© DR.
Nous avons rencontré une première fois Nigji Sanges au salon Musicora en février 2016 à l'occasion d'un superbe concert pour six harpes organisé par la grande soliste Marielle Nordmann (avec ses élèves) - concert donné dans le cadre du mécénat d'entreprise Banques Populaires. Marielle Nordmann est en effet directrice artistique de la Fondation Banque Populaire depuis sa création en 1992. Si Nigji Sanges est présente, c'est qu'elle fait partie des vingt-huit compositeurs lauréats de la fondation distingués par un jury composé (outre Marielle Nordmann) d'éminents musiciens tels Anne Queffélec, Patrice Fontanarosa et le compositeur Philippe Hersant, entre autres.
Intéressée par le profil atypique de la jeune femme, nous la retrouvons quelques semaines plus tard dans un café parisien. Avec des racines africaines mais aussi italiennes et grecques (son prénom signifie en japonais "Arc-en-ciel" et son nom est napolitain), Nigji Sanges s'investit dans de nombreux domaines et a de nombreux centres d'intérêt. Après ceux de pratique instrumentale (flûte et violon), elle a décroché plusieurs prix de conservatoire en écriture, orchestration et composition à l'image. Elle a déjà créé quelques bandes originales pour de jeunes réalisateurs mais a répondu aussi à des commandes de musiciens d'orchestres. Concernée par les enjeux climatiques, elle songe à composer également une pièce orchestrale en hommage à la nature et aux racines de l'Homme. Retour sur son parcours et ses projets.
Intéressée par le profil atypique de la jeune femme, nous la retrouvons quelques semaines plus tard dans un café parisien. Avec des racines africaines mais aussi italiennes et grecques (son prénom signifie en japonais "Arc-en-ciel" et son nom est napolitain), Nigji Sanges s'investit dans de nombreux domaines et a de nombreux centres d'intérêt. Après ceux de pratique instrumentale (flûte et violon), elle a décroché plusieurs prix de conservatoire en écriture, orchestration et composition à l'image. Elle a déjà créé quelques bandes originales pour de jeunes réalisateurs mais a répondu aussi à des commandes de musiciens d'orchestres. Concernée par les enjeux climatiques, elle songe à composer également une pièce orchestrale en hommage à la nature et aux racines de l'Homme. Retour sur son parcours et ses projets.
© DR.
Christine Ducq - Comment devient-on compositrice ? Ce n'est pas encore si fréquent.
Nigji Sanges - J'ai commencé très tôt à improviser de la musique avant d'intégrer le conservatoire du Luxembourg à l'âge de sept ans. J'ai commencé par la flûte à bec puis le violon. Et dans ma chambre, en autodidacte, je composais de petites pièces parce que j'avais besoin d'exprimer des choses. Vers dix-huit ans, j'ai pris des cours de composition. J'ai toujours été très réceptive à la musique. La musique classique qu'écoutait mon père mais aussi la musique de films. J'ai été fascinée par le travail de compositeurs tels Nino Rota, Ennio Morricone ou Ryuichi Sakamoto. À onze ans j'ai découvert une série à la télévision, "Rivière Espérance", dont la musique était de Bruno Coulais. J'en notais les thèmes. C'est encore un souvenir prégnant pour moi.
Vous composez maintenant pour le cinéma.
Nigji Sanges - Pour l'instant essentiellement pour le court-métrage (1). Je travaille aussi en collaboration avec d'autres compositeurs de films, souvent pour l'orchestration.
Depuis peu, je travaille aussi pour le théâtre. C'est un autre forme d'expression artistique qui m'intéresse. J'ai entamé une collaboration avec le metteur en scène Olivier Dhénin sur l'une de ses pièces, inspirée d'un conte d'Andersen, à Rochefort l'an dernier. Nous avons plusieurs projets ensemble. Je vais composer pour son spectacle consacré à la pièce de Maurice Maeterlinck, "Les Sept princesses", et nous aimerions monter également "Princesse Maleine" (2), un opéra inachevé de la compositrice Lili Boulanger disparue à vingt-quatre ans en 1918. Je voudrais orchestrer ses esquisses qui sont conservées à la Bibliothèque nationale de France.
