© Mathieu Doyon.
Le rideau se lève et on découvre deux hommes et trois femmes, immobiles, habillés chacun dans une même tunique blanche collée à même la peau. Ce qui va se jouer sur scène semble être presque vital et pourtant rien ne le laissait le transparaître lors de ces premiers moments.
Cela démarre doucement avec une première danseuse qui bouge légèrement en montant et descendant les paumes de ses deux mains. Puis, à tour de rôle, ensuite par paire, puis en groupe, ils sont pris de bascules, au niveau des jambes, des mains et des bras, de différentes latitudes, avec des va-et-vient continuels au travers d'articulations au début géométriques puis fluides. C'est aussi une musique, métronomique, qui devient de plus en plus entraînante, quasiment étourdissante, qui interpelle et donne à cette mécanique qui se met en place une dynamique à la fois répétitive, pour tous les interprètes, et différente entre eux.
D'où viennent ces mouvements allant de la paume de la main jusqu'à la plante des pieds en remontant tout le tronc. Qu'est-ce qui les anime ? Est-ce un flux intérieur ou une force extérieure ? Sur le plateau, les artistes sont comme secoués par des mécanismes corporels, tels des automates, afin d'exécuter des gestes très calibrés et en harmonie les uns avec les autres.
Cela démarre doucement avec une première danseuse qui bouge légèrement en montant et descendant les paumes de ses deux mains. Puis, à tour de rôle, ensuite par paire, puis en groupe, ils sont pris de bascules, au niveau des jambes, des mains et des bras, de différentes latitudes, avec des va-et-vient continuels au travers d'articulations au début géométriques puis fluides. C'est aussi une musique, métronomique, qui devient de plus en plus entraînante, quasiment étourdissante, qui interpelle et donne à cette mécanique qui se met en place une dynamique à la fois répétitive, pour tous les interprètes, et différente entre eux.
D'où viennent ces mouvements allant de la paume de la main jusqu'à la plante des pieds en remontant tout le tronc. Qu'est-ce qui les anime ? Est-ce un flux intérieur ou une force extérieure ? Sur le plateau, les artistes sont comme secoués par des mécanismes corporels, tels des automates, afin d'exécuter des gestes très calibrés et en harmonie les uns avec les autres.
© Julie Artacho.
Plus le spectacle avance et plus l'espace est pris en compte avec des déplacements et une fluidité qui se fait jour dans des gestiques aux contours qui deviennent de plus en plus élastiques. La prise de conscience de leur être, du groupe et de leur environnement s'élabore par jalon. C'est d'abord le corps qui est intégré avec ces différentes parties, puis l'espace dans ses largeurs et enfin la voix dont les cris poussés sont à la frontière de l'humanité et de la robotique. Ces différents jalons donnent à voir une forme de liberté qui est prise au fil du spectacle par les interprètes qui se délaissent d'oscillations répétitives pour adopter des gestes plus lâches et libres, bien que toujours marqués par la répétition.
Avec de petites gestiques, démarrant par le bout des membres supérieurs, les corps se trouvent embarqués dans des mouvements beaucoup plus amples accompagnés de bifurcations et de replis corporels. La relation n'est jamais brisée entre les danseurs, même si elle est indifférente au début. Ils peuvent rester fixes, tourner sur eux-mêmes et se synchroniser. Ou à l'inverse partir sur des gestiques en solo, bien que l'ensemble offre toujours une homogénéité dans son rapport à l'espace et à l'autre. C'est un dialogue corporel par paire au début, puis du groupe en entier qui s'établit. Même si chaque artiste semble être dans un pré carré bien à lui au début du spectacle, rapidement s'inscrit un lien gestuel entre tous. La solitude corporelle n'entre pas en ligne de compte même si l'oralité est absente et les regards indifférents à ce qui se passe autour de chacun. Une indifférence qui entre en sommeil plus profondément quand la représentation avance.
Ce balancement côté cour trouve un écho côté jardin. Ces mouvements en avant-scène se répercutent en arrière scène par une bascule. Ils deviennent de plus en plus amples et de plus en plus rapides. Puis nos artistes sont parfois habités d'un sentiment enfantin et joyeux où ils tournent comme des aiguilles d'une montre en chantonnant des sons gutturaux. Le mécanisme s'enfuit, l'humanité montre ses frissons, mais toujours fuyant. Nous sommes à la frontière entre le robot et l'humain, dans des gestes jamais répétitifs, mais toujours récurrents.
