© Hélène Harder.
Claudette Colvin… ce nom ne vous dit vraisemblablement rien. C'est une adolescente noire de quinze ans qui a bousculé et fait changer les lois raciales des États-Unis d'Amérique en refusant de céder sa place à une personne blanche dans le bus le 2 mars 1955. C'était avant Rosa Parks (1913-2005) qui avait pris et fait et cause pour Claudette Colvin en la faisant aider par un avocat. Elle s'en souviendra neuf mois plus tard, le 1er décembre 1955, en faisant la même chose et qui aura des répercussions historiques beaucoup plus notoires.
Elle fut jugée au tribunal pour enfants le 18 mars 1955 et envoyée en prison. Un autre procès appelé "Browder versus Gayle" eut lieu le 11 mai 1956 avec Claudette Colvin et quatre autres femmes de couleur pour lutter contre la ségrégation dans les bus de Montgomery. Le procès fut gagné, deux juges fédéraux sur trois considérant la ségrégation dans les bus en Alabama comme inconstitutionnelle.
Elle fut jugée au tribunal pour enfants le 18 mars 1955 et envoyée en prison. Un autre procès appelé "Browder versus Gayle" eut lieu le 11 mai 1956 avec Claudette Colvin et quatre autres femmes de couleur pour lutter contre la ségrégation dans les bus de Montgomery. Le procès fut gagné, deux juges fédéraux sur trois considérant la ségrégation dans les bus en Alabama comme inconstitutionnelle.
L'Histoire oublie les précurseurs parfois. Sans doute trop black avec des cheveux qu'elle ne veut pas lisser comme nombre d'Afro-américains, pas assez religieuse aux yeux de certains ou trop pauvre selon certains historiens. Puis, le fait d'avoir eu un enfant à seize ans, avec une relation non consentie selon elle, la fait renvoyer de son école. Elle ne pouvait pas être emblématique pour certains leaders politiques afin de symboliser cette lutte.
"Désormais vous êtes noirs"… C'est par ces mots, dès le début de la pièce, qu'est convié le public pour qu'il essaie de ressentir l'oppression, le mépris dont sont victimes les Afro-américains, avec quelques rappels à la réalité "Vous suivez toujours ?", l'époque semblant d'un autre âge, sans naïveté toutefois, avec un apartheid qui ne disait pas son nom. L'auteure Tania de Montaigne invite ainsi le public à être spect-acteur.
Lumière sur un tableau blanc en fond de scène sur laquelle, visibles par le biais d'une petite caméra située en plongée d'une longue table côté cour, sont exécutés des dessins pendant la représentation ou exposés des images, des photos, des livres, témoins de l'époque.
"Désormais vous êtes noirs"… C'est par ces mots, dès le début de la pièce, qu'est convié le public pour qu'il essaie de ressentir l'oppression, le mépris dont sont victimes les Afro-américains, avec quelques rappels à la réalité "Vous suivez toujours ?", l'époque semblant d'un autre âge, sans naïveté toutefois, avec un apartheid qui ne disait pas son nom. L'auteure Tania de Montaigne invite ainsi le public à être spect-acteur.
Lumière sur un tableau blanc en fond de scène sur laquelle, visibles par le biais d'une petite caméra située en plongée d'une longue table côté cour, sont exécutés des dessins pendant la représentation ou exposés des images, des photos, des livres, témoins de l'époque.
© Hélène Harder.
Il y a un va-et-vient entre ce graphisme et le jeu théâtral. Sophie Richelieu est plusieurs personnages, mimant leurs voix et leurs dégaines comme celle d'un juge, d'un policier, d'un leader politique, de Claudette Colvin, d'un chauffeur de bus ou d'un passager blanc. Les faits sont imagés via des dessins de Charlotte Melly figurant, par exemple, le bus avec ses sièges et sa politique ségrégationniste. Pour éviter qu'un blanc ne se retrouve debout, toute une rangée de personnes noires, au nombre de quatre, doit se lever pour lui laisser sa place. Pas de mélange.
