© Axel Cœuret.
Alors que le festival a démarré depuis quelques jours et que la chaleur se fait un peu moins opiniâtre à Reims, les enfants et leurs parents remplissent peu à peu les gradins du joli Théâtre du Manège en ce mercredi 28 juin. Le Duo Jatekok, formé des deux complices du piano à quatre mains, Adelaïde Panaget et Naïri Badal, leur a concocté avec le comédien-mime Julien Cottereau un spectacle émouvant et drôle, "Le Petit Prince, à travers les étoiles" mis en scène par Fane Desrues.
Cette adaptation du célèbre conte d'Antoine de Saint-Exupéry, célébrant l'amour du monde et les trésors de l'imagination (1), permet d'évoquer devant un (très) jeune public enthousiaste et volontiers joueur les différentes rencontres vécues par le Petit Prince. Racontées à l'aviateur perdu dans un désert par le Petit Prince (c'est le comédien qui joue tous les personnages avec sensibilité et talent), ces histoires sont rythmées par les œuvres de Debussy, Ravel, Tchaïkovski ou encore Chopin. Les deux amies du Duo Jatekok interprètent avec grâce ce répertoire mais elles n'hésitent pas aussi à intervenir dans ce théâtre imaginaire. Le piano se fait moteur de l'avion qu'on répare ou abri de l'aviateur à l'occasion. Une réussite que cette variation inattendue de l'immortelle histoire de Saint-Ex, provoquant rires et émotion chez les grands et les petits.
Cette adaptation du célèbre conte d'Antoine de Saint-Exupéry, célébrant l'amour du monde et les trésors de l'imagination (1), permet d'évoquer devant un (très) jeune public enthousiaste et volontiers joueur les différentes rencontres vécues par le Petit Prince. Racontées à l'aviateur perdu dans un désert par le Petit Prince (c'est le comédien qui joue tous les personnages avec sensibilité et talent), ces histoires sont rythmées par les œuvres de Debussy, Ravel, Tchaïkovski ou encore Chopin. Les deux amies du Duo Jatekok interprètent avec grâce ce répertoire mais elles n'hésitent pas aussi à intervenir dans ce théâtre imaginaire. Le piano se fait moteur de l'avion qu'on répare ou abri de l'aviateur à l'occasion. Une réussite que cette variation inattendue de l'immortelle histoire de Saint-Ex, provoquant rires et émotion chez les grands et les petits.
© Axel Cœuret.
En soirée, dans le beau Salon Degermann Art Déco du centre-ville, la pianiste Vanessa Wagner et le chœur Spirito proposent un "Schumann intime" avec un répertoire plutôt rare au concert de seize des Lieder für Frauenstimmen und Klavier (2) du compositeur allemand, dont on sait qu'il fut un temps chef de chœur à Dresde. À ces "Romanzen und Balladen" écrites entre 1841 et 1853 (extraites des opus 64 à 114) se mêlent les neuf "Scènes de la Forêt" composée de 1848 à 1849 alors que le compositeur doit affronter de terribles crises de dépression. Il lui reste alors sept ans à vivre - cinq si on retire les deux années d'enfermement à l'asile pour avoir tenté de fuir ses hallucinations auditives en se jetant dans le Rhin (en 1854).
Les tableaux miniatures que forment les "Waldzenen" retracent au piano les impressions d'un Voyageur mystérieux qui traverse une forêt, ses lieux maudits ("Verrufene Stelle" n°4), ses Chasseurs ("Jager auf des lauer" n°2), son Oiseau-prophète ("Vogel als Prophet" n°7) et autres locataires évoqués par les titres de scènes retraçant de surcroît ses divers états d'âme (3) - jusqu'à un adieu plutôt ambigu dans la dernière scène. Ce monument poétique du piano romantique, inspiré par le poète Jean-Paul ou E.T.A Hoffmann, est prévu ici pour faire écho par ses thèmes et ses motifs mélodiques aux poèmes de F. Rückert ou F. Eichendorff mis en musique dans ses superbes lieder par Schumann. Ce soir-là hélas l'intimité n'est guère au rendez-vous.
