© Jean-Louis Fernandez.
D'entrée de jeu, les spectateurs découvrent "Le capharnaüm de Jean-Pierre" qui, béquille dans une main et aspirateur balai dans l'autre, les accueille de son air bonhomme. Le ton est donné et le décorum ainsi que les paroles prononcées résonnent comme une promesse de chevauchées déconnectées superbement du réel. "Apocalypse now ? Non… c'est pire ! Aucune cohérence dans l'histoire. Porter en soi un chaos pour mettre au monde une étoile…". Qu'en termes choisis ces choses-là sont dites, de nobles mots qui cristallisent chez ce misanthrope solaire le délire "poéthique" lui tenant lieu de viatique dans sa traversée de l'humaine condition.
Il ne la traversera pas seul cette commune existence à fuir comme la peste. À ses côtés, ou plutôt lui faisant face jusqu'à lui rouler une pelle d'anthologie, une superbe muse-démon affublée de cuissardes compensées d'un rouge écarlate lui servira d'interface. Ainsi, Sancho Pança féminine, longiligne et méphistophélique, elle participera de beaucoup à l'atmosphère hors sol. Écuyère fantasque et fidèle compagne d'aventures de son inénarrable J-P, elle jouera de ses métamorphoses facétieuses pour combler l'inanité de "la vallée des larmes" promise par La Sainte Bible.
Il ne la traversera pas seul cette commune existence à fuir comme la peste. À ses côtés, ou plutôt lui faisant face jusqu'à lui rouler une pelle d'anthologie, une superbe muse-démon affublée de cuissardes compensées d'un rouge écarlate lui servira d'interface. Ainsi, Sancho Pança féminine, longiligne et méphistophélique, elle participera de beaucoup à l'atmosphère hors sol. Écuyère fantasque et fidèle compagne d'aventures de son inénarrable J-P, elle jouera de ses métamorphoses facétieuses pour combler l'inanité de "la vallée des larmes" promise par La Sainte Bible.
© Jean-Louis Fernandez.
Jouant du burlesque de situations déjantées, dialoguant avec la Mort réincarnée, la descente en rappel dans la légende de Jean-Pierre amènera le héros à la triste figure à arpenter les méandres de la folie furieuse et du gore parodié… "Pourquoi suis-je toujours le cheval que je tiens par la bride ?" s'écrie-t-il, sabots martelant le sol, en se lançant dans un galop effréné destiné à le conduire vers la constellation de Pégase… Sanguinolent, s'effondrant dans une mare d'hémoglobine de théâtre, armure déglinguée, il se déclare "le mal(e) en point"… Oscillant constamment entre absurde recomposé et trash revisité, deux registres assumés de haut vol comme remèdes à la normalité insipide, on s'achemine vers un dénouement-testament, sorte de "requiem pour un fou". Testament d'un homme qui aura tenté, envers et contre toute raison, de "trouver son fou" afin d'advenir à lui-même.
Alors pourquoi cette forme délirante s'il en est, plutôt bien orchestrée et sensée dans son non-sens, ne nous touche-t-elle pas plus, nous laissant trop souvent sur le bord de la scène ? Pourquoi ne sommes-nous pas aspirés sur le plateau par la tornade initiée par ses fougueux interprètes ? Peut-être parce que le trop-plein de signes ostensibles de l'écriture décrédibilise l'intention première, nombre de situations fleurant bon la facilité de l'humour potache… Dommage, car on aurait tant aimé être embarqués "pour de vrai" dans cette folle poursuite en dehors des sentiers battus du conformisme ambiant.
◙ Yves Kafka
Vu le mercredi 4 décembre, Salle Vauthier du tnba, Théâtre national Bordeaux Aquitaine.
Alors pourquoi cette forme délirante s'il en est, plutôt bien orchestrée et sensée dans son non-sens, ne nous touche-t-elle pas plus, nous laissant trop souvent sur le bord de la scène ? Pourquoi ne sommes-nous pas aspirés sur le plateau par la tornade initiée par ses fougueux interprètes ? Peut-être parce que le trop-plein de signes ostensibles de l'écriture décrédibilise l'intention première, nombre de situations fleurant bon la facilité de l'humour potache… Dommage, car on aurait tant aimé être embarqués "pour de vrai" dans cette folle poursuite en dehors des sentiers battus du conformisme ambiant.
◙ Yves Kafka
Vu le mercredi 4 décembre, Salle Vauthier du tnba, Théâtre national Bordeaux Aquitaine.
"Madame L'Aventure"
© Jean-Louis Fernandez.
Texte : Lionel Dray et Clémence Jeanguillaume.
Avec : Lionel Dray et Clémence Jeanguillaume.
Création musicale, Clémence Jeanguillaume.
Scénographie : Jean-Baptiste Bellon.
Masques : Loïc Nebreda.
Lumière et vidéo : Gaëtan Veber.
Son : Raphaël Joly.
Dramaturgie, Julien Vella.
Construction décor : Daniel Roussel.
Peinture : Daniel Roussel et Jean-Baptiste Bellon.
Costumes : Gwendoline Bouget.
Illustration : Halim Talahari.
À partir de 15 ans.
Durée : 1 h 15.
Représenté du mardi 3 au vendredi 6 décembre 2024 au tnba, Théâtre national Bordeaux Aquitaine.
Avec : Lionel Dray et Clémence Jeanguillaume.
Création musicale, Clémence Jeanguillaume.
Scénographie : Jean-Baptiste Bellon.
Masques : Loïc Nebreda.
Lumière et vidéo : Gaëtan Veber.
Son : Raphaël Joly.
Dramaturgie, Julien Vella.
Construction décor : Daniel Roussel.
Peinture : Daniel Roussel et Jean-Baptiste Bellon.
Costumes : Gwendoline Bouget.
Illustration : Halim Talahari.
À partir de 15 ans.
Durée : 1 h 15.
Représenté du mardi 3 au vendredi 6 décembre 2024 au tnba, Théâtre national Bordeaux Aquitaine.
© Jean-Louis Fernandez.
Tournée
18 et 19 mars 2025 : Malraux - Scène nationale Chambéry Savoie, Chambéry (73).
24 et 25 avril 2025 : TANDEM - Scène nationale de Douai/Arras, Arras (62).
6 et 7 mai 2025 : Théâtre du Bois de l'Aune, Aix-en-Provence (13).
18 et 19 mars 2025 : Malraux - Scène nationale Chambéry Savoie, Chambéry (73).
24 et 25 avril 2025 : TANDEM - Scène nationale de Douai/Arras, Arras (62).
6 et 7 mai 2025 : Théâtre du Bois de l'Aune, Aix-en-Provence (13).