Le mariage entre dessins, photos, musique, chant et narration donne une densité artistique à plusieurs entrées très intéressantes à cette création car différents chemins artistiques l'y amènent. C'est intelligemment bien mené. Par ces biais qui donnent un timbre émotionnel de très bel acabit, la mise en scène de Lucie Nicolas facilite la lecture de cette pièce.
Aujourd'hui, Claudette Colvin a quatre-vingt-un ans. Une rue à Montgomery porte son nom et, depuis 2017, le maire de Montgomery de l'époque, Todd Strange, a déclaré que le 2 mars de chaque année sera le "Claudette Colvin day", une journée consacrée à sa mémoire. Soixante ans après, les historiens redécouvrent l'action héroïque d'une adolescente de quinze ans face aux lois raciales et ségrégationnistes de la plus grande puissance militaire et économique au monde. Le courage n'a pas d'âge et sait rester humble.
Le mariage entre dessins, photos, musique, chant et narration donne une densité artistique à plusieurs entrées très intéressantes à cette création car différents chemins artistiques l'y amènent. C'est intelligemment bien mené. Par ces biais qui donnent un timbre émotionnel de très bel acabit, la mise en scène de Lucie Nicolas facilite la lecture de cette pièce.
Aujourd'hui, Claudette Colvin a quatre-vingt-un ans. Une rue à Montgomery porte son nom et, depuis 2017, le maire de Montgomery de l'époque, Todd Strange, a déclaré que le 2 mars de chaque année sera le "Claudette Colvin day", une journée consacrée à sa mémoire. Soixante ans après, les historiens redécouvrent l'action héroïque d'une adolescente de quinze ans face aux lois raciales et ségrégationnistes de la plus grande puissance militaire et économique au monde. Le courage n'a pas d'âge et sait rester humble.
"Noire"
© Hélène Harder.
D'après "Noire : La vie méconnue de Claudette Colvin" de Tania de Montaigne.
Adaptation : Lucie Nicolas, Charlotte Melly.
Mise en scène : Lucie Nicolas.
Avec : Charlotte Melly (dessin en direct et manipulation) et Sophie Richelieu (jeu et chant).
Collaboration artistique : collectif F71.
Scénographie : Charlotte Melly.
Création lumière : Laurence Magnée.
Musique, son : Fred Costa.
Construction : Max Potiron.
Collaboration vidéo : Sébastien Sidaner.
Par le Collectif F71.
Durée : 1 h 35.
Du 20 au 23 juillet 2021.
Mardi, mercredi et jeudi à 20 h, vendredi à 15 h.
Nouveau Théâtre de Montreuil, Salle Jean-Pierre Vernant, Montreuil (93), 01 48 70 48 90.
Festival "Les beaux jours"
Du 7 juin au 24 juillet 2021.
>> nouveau-theatre-montreuil.com
Adaptation : Lucie Nicolas, Charlotte Melly.
Mise en scène : Lucie Nicolas.
Avec : Charlotte Melly (dessin en direct et manipulation) et Sophie Richelieu (jeu et chant).
Collaboration artistique : collectif F71.
Scénographie : Charlotte Melly.
Création lumière : Laurence Magnée.
Musique, son : Fred Costa.
Construction : Max Potiron.
Collaboration vidéo : Sébastien Sidaner.
Par le Collectif F71.
Durée : 1 h 35.
Du 20 au 23 juillet 2021.
Mardi, mercredi et jeudi à 20 h, vendredi à 15 h.
Nouveau Théâtre de Montreuil, Salle Jean-Pierre Vernant, Montreuil (93), 01 48 70 48 90.
Festival "Les beaux jours"
Du 7 juin au 24 juillet 2021.
>> nouveau-theatre-montreuil.com
© Hélène Harder.