© Simon Gosselin.
Un univers ordonné, synthétique, choisi par Charlotte Lagrange (autrice et metteuse en scène) pour faire vivre au plateau la recherche de ces petits pouvoirs omniprésents dans notre société d'entreprises, ses influences malsaines, souterraines, inavouées, inavouables, mais qui tapissent beaucoup de ces relations où l'ambition prime. Le petit cabinet d'architecture est ici l'ordre dans lequel les personnages vont évoluer devant nous. Une agence elle-même soumise à la domination du marché et surtout d'un autre cabinet d'archi, plus considérable, qui a pignon sur rue à Osaka, au Japon. Les engrenages concrets sont en place.
Les ingrédients : les deux dirigeants de l'agence, un homme et une femme, en rivalité de notoriété, une jeune stagiaire architecte embauchée au début de l'histoire, talentueuse, son compagnon qui sera une victime collatérale du drame. Et le piment qui va mettre les éléments en actes : l'ambition. Une ambition si viscérale qu'elle est la cause d'abus, de trahison.
Les ingrédients : les deux dirigeants de l'agence, un homme et une femme, en rivalité de notoriété, une jeune stagiaire architecte embauchée au début de l'histoire, talentueuse, son compagnon qui sera une victime collatérale du drame. Et le piment qui va mettre les éléments en actes : l'ambition. Une ambition si viscérale qu'elle est la cause d'abus, de trahison.
© Simon Gosselin.
Pourtant Charlotte Lagrange ne s'attaque pas frontalement à son sujet. Elle incorpore, à ce qui n'aurait pu être qu'une histoire de rivalité professionnelle, une part considérable de profondeur psychologique qu'elle exprime dans une recherche esthétique poussée. Les rêves, les cauchemars, les visions de la jeune stagiaire Laïa, comme les souvenirs cuisants des autres protagonistes, se déroulent comme surgis d'un monde souterrain et finissent par dévaster totalement l'ordre propret et l'apparence aseptisée de l'agence.
Sans suivre une pure narration chronologique, sa mise en scène juxtapose les mondes (le réel et le visionnaire) en passages s'ignorant les uns des autres. Les symboles esthétiquement disséminés (en particulier ceux du sang très présent au plateau, le mythe d'un japon entrepreneurial absolu et ses traditions)sont pour la plupart extrêmement naïfs, mais ils ajoutent à l'histoire simple, elle aussi, une dimension onirique intéressante. On y retrouve l'eau comme élément purificateur, mais le sang aussi, des désirs de retrouver la nature, comme si "l'Architecte" (autre nom que l'on peut donner à Dieu) avait égaré son cœur et ses désirs.
Et c'est finalement ce décor, en partie détruit à la fin du spectacle, qui parle autant que le destin de ces personnages qui, plongeant de plus en plus dans un mysticisme hors du réel, finissent par s'autodétruire dans une sorte d'extase purificatrice.
Vu au Théâtre Ouvert, Paris lors des représentation qui ont eu lieu du 8 au 19 mars 2022.
Sans suivre une pure narration chronologique, sa mise en scène juxtapose les mondes (le réel et le visionnaire) en passages s'ignorant les uns des autres. Les symboles esthétiquement disséminés (en particulier ceux du sang très présent au plateau, le mythe d'un japon entrepreneurial absolu et ses traditions)sont pour la plupart extrêmement naïfs, mais ils ajoutent à l'histoire simple, elle aussi, une dimension onirique intéressante. On y retrouve l'eau comme élément purificateur, mais le sang aussi, des désirs de retrouver la nature, comme si "l'Architecte" (autre nom que l'on peut donner à Dieu) avait égaré son cœur et ses désirs.
Et c'est finalement ce décor, en partie détruit à la fin du spectacle, qui parle autant que le destin de ces personnages qui, plongeant de plus en plus dans un mysticisme hors du réel, finissent par s'autodétruire dans une sorte d'extase purificatrice.
Vu au Théâtre Ouvert, Paris lors des représentation qui ont eu lieu du 8 au 19 mars 2022.
"Les Petits pouvoirs"
© Simon Gosselin.
Texte : Charlotte Lagrange (Éditions Tapuscrit/Théâtre Ouvert).
Mise en scène : Charlotte Lagrange.
Avec : Clara Lama Schmit, Sidney Ali Mehelleb, Julie Pilod, Rodolphe Poulain et Gen Shimaoka.
Collaboratrice a la mise en scène : Constance Larrieu.
Scénographe : Camille Riquier.
Assistantes scénographie : Salomé Bathany et Aouregan Floc'h.
Création sonore : Samuel Favart-Mikcha.
Création lumière : Mathilde Chamoux.
Costumes : Juliette Gaudel.
Régisseur général et construction : Baptiste Douaud.
Cie La Chair du Monde (Grand Est).
Durée : 1 h 50.
À partir de 15 ans.
Mise en scène : Charlotte Lagrange.
Avec : Clara Lama Schmit, Sidney Ali Mehelleb, Julie Pilod, Rodolphe Poulain et Gen Shimaoka.
Collaboratrice a la mise en scène : Constance Larrieu.
Scénographe : Camille Riquier.
Assistantes scénographie : Salomé Bathany et Aouregan Floc'h.
Création sonore : Samuel Favart-Mikcha.
Création lumière : Mathilde Chamoux.
Costumes : Juliette Gaudel.
Régisseur général et construction : Baptiste Douaud.
Cie La Chair du Monde (Grand Est).
Durée : 1 h 50.
À partir de 15 ans.
Tournée
Du 22 au 26 mars 2022 : Théâtre de La Manufacture - CDN Nancy Lorraine, Nancy (54).
Du 29 mars au 1er avril 2022 : La Comédie - CDN, Reims (51).
10 et 11 mai 2022 : La Comédie - CDN Drôme Ardèche, Valence (26).
17 et 18 mai 2022 : Théâtre des Îlets - CDN, Montluçon (03).
Du 22 au 26 mars 2022 : Théâtre de La Manufacture - CDN Nancy Lorraine, Nancy (54).
Du 29 mars au 1er avril 2022 : La Comédie - CDN, Reims (51).
10 et 11 mai 2022 : La Comédie - CDN Drôme Ardèche, Valence (26).
17 et 18 mai 2022 : Théâtre des Îlets - CDN, Montluçon (03).
© Simon Gosselin.