© Pierre Grosbois.
Loin de ce vacarme urbain, un public varié - lycéens, actifs et retraités - s’imprègne dans le noir de la voix douce et envoûtante de ce petit bout de femme revenant sur le drame qui l’a frappée alors à peine âgée de 9 ans. Le drame, le vrai, celui qui surgit du jour au lendemain.
Le silence, puis la lumière et cette mère… la sienne, sa maman. "Maman" mot qu’elle ne prononcera pas, tout comme "papa". Difficile de comprendre qu’on retire à une gamine de 9 ans les premiers mots sortis de sa bouche après les incontournables "areuh"… C’est vrai, qui des deux arrivent en tête ? "Papa", "Mama" "maman" ?… Il y a la mère qu’elle raconte, et la mer qui remonte, pieds nus sur la plage de ses souvenirs. Il y a le père qu’elle évoque avec des mots tendres et sa voix de velours. Un lien fort, sincère, qui me prend au corps.
Perdre un parent, c’est une épreuve dans la vie d’un enfant, mais les deux… Et pourtant, on sourit, assez souvent même. Chaque détail est poignant. Son frère, le grand-père, le baby-sitter, tous acteurs d’un film dont le scénario vient briser les cœurs. Un frère, une sœur. Un cauchemar dont il faut se réveiller. C’est-à-dire, accuser le coup ! Encaisser le choc. Vivre, simplement.
Le silence, puis la lumière et cette mère… la sienne, sa maman. "Maman" mot qu’elle ne prononcera pas, tout comme "papa". Difficile de comprendre qu’on retire à une gamine de 9 ans les premiers mots sortis de sa bouche après les incontournables "areuh"… C’est vrai, qui des deux arrivent en tête ? "Papa", "Mama" "maman" ?… Il y a la mère qu’elle raconte, et la mer qui remonte, pieds nus sur la plage de ses souvenirs. Il y a le père qu’elle évoque avec des mots tendres et sa voix de velours. Un lien fort, sincère, qui me prend au corps.
Perdre un parent, c’est une épreuve dans la vie d’un enfant, mais les deux… Et pourtant, on sourit, assez souvent même. Chaque détail est poignant. Son frère, le grand-père, le baby-sitter, tous acteurs d’un film dont le scénario vient briser les cœurs. Un frère, une sœur. Un cauchemar dont il faut se réveiller. C’est-à-dire, accuser le coup ! Encaisser le choc. Vivre, simplement.
© Pierre Grosbois.
J’ai connu une femme, proche de moi, qui, elle, à la mort accidentelle de sa maman, a carrément perdu sa voix. Aphone pendant plus d’un mois. Impensable de ne plus jamais appeler son père "papa", ni de lui tirer le bras pour aller au cinéma. Inimaginable de ne plus dire à sa mère : "maman, tu me prêtes tes boucles d’oreilles ?", si triste de se dire qu’un jour l’un et l’autre, en effet, ne seront plus là. Mais pas tout de suite, pas comme ça. Il n’y a que dans les mauvais films qu’on assiste à ça, n’est-ce pas ?
On suit son récit, encore, on sourit. De la douceur dans les mots, et puis soudain : le choc. L’accident, la sortie de route. Un élément surgissant de nulle part qui brise les tympans dans la salle Roland Topor de ce théâtre parisien. La sonnerie d’un téléphone portable a retenti. Une musique de "d’jeun" comme on dit ! Un morceau de dance pour les jeunes filles en fleur et Roland Topor qui n’aurait certainement pas ri.
La précieuse comédienne a étrangement réagi face à cet énergumène malpoli. Ni bien ni mal, juste un regard bien senti. Avec le sourire. Elle aurait pu arrêter le spectacle, se mettre en colère, critiquer cette mode qui peut foutre un spectacle en l’air. Elle aurait pu dire : "si j’étais ta mère …". Mais non. Et puis, à quoi ça sert ? Alors, la comédienne, habile sur ses pointes, a repris le fil de son histoire. Le public, à l’exception de cette jeunette, lui rendait si bien.