Les tableaux miniatures que forment les "Waldzenen" retracent au piano les impressions d'un Voyageur mystérieux qui traverse une forêt, ses lieux maudits ("Verrufene Stelle" n°4), ses Chasseurs ("Jager auf des lauer" n°2), son Oiseau-prophète ("Vogel als Prophet" n°7) et autres locataires évoqués par les titres de scènes retraçant de surcroît ses divers états d'âme (3) - jusqu'à un adieu plutôt ambigu dans la dernière scène. Ce monument poétique du piano romantique, inspiré par le poète Jean-Paul ou E.T.A Hoffmann, est prévu ici pour faire écho par ses thèmes et ses motifs mélodiques aux poèmes de F. Rückert ou F. Eichendorff mis en musique dans ses superbes lieder par Schumann. Ce soir-là hélas l'intimité n'est guère au rendez-vous.
© Axel Cœuret.
Si le chœur Spirito, formé de huit chanteuses (quatre sopranos, quatre altos) au métier sûr, montre cohésion et raffinement dans les couleurs dans des combinaisons à trois, quatre ou plus, accompagné précisément par Vanessa Wagner, les "Waldzenen" interprétées par la généreuse pianiste (on connaît ses nombreux engagements citoyens) entre les romances souffrent parfois d'un manque de nuances et de subtilité. Plus passionnés que passionnants, les climats de ses "Scènes de la Forêt" ne bénéficient pas en outre d'une acoustique idéale. A cappella, Spirito déclenche l'émotion avec un lied de Robert Pascal (né en 1952), "So Fern", avec son principe de composition polyphonique transcendé par le procédé de la spatialisation du son, admirablement rendu ici.
Beaucoup de beaux concerts à destination des petits et des grands suivront. Entre autres, le 6 juillet Lambert Wilson, récitant, accompagne l'excellent Jean-Philippe Collard dans un large répertoire de Scarlatti à Debussy. Le 8 juillet l'ensemble Canticum Novum ressuscite les splendeurs de Tolède au XIIIe siècle alors que le contre-ténor Philippe Jaroussky donnera des cantates sacrées avec Le Concert de la Loge dirigé par Julien Chauvin (12 juillet).
Beaucoup de beaux concerts à destination des petits et des grands suivront. Entre autres, le 6 juillet Lambert Wilson, récitant, accompagne l'excellent Jean-Philippe Collard dans un large répertoire de Scarlatti à Debussy. Le 8 juillet l'ensemble Canticum Novum ressuscite les splendeurs de Tolède au XIIIe siècle alors que le contre-ténor Philippe Jaroussky donnera des cantates sacrées avec Le Concert de la Loge dirigé par Julien Chauvin (12 juillet).
© Axel Cœuret.
Le grand moment du festival est aussi le concert pique-nique final du 22 juillet dans le Parc de Champagne rémois (fréquenté par dix-huit mille personnes l'an dernier !).
(1) Le plus réussi des moutons ne se cache-t-il pas dans une caisse ?
(2) Lieder pour Chœur de Femmes.
(3) Par le procédé de l'hypallage toujours : voir la scène n° 5 "Fleurs solitaires" ("Eisame Blumen").
Du 22 juin au 12 juillet 2017.
Renseignements et réservations :
>> flaneriesreims.com
(1) Le plus réussi des moutons ne se cache-t-il pas dans une caisse ?
(2) Lieder pour Chœur de Femmes.
(3) Par le procédé de l'hypallage toujours : voir la scène n° 5 "Fleurs solitaires" ("Eisame Blumen").
Du 22 juin au 12 juillet 2017.
Renseignements et réservations :
>> flaneriesreims.com