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Ensemble créé par Pierre Boulez en 1976, les Intercontemporain se consacre bien évidemment à la musique du XXe siècle et à celle du XXIe. Ces 31 musiciens solistes placés sous la direction du chef d'orchestre et compositeur Matthias Pintscher sont des arpenteurs passionnés des territoires gagnés de la musique, d'éminents voyageurs au service de l'exploration du son dans tous ses états. Mais bien plus encore. Ils l'ont encore montré début février à la Cité de la Musique pour un Grand Soir numérique qui faisait le bilan de la création à l'ère des nouvelles technologies dans le cadre d'une édition de la Biennale Nemo.
Rien de ce qui se crée ne leur est étranger. Ils interviennent partout : au sein de performances audiovisuelles, jamais loin de sculptures cinétiques, familiers des "gestruments" et habitués des modes de jeu se mêlant sans peine à l'informatique musicale, entre autres. Dans une soirée riche, propre à explorer l'espace de création entre arts et technologies, l'ensemble a créé les Triades pour contrebasse, ensemble et dispositif électronique de Yann Robin. Ce compositeur né en 1974 a pensé ses Triades à l'intérieur d'un grand cycle conçu autour de la contrebasse ; celle de Nicolas Crosse, le contrebassiste et soliste de l'Ensemble Intercontemporain - à qui l'œuvre est évidemment dédicacée (ainsi qu'à Robin Meier, le programmateur de Robin).
Rien de ce qui se crée ne leur est étranger. Ils interviennent partout : au sein de performances audiovisuelles, jamais loin de sculptures cinétiques, familiers des "gestruments" et habitués des modes de jeu se mêlant sans peine à l'informatique musicale, entre autres. Dans une soirée riche, propre à explorer l'espace de création entre arts et technologies, l'ensemble a créé les Triades pour contrebasse, ensemble et dispositif électronique de Yann Robin. Ce compositeur né en 1974 a pensé ses Triades à l'intérieur d'un grand cycle conçu autour de la contrebasse ; celle de Nicolas Crosse, le contrebassiste et soliste de l'Ensemble Intercontemporain - à qui l'œuvre est évidemment dédicacée (ainsi qu'à Robin Meier, le programmateur de Robin).
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Dans cette pièce où les outils numériques, la vidéo réagissent en temps réel à l'action physique du soliste sur son instrument, le son est traité par l'électronique et diffusé au travers d'un réseau de haut-parleurs disposés en dôme. Entre l'énergie impressionnante du contrebassiste sommé de lutter pour sculpter une matière inflammable et l'engagement total des vingt autres solistes parfaitement en phase (dont la harpe et deux pianos), cette création de Yann Robin, un des lauréats de la Fondation Royaumont et un fidèle de l'Ircam, a creusé sa différence dans un environnement déjà très inventif (Alex Augier/Alba G. Corral, Simon Steen-Andersen…).
Fort de la richesse de leur longue expérience et avec un appétit intact, l'ensemble a également brillé lors du week-end consacré à Steve Reich début mars. Ce fut l'un des derniers concerts donnés à la Philharmonie avant le grand confinement.
Dans la salle, beaucoup de jeunes et, clairement, un public bien plus large que celui qui d'habitude s'intéresse à la musique contemporaine. C'est bien sûr grâce à ce compositeur né en 1936 à New York qui a toujours su intéresser une très large audience. Pionnier de la musique dite répétitive ou minimaliste, le compositeur américain était à l'honneur pour trois œuvres dont une création française.
Fort de la richesse de leur longue expérience et avec un appétit intact, l'ensemble a également brillé lors du week-end consacré à Steve Reich début mars. Ce fut l'un des derniers concerts donnés à la Philharmonie avant le grand confinement.
Dans la salle, beaucoup de jeunes et, clairement, un public bien plus large que celui qui d'habitude s'intéresse à la musique contemporaine. C'est bien sûr grâce à ce compositeur né en 1936 à New York qui a toujours su intéresser une très large audience. Pionnier de la musique dite répétitive ou minimaliste, le compositeur américain était à l'honneur pour trois œuvres dont une création française.
