© Alejandro Guerrero.
C'est ainsi que l'on pourrait résumer l'histoire qui nous est racontée ici, mais une description est bien insuffisante pour rendre compte de la rareté d'un tel spectacle qui cherche, à chaque instant, à éviter justement la narration par le langage pour nous faire partager cette histoire par le son, les images et le jeu des actrices. Un travail à la fois d'une très grande sobriété et d'une incroyable précision qui happe l'attention du début jusqu'à la fin. La fascination, les sourires, les émotions traversent ainsi tranquillement, pourrait-on dire, la salle.
Cyrille Louge s'est inspiré d'un texte de Jeanne Benameur mais il en extrait plutôt un panel de sensations et de visions qu'une trame suivie à la lettre. Ce texte, nous dit-il, il y pense depuis longtemps. Tout ce travail de mémoire, de macération, de réinvention et de réécriture a ainsi abouti à cette pièce épurée, d'autant plus forte et pertinente. C'est un peu comme s'il avait longuement infusé l'histoire de Luce pour en extraire les essences.
La scénographie est elle-même stylisée. Un grand panneau rectangulaire vertical (qui sert de support aux projections) clôt un pan de l'espace de fond tandis qu'un praticable carré délimite le sol. Dans ces limites rectilignes, les corps des comédiennes et les masques expressifs des marionnettes surgissent comme la vie même. Oui, l'histoire nous est racontée grâce à la présence de marionnettes de tailles humaines qui méritent un paragraphe pour elles-mêmes et pour le jeu qu'elles induisent.
Cyrille Louge s'est inspiré d'un texte de Jeanne Benameur mais il en extrait plutôt un panel de sensations et de visions qu'une trame suivie à la lettre. Ce texte, nous dit-il, il y pense depuis longtemps. Tout ce travail de mémoire, de macération, de réinvention et de réécriture a ainsi abouti à cette pièce épurée, d'autant plus forte et pertinente. C'est un peu comme s'il avait longuement infusé l'histoire de Luce pour en extraire les essences.
La scénographie est elle-même stylisée. Un grand panneau rectangulaire vertical (qui sert de support aux projections) clôt un pan de l'espace de fond tandis qu'un praticable carré délimite le sol. Dans ces limites rectilignes, les corps des comédiennes et les masques expressifs des marionnettes surgissent comme la vie même. Oui, l'histoire nous est racontée grâce à la présence de marionnettes de tailles humaines qui méritent un paragraphe pour elles-mêmes et pour le jeu qu'elles induisent.
© Alejandro Guerrero.
Toute la mise en scène de Cyrille Louge va s'ingénier à mêler subtilement les différents médiums artistiques dont il use : une bande-son extrêmement fouillée, précise, expressive et variée, des vidéos qui ouvrent par moments d'autres espaces ou bien deviennent élément de jeu dans les scènes qui se déroulent en classe d'école ; et aussi la chorégraphie, la danse, la recherche de grâce dans le mouvement.
Le spectacle est très chorégraphié, dans une constante mouvance. Tout s'inscrit comme vu de l'intérieur. Les images se créent, les objets bougent par eux-mêmes, les décors se meuvent. Il y a une pulsation de vie qui provoque la sensation d'être à l'intérieur de ce corps-scène fait de perceptions, de sensations, de visions et d'écoute. C'est le cycle de la vie même qui est à la fois le cocon et le moteur rythmique de cette création.
L'usage de la marionnette est ici une déclinaison frappante, jamais gratuite. La mère, masque monumental étonnant dont l'expression varie suivant le jeu de manipulation ou de lumière qui l'anime. La petite fille, moitié humaine, moitié masque et membres de chiffon, comme la sécrétion d'un double qui n'est pas encore elle-même. Ces deux personnages aux expressions fortes ont une existence propre et inoubliable grâce à l'habile travail de manipulation et de chorégraphie car, dans ces tailles humaines, c'est tout le corps de l'interprète qui joue avec sa marionnette.
Le spectacle est très chorégraphié, dans une constante mouvance. Tout s'inscrit comme vu de l'intérieur. Les images se créent, les objets bougent par eux-mêmes, les décors se meuvent. Il y a une pulsation de vie qui provoque la sensation d'être à l'intérieur de ce corps-scène fait de perceptions, de sensations, de visions et d'écoute. C'est le cycle de la vie même qui est à la fois le cocon et le moteur rythmique de cette création.