Nigji Sanges - J'ai commencé très tôt à improviser de la musique avant d'intégrer le conservatoire du Luxembourg à l'âge de sept ans. J'ai commencé par la flûte à bec puis le violon. Et dans ma chambre, en autodidacte, je composais de petites pièces parce que j'avais besoin d'exprimer des choses. Vers dix-huit ans, j'ai pris des cours de composition. J'ai toujours été très réceptive à la musique. La musique classique qu'écoutait mon père mais aussi la musique de films. J'ai été fascinée par le travail de compositeurs tels Nino Rota, Ennio Morricone ou Ryuichi Sakamoto. À onze ans j'ai découvert une série à la télévision, "Rivière Espérance", dont la musique était de Bruno Coulais. J'en notais les thèmes. C'est encore un souvenir prégnant pour moi.
Vous composez maintenant pour le cinéma.
Nigji Sanges - Pour l'instant essentiellement pour le court-métrage (1). Je travaille aussi en collaboration avec d'autres compositeurs de films, souvent pour l'orchestration.
Depuis peu, je travaille aussi pour le théâtre. C'est un autre forme d'expression artistique qui m'intéresse. J'ai entamé une collaboration avec le metteur en scène Olivier Dhénin sur l'une de ses pièces, inspirée d'un conte d'Andersen, à Rochefort l'an dernier. Nous avons plusieurs projets ensemble. Je vais composer pour son spectacle consacré à la pièce de Maurice Maeterlinck, "Les Sept princesses", et nous aimerions monter également "Princesse Maleine" (2), un opéra inachevé de la compositrice Lili Boulanger disparue à vingt-quatre ans en 1918. Je voudrais orchestrer ses esquisses qui sont conservées à la Bibliothèque nationale de France.
Orchestre National des Pays de la Loire (3) © DR.
Vous enseignez désormais la composition à l'image. De quoi s'agit-il ?
Nigji Sanges - C'est la musique composée pour l'image qu'elle soit publicitaire, documentaire ou cinématographique. Composer pour l'image, c'est capter ce qui est non verbal, non iconique, faire surgir une dimension sous-jacente.
En tant que compositrice pour le cinéma, comment travaillez-vous ?
Nigji Sanges - Le plus souvent, la composition se fait au montage du film. Le compositeur est souvent appelé assez tard et il doit travailler sur une bande temporaire qui donne l'ambiance, le tempo. Parfois, l'instrumentation est précisée, ce qui donne une idée de ce que le réalisateur attend.
Plus rarement, le compositeur fournit la bande originale avant, et celle-ci est diffusée pendant le tournage. C'est ce que faisait Ennio Morricone ou Francis Lai pour Claude Lelouch.
Vous avez reçu l'enseignement de Laurent Petitgirard au conservatoire ?
Nigji Sanges - Ce fut une expérience très riche. Grâce à lui, nous avons fait un concert au Festival de Cannes, ce qui a constitué une occasion de faire connaître mon travail. Avec lui, j'ai affiné ma perception du rapport musique-image et il nous a fait rencontrer de nombreux compositeurs dont Bruno Coulais. Un moment d'émotion pour moi.
Vous composez également pour le concert.
Nigji Sanges - L'Orchestre régional d'Avignon-Provence m'a passé commande. Je participe au projet de l'orchestre, soutenu par la SACEM, pour favoriser la rencontre d'enfants scolarisés en primaire, issus de quartiers prioritaires, avec la musique dite classique ou savante. Je mets en musique des textes qu'ils ont écrits et de petits films d'animation réalisés avec Sébastien Fau. Ils vont monter sur scène et chanter.
Je vais également écrire une pièce pour basson et piano pour Sophie Dartigalongue qui vient d'être nommée basson solo à l'Orchestre de l'Opéra de Vienne – la seule femme dans l'harmonie !
Comment redevenez-vous compositrice dans la vie quotidienne parmi toutes vos activités ?
Nigji Sanges - Le compositeur converse avec lui-même. Mais aussi avec le monde. Il doit être connecté à ses propres émotions mais aussi avec son environnement. Je marche beaucoup, je prends le métro pour m'imprégner de ce qui m'entoure et les thèmes me viennent.
(1) Elle est lauréate d'"Emergence Cinéma" en 2012, de la Maison du Film Court en 2013. La même année elle a remporté le premier prix du concours "Musiques en Courts" présidé par Vladimir Cosma et Krishna Levy.
(2) Opéra inachevé en cinq actes sur un livret de M. Maerterlinck et T. Ricordi.
