h 45.
•Avignon Off 2021•
Du 7 au 29 juillet 2021.
Tous les jours à 22 h 30, relâche les 12, 19 et 26 juillet.
Théâtre Le 11, 11, boulevard Raspail, Avignon.
Réservations : 04 84 51 20 10.
>> 11avignon.com
Tournée 2021/2022
23 au 30 septembre 2021 : Théâtre du Gymnase, Marseille (13).
5 et 6 octobre 2021 : Le Domaine d'O, Montpellier (34).
12 octobre 2021 : Le Cratère - Scène nationale, Alès (30).
15 et 16 octobre 2021 : Le Liberté - Scène nationale, Toulon (83).
13 janvier au 4 février 2022 : Friche La Belle de Mai, Marseille (13).