L'usage de la marionnette est ici une déclinaison frappante, jamais gratuite. La mère, masque monumental étonnant dont l'expression varie suivant le jeu de manipulation ou de lumière qui l'anime. La petite fille, moitié humaine, moitié masque et membres de chiffon, comme la sécrétion d'un double qui n'est pas encore elle-même. Ces deux personnages aux expressions fortes ont une existence propre et inoubliable grâce à l'habile travail de manipulation et de chorégraphie car, dans ces tailles humaines, c'est tout le corps de l'interprète qui joue avec sa marionnette.
© Alejandro Guerrero.
Des marionnettes d'une beauté et d'une expressivité frappante créées par Francesca Testi qui a mêlé ici deux formes extrêmement différentes : l'une un peu comme un totem, l'autre comme une vision organique, mais les deux parviennent à être en harmonie entre elles, et également avec la troisième interprète du spectacle qui, elle, la maitresse, est une simple créature sans masque.
Et l'on assiste, bouche bée, à l'incroyable parcours de cette petite fille, de cette mère et de cette maîtresse qui mène à une deuxième naissance : celle qui détache l'enfant et le rend à sa liberté. Dans la salle, autant les enfants que les grandes personnes sortent difficilement de la douce fascination provoquée par ce spectacle où chaque élément semble avoir été minutieusement et talentueusement ciselé.
Bravo aux trois comédiennes : Sophie Bezard, Mathilde Chabot, Sonia Enquin.
Et l'on assiste, bouche bée, à l'incroyable parcours de cette petite fille, de cette mère et de cette maîtresse qui mène à une deuxième naissance : celle qui détache l'enfant et le rend à sa liberté. Dans la salle, autant les enfants que les grandes personnes sortent difficilement de la douce fascination provoquée par ce spectacle où chaque élément semble avoir été minutieusement et talentueusement ciselé.
Bravo aux trois comédiennes : Sophie Bezard, Mathilde Chabot, Sonia Enquin.
"Luce"
© Alejandro Guerrero.
Librement inspiré du roman "Les Demeurées" de Jeanne Benameur (Éd. Denoël).
Écriture et mise en scène : Cyrille Louge.
Collaboration artistique Francesca Testi.
Avec : Sophie Bezard, Mathilde Chabot, Sonia Enquin.
Conception des marionnettes : Francesca Testi.
Scénographie : Cyrille Louge, Sandrine Lamblin.
Lumières : Angélique Bourcet.
Vidéo : Mathias Delfau.
Machinerie et régie plateau : Paul-Edouard Blanchard.
Costumes : Alice Touvet.
Durée : 50 minutes.
Dès 7 ans.
Par la Cie Marizibill.
Du 12 avril au 5 mai 2019.
Vendredi 12 et 19 avril à 19 h, dimanche 14 et 21 avril à 16 h, mercredi 24, jeudi 25, vendredi 26 avril à 14 h 30, dimanche 28 avril à 16 h, jeudi 2, vendredi 3 mai à 14 h 30, dimanche 5 mai à 16 h. Séances scolaires : jeudi 18 avril à 10 h et 14 h 30.
Théâtre Paris-Villette, Grande Salle, Paris 19e, 01 40 03 72 23.
>> theatre-paris-villette.fr
Écriture et mise en scène : Cyrille Louge.
Collaboration artistique Francesca Testi.
Avec : Sophie Bezard, Mathilde Chabot, Sonia Enquin.
Conception des marionnettes : Francesca Testi.
Scénographie : Cyrille Louge, Sandrine Lamblin.
Lumières : Angélique Bourcet.
Vidéo : Mathias Delfau.
Machinerie et régie plateau : Paul-Edouard Blanchard.
Costumes : Alice Touvet.
Durée : 50 minutes.
Dès 7 ans.
Par la Cie Marizibill.
Du 12 avril au 5 mai 2019.
Vendredi 12 et 19 avril à 19 h, dimanche 14 et 21 avril à 16 h, mercredi 24, jeudi 25, vendredi 26 avril à 14 h 30, dimanche 28 avril à 16 h, jeudi 2, vendredi 3 mai à 14 h 30, dimanche 5 mai à 16 h. Séances scolaires : jeudi 18 avril à 10 h et 14 h 30.
Théâtre Paris-Villette, Grande Salle, Paris 19e, 01 40 03 72 23.
>> theatre-paris-villette.fr