© Christophe Raynaud de Lage.
Côté cour, Ludivine Sagnier attend à côté de Pierre Belleville le démarrage du spectacle, avant qu'elle n'investisse le plateau. Puis, pleine lumière où V. (Ludivine Sagnier) apparaît habillée en bas de jogging et des baskets avec un haut-le-corps. Elle commence son récit avec le visage fatigué et les traits tirés. En arrière-scène, un voile translucide ferme le plateau où parfois V. plante ses mains en étirant son corps après chaque séquence. Dans ces instants, c'est presque une ombre que l'on devine avec une voix, continuant sa narration, un peu en écho, comme à la fois proche, par le volume sonore, et distante par la modification de timbre qui en est effectuée.
Dans cet entre-deux où le spectacle n'a pas encore débuté, c'est autant la comédienne que l'on voit qu'une inconnue, puisqu'en dehors du plateau et se tenant à l'ombre, comme mise de côté sur une scène pourtant déjà éclairée avec un public pas très attentif de ce qui se passe.
Dans cet entre-deux où le spectacle n'a pas encore débuté, c'est autant la comédienne que l'on voit qu'une inconnue, puisqu'en dehors du plateau et se tenant à l'ombre, comme mise de côté sur une scène pourtant déjà éclairée avec un public pas très attentif de ce qui se passe.
© Christophe Raynaud de Lage.
Est ainsi souligné cette sorte de déni autour de la pédophilie qui existait et qu'un silence entourait quand les personnes incriminées étaient couvertes et excusées par un milieu culturel du fait de leur notoriété. Et elles le sont toujours, même si le rapport sexuel est d'un autre ordre, mais reste toujours abusif. Dans le cas de Vanessa Springora, elle raconte, dans "Le Consentement" (2020), la relation pédophile entre G.M. et V.S., jeune adolescente de 14 ans, des initiales qui cachent à peine celle qu'elle a eue au même âge avec Gabriel Matzneff.
Sur le plateau, après chacun de ses récits, elle étend ses bras avec une tension des jambes prises de tremblements, comme pour débarrasser son corps de flétrissures. La mise en scène de Sébastien Davis donne une visibilité des séquelles autant psychiques que physiques subies par V. Ainsi est mis en exergue le côté autant intime qu'extime de cette relation pédophile.
Tous les protagonistes sont joués par la narratrice V. dont sa mère et essentiellement G., Cioran (1911-1995) y intervient aussi une fois. Ni costumes et ni maquillages spécifiques, seule la voix, sans modification, est utilisée pour appréhender ceux-ci, l'objectif n'étant pas de coller à eux, mais de les faire voir et sentir au travers de V. Seul pour Emil Cioran, qui incarne dans la pièce les milieux intellectuels qui pardonnaient les écarts de G. car écrivain, est imité avec un accent roumain.
On découvre le personnage dans ses différentes périodes de vie, et ce, à partir de 4 ans, avec un focus sur sa période adolescente autour de 14 ans lors de sa rencontre avec G., puis adulte quand elle devient écrivaine et éditrice. Dans cette succession de périodes, Ludivine Sagnier plante un personnage qui oscille entre une vue intime de ses sentiments et une visibilité externe de ce qu'elle raconte. Ainsi, la narration bascule parfois dans le récit. Côté cour, en arrière-scène, Pierre Belleville est à la batterie et rythme chaque séquence. Il donne du souffle et une tension à ce qui se joue sur les planches entre lignes et solos de batterie.
La tension de jeu est palpable, l'émotion est présente et à fleur de peau. Seule, pour la dernière scène, le costume change, laissant apparaître V. sereine, habillée élégamment en femme, comme libérée de ce qu'elle a écrit. Très belle prestation de Ludivine Sagnier qui arrive à habiter son personnage en y mêlant un large spectre de nuances émotionnelles.
Sur le plateau, après chacun de ses récits, elle étend ses bras avec une tension des jambes prises de tremblements, comme pour débarrasser son corps de flétrissures. La mise en scène de Sébastien Davis donne une visibilité des séquelles autant psychiques que physiques subies par V. Ainsi est mis en exergue le côté autant intime qu'extime de cette relation pédophile.
Tous les protagonistes sont joués par la narratrice V. dont sa mère et essentiellement G., Cioran (1911-1995) y intervient aussi une fois. Ni costumes et ni maquillages spécifiques, seule la voix, sans modification, est utilisée pour appréhender ceux-ci, l'objectif n'étant pas de coller à eux, mais de les faire voir et sentir au travers de V. Seul pour Emil Cioran, qui incarne dans la pièce les milieux intellectuels qui pardonnaient les écarts de G. car écrivain, est imité avec un accent roumain.
On découvre le personnage dans ses différentes périodes de vie, et ce, à partir de 4 ans, avec un focus sur sa période adolescente autour de 14 ans lors de sa rencontre avec G., puis adulte quand elle devient écrivaine et éditrice. Dans cette succession de périodes, Ludivine Sagnier plante un personnage qui oscille entre une vue intime de ses sentiments et une visibilité externe de ce qu'elle raconte. Ainsi, la narration bascule parfois dans le récit. Côté cour, en arrière-scène, Pierre Belleville est à la batterie et rythme chaque séquence. Il donne du souffle et une tension à ce qui se joue sur les planches entre lignes et solos de batterie.
La tension de jeu est palpable, l'émotion est présente et à fleur de peau. Seule, pour la dernière scène, le costume change, laissant apparaître V. sereine, habillée élégamment en femme, comme libérée de ce qu'elle a écrit. Très belle prestation de Ludivine Sagnier qui arrive à habiter son personnage en y mêlant un large spectre de nuances émotionnelles.
"Le consentement"
© Christophe Raynaud de Lage.
Texte : Vanessa Springora.
Mise en scène : Sébastien Davis.
Assistante à la mise