Des choses s'échappent à un cadre homogène d'une répétition ordonnée, comme ces mains, ces membres inférieurs et supérieurs, ces troncs qui prennent différentes directions où alternent bascules et gesticulations. Les corps deviennent terrain d'automatismes allant à une volonté de liberté, mais réduite à sa plus simple expression, comme si leur périmètre était à chaque fois préalablement tracé.
C'est très physique. Nul arrêt, nulle pause, les interprètes se font pantomimes, robots ou humains. Ou un mélange de tout cela. Leur allure est comme celle d'une locomotive à pleine vitesse qu'on voit se mouvoir sans s'apercevoir de mécanismes internes mis en œuvre. C'est le corps qui se montre physiquement, comme un défi à l'endurance avec un tronc, médiateur absolu dans des enchaînements gestiques. Une très belle création.
Avec de petites gestiques, démarrant par le bout des membres supérieurs, les corps se trouvent embarqués dans des mouvements beaucoup plus amples accompagnés de bifurcations et de replis corporels. La relation n'est jamais brisée entre les danseurs, même si elle est indifférente au début. Ils peuvent rester fixes, tourner sur eux-mêmes et se synchroniser. Ou à l'inverse partir sur des gestiques en solo, bien que l'ensemble offre toujours une homogénéité dans son rapport à l'espace et à l'autre. C'est un dialogue corporel par paire au début, puis du groupe en entier qui s'établit. Même si chaque artiste semble être dans un pré carré bien à lui au début du spectacle, rapidement s'inscrit un lien gestuel entre tous. La solitude corporelle n'entre pas en ligne de compte même si l'oralité est absente et les regards indifférents à ce qui se passe autour de chacun. Une indifférence qui entre en sommeil plus profondément quand la représentation avance.
Ce balancement côté cour trouve un écho côté jardin. Ces mouvements en avant-scène se répercutent en arrière scène par une bascule. Ils deviennent de plus en plus amples et de plus en plus rapides. Puis nos artistes sont parfois habités d'un sentiment enfantin et joyeux où ils tournent comme des aiguilles d'une montre en chantonnant des sons gutturaux. Le mécanisme s'enfuit, l'humanité montre ses frissons, mais toujours fuyant. Nous sommes à la frontière entre le robot et l'humain, dans des gestes jamais répétitifs, mais toujours récurrents.
Des choses s'échappent à un cadre homogène d'une répétition ordonnée, comme ces mains, ces membres inférieurs et supérieurs, ces troncs qui prennent différentes directions où alternent bascules et gesticulations. Les corps deviennent terrain d'automatismes allant à une volonté de liberté, mais réduite à sa plus simple expression, comme si leur périmètre était à chaque fois préalablement tracé.
C'est très physique. Nul arrêt, nulle pause, les interprètes se font pantomimes, robots ou humains. Ou un mélange de tout cela. Leur allure est comme celle d'une locomotive à pleine vitesse qu'on voit se mouvoir sans s'apercevoir de mécanismes internes mis en œuvre. C'est le corps qui se montre physiquement, comme un défi à l'endurance avec un tronc, médiateur absolu dans des enchaînements gestiques. Une très belle création.
"Les jolies choses"
© Mathieu Doyon.
Création de Catherine Gaudet.
Interprètes à la création : Francis Ducharme, Caroline Gravel, Leïla Mailly, Scott McCabe, James Phillips.
Avec : Dany Desjardins, Stacey Désilier, Caroline Gravel, James Phillips, Lauren Semeschuk.
Musique : Antoine Berthiaume.
Aide à la dramaturgie et direction des répétitions : Sophie Michaud.
Éclairages : Hugo Dalphond.
Costumes : Marilène Bastien.
Production : Compagnie Catherine Gaudet.
À partir de 13 ans.
Durée : 55 minutes.
Le spectacle a eu lieu du 29 novembre au 2 décembre 2023.
Théâtre national de Chaillot, Salle Firmin Gémier, Paris 16e, 01 53 65 30 00.
>> theatre-chaillot.fr
Interprètes à la création : Francis Ducharme, Caroline Gravel, Leïla Mailly, Scott McCabe, James Phillips.
Avec : Dany Desjardins, Stacey Désilier, Caroline Gravel, James Phillips, Lauren Semeschuk.
Musique : Antoine Berthiaume.
Aide à la dramaturgie et direction des répétitions : Sophie Michaud.
Éclairages : Hugo Dalphond.
Costumes : Marilène Bastien.
Production : Compagnie Catherine Gaudet.
À partir de 13 ans.
Durée : 55 minutes.
Le spectacle a eu lieu du 29 novembre au 2 décembre 2023.
Théâtre national de Chaillot, Salle Firmin Gémier, Paris 16e, 01 53 65 30 00.
>> theatre-chaillot.fr