(3) En septembre 2014, l'Orchestre National des Pays de la Loire, dirigé par Pascal Rophé, et son chœur ont enregistré trois versions symphoniques différentes de l'hymne du FC Nantes, composé à l'origine par Olivier Tronson. Les trois nouvelles orchestrations ont été proposées par des étudiants du Conservatoire de Paris : Axel Nouveau, Sanges Nigji et Maël Oudin.
Nigji Sanges - C'est la musique composée pour l'image qu'elle soit publicitaire, documentaire ou cinématographique. Composer pour l'image, c'est capter ce qui est non verbal, non iconique, faire surgir une dimension sous-jacente.
En tant que compositrice pour le cinéma, comment travaillez-vous ?
Nigji Sanges - Le plus souvent, la composition se fait au montage du film. Le compositeur est souvent appelé assez tard et il doit travailler sur une bande temporaire qui donne l'ambiance, le tempo. Parfois, l'instrumentation est précisée, ce qui donne une idée de ce que le réalisateur attend.
Plus rarement, le compositeur fournit la bande originale avant, et celle-ci est diffusée pendant le tournage. C'est ce que faisait Ennio Morricone ou Francis Lai pour Claude Lelouch.
Vous avez reçu l'enseignement de Laurent Petitgirard au conservatoire ?
Nigji Sanges - Ce fut une expérience très riche. Grâce à lui, nous avons fait un concert au Festival de Cannes, ce qui a constitué une occasion de faire connaître mon travail. Avec lui, j'ai affiné ma perception du rapport musique-image et il nous a fait rencontrer de nombreux compositeurs dont Bruno Coulais. Un moment d'émotion pour moi.
Vous composez également pour le concert.
Nigji Sanges - L'Orchestre régional d'Avignon-Provence m'a passé commande. Je participe au projet de l'orchestre, soutenu par la SACEM, pour favoriser la rencontre d'enfants scolarisés en primaire, issus de quartiers prioritaires, avec la musique dite classique ou savante. Je mets en musique des textes qu'ils ont écrits et de petits films d'animation réalisés avec Sébastien Fau. Ils vont monter sur scène et chanter.
Je vais également écrire une pièce pour basson et piano pour Sophie Dartigalongue qui vient d'être nommée basson solo à l'Orchestre de l'Opéra de Vienne – la seule femme dans l'harmonie !
Comment redevenez-vous compositrice dans la vie quotidienne parmi toutes vos activités ?
Nigji Sanges - Le compositeur converse avec lui-même. Mais aussi avec le monde. Il doit être connecté à ses propres émotions mais aussi avec son environnement. Je marche beaucoup, je prends le métro pour m'imprégner de ce qui m'entoure et les thèmes me viennent.
(1) Elle est lauréate d'"Emergence Cinéma" en 2012, de la Maison du Film Court en 2013. La même année elle a remporté le premier prix du concours "Musiques en Courts" présidé par Vladimir Cosma et Krishna Levy.
(2) Opéra inachevé en cinq actes sur un livret de M. Maerterlinck et T. Ricordi.
(3) En septembre 2014, l'Orchestre National des Pays de la Loire, dirigé par Pascal Rophé, et son chœur ont enregistré trois versions symphoniques différentes de l'hymne du FC Nantes, composé à l'origine par Olivier Tronson. Les trois nouvelles orchestrations ont été proposées par des étudiants du Conservatoire de Paris : Axel Nouveau, Sanges Nigji et Maël Oudin.
24 juin 2016 à 14 h 30.
Opéra Grand-Avignon.
Ciné-Concerts des quartiers.
Direction : Christophe Mangou.
Compositeur : Nigji Sanges.
Réalisateur : Sébastien Fau.
17 novembre 2016 à 16 h 15.
Musée Jean-Jacques Henner (75).
"Les Sept princesses" de M. Maerterlinck.
Mise en scène : Olivier Dhénin.
Musique : Nigji Sanges.
>> nigjisanges.com
Opéra Grand-Avignon.
Ciné-Concerts des quartiers.
Direction : Christophe Mangou.
Compositeur : Nigji Sanges.
Réalisateur : Sébastien Fau.
17 novembre 2016 à 16 h 15.
Musée Jean-Jacques Henner (75).
"Les Sept princesses" de M. Maerterlinck.
Mise en scène : Olivier Dhénin.
Musique : Nigji Sanges.
>> nigjisanges.com