Au théâtre du Rond-Point, loin du vacarme urbain, j’ai enfin rencontré cette comédienne. Une jolie brune au corps gracile vêtue d’une robe, couleur pastel. Une ballerine, demoiselle devenue femme qui a offert sur un plateau un vrai bijou. Un solo d’or, admirablement maîtrisé par la subtile Céline Milliat-Baumgartner avec pour valeur ajoutée une mise en scène élégante et très soignée de Pauline Bureau.
Un bijou, certainement.
De pacotille ? Non.
Brillantissime.
Vu en mars 2018 au Théâtre du Rond-Point, Paris.
On suit son récit, encore, on sourit. De la douceur dans les mots, et puis soudain : le choc. L’accident, la sortie de route. Un élément surgissant de nulle part qui brise les tympans dans la salle Roland Topor de ce théâtre parisien. La sonnerie d’un téléphone portable a retenti. Une musique de "d’jeun" comme on dit ! Un morceau de dance pour les jeunes filles en fleur et Roland Topor qui n’aurait certainement pas ri.
La précieuse comédienne a étrangement réagi face à cet énergumène malpoli. Ni bien ni mal, juste un regard bien senti. Avec le sourire. Elle aurait pu arrêter le spectacle, se mettre en colère, critiquer cette mode qui peut foutre un spectacle en l’air. Elle aurait pu dire : "si j’étais ta mère …". Mais non. Et puis, à quoi ça sert ? Alors, la comédienne, habile sur ses pointes, a repris le fil de son histoire. Le public, à l’exception de cette jeunette, lui rendait si bien.
Au théâtre du Rond-Point, loin du vacarme urbain, j’ai enfin rencontré cette comédienne. Une jolie brune au corps gracile vêtue d’une robe, couleur pastel. Une ballerine, demoiselle devenue femme qui a offert sur un plateau un vrai bijou. Un solo d’or, admirablement maîtrisé par la subtile Céline Milliat-Baumgartner avec pour valeur ajoutée une mise en scène élégante et très soignée de Pauline Bureau.
Un bijou, certainement.
De pacotille ? Non.
Brillantissime.
Vu en mars 2018 au Théâtre du Rond-Point, Paris.
"Les bijoux de pacotille"
© Pierre Grosbois.
Texte : Céline Milliat-Baumgartner (publié aux éditions Arléa).
Mise en scène : Pauline Bureau.
Avec : Céline Milliat-Baumgartner.
Scénographie : Emmanuelle Roy.
Costumes et accessoires : Alice Touvet.
Composition musicale et sonore : Vincent Hulot.
Lumière et régie générale : Bruno Brinas.
Dramaturgie : Benoîte Bureau.
Vidéo : Christophe Touche.
Magie : Benoît Dattez.
Travail chorégraphique : Cécile Zanibelli.
Régie générale et son : Sébastien Villeroy.
Régie Lumière : Pauline Falourd.
Production La Part des Anges.
Durée : 1 h 05.
Spectacle conseillé à partir de 13 ans.
Du 10 au 21 mai 2022.
Mardi, mercredi et vendredi à 20 h, jeudi à 19 h, samedi à 16 h.
Théâtre 14, Paris 14e, 01 45 45 49 77.
>> theatre14.fr
Mise en scène : Pauline Bureau.
Avec : Céline Milliat-Baumgartner.
Scénographie : Emmanuelle Roy.
Costumes et accessoires : Alice Touvet.
Composition musicale et sonore : Vincent Hulot.
Lumière et régie générale : Bruno Brinas.
Dramaturgie : Benoîte Bureau.
Vidéo : Christophe Touche.
Magie : Benoît Dattez.
Travail chorégraphique : Cécile Zanibelli.
Régie générale et son : Sébastien Villeroy.
Régie Lumière : Pauline Falourd.
Production La Part des Anges.
Durée : 1 h 05.
Spectacle conseillé à partir de 13 ans.
Du 10 au 21 mai 2022.
Mardi, mercredi et vendredi à 20 h, jeudi à 19 h, samedi à 16 h.
Théâtre 14, Paris 14e, 01 45 45 49 77.
>> theatre14.fr