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Ce fut d'abord le Double Sextet pour ensemble, composé en 2007, pour un effectif sonorisé de deux fois six - donc pour douze musiciens (cordes graves au centre, bois aux extrêmes, deux vibraphones, deux pianos, et des percussions magnifiques). Les musiciens dirigés par la cheffe Lucie Leguay portent à l'incandescence l'energéia de cette vague infiniment roulée avec sa superposition de motifs répétés, continuellement décalée, extrêmement stimulante, créant la possibilité de multiples contrepoints simultanés entre instruments identiques. Une œuvre enthousiasmante, parfaitement maîtrisée ici par l'EIC.
Runner pour grand ensemble, composé en 2016, comprenant une vingtaine des solistes de l'ensemble, est une pièce qui nous a semblé moins intéressante. Cette nouvelle voie expérimentée par Steve Reich, jouant sur un tempo plus ou moins constant avec ses cinq mouvements joués sans interruption, ne s'extrait guère du commun d'une certaine écriture contemporaine plus convenue, avec ses variations et ses modulations aussi lissées que monotones.
Après l'entracte, retour à une œuvre des plus roborative due à la collaboration du peintre Gerhardt Richter, de la vidéaste Corinna Belz sur une musique de Steve Reich. C'est Moving Picture 946-3. Composée en 2018-2019, la partition de Steve Reich épouse la reproduction informatique de l'œuvre du peintre, in vivo sur grand écran. Selon le schéma de la division, des répliques en miroir et d'un éternel recommencement, l'œuvre offre une série d'images abstraites, de motifs plus ou moins denses colorés, d'anamorphoses qui épousent la musique hypnotique - jouant elle-même de sa géométrie minimaliste. Une expérience filmique et musicale qui s'apparente parfois à de l'abstraction psychédélique. Dirigé cette fois par George Jackson, l'Ensemble Intercontemporain transcende là encore ce geste radical et en fait un vrai morceau de bravoure.
Runner pour grand ensemble, composé en 2016, comprenant une vingtaine des solistes de l'ensemble, est une pièce qui nous a semblé moins intéressante. Cette nouvelle voie expérimentée par Steve Reich, jouant sur un tempo plus ou moins constant avec ses cinq mouvements joués sans interruption, ne s'extrait guère du commun d'une certaine écriture contemporaine plus convenue, avec ses variations et ses modulations aussi lissées que monotones.
Après l'entracte, retour à une œuvre des plus roborative due à la collaboration du peintre Gerhardt Richter, de la vidéaste Corinna Belz sur une musique de Steve Reich. C'est Moving Picture 946-3. Composée en 2018-2019, la partition de Steve Reich épouse la reproduction informatique de l'œuvre du peintre, in vivo sur grand écran. Selon le schéma de la division, des répliques en miroir et d'un éternel recommencement, l'œuvre offre une série d'images abstraites, de motifs plus ou moins denses colorés, d'anamorphoses qui épousent la musique hypnotique - jouant elle-même de sa géométrie minimaliste. Une expérience filmique et musicale qui s'apparente parfois à de l'abstraction psychédélique. Dirigé cette fois par George Jackson, l'Ensemble Intercontemporain transcende là encore ce geste radical et en fait un vrai morceau de bravoure.
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Prochain concert après confinement ? :
13 et 14 mai à 20 h 30 à la Philharmonie de Paris.
"Lost in dance/Pierrot lunaire".
Saburo Teshigawara, L'art de l'épure.
Musique : Arnold Schönberg, Alban Berg.
>> ensembleintercontemporain.com
13 et 14 mai à 20 h 30 à la Philharmonie de Paris.
"Lost in dance/Pierrot lunaire".
Saburo Teshigawara, L'art de l'épure.
Musique : Arnold Schönberg, Alban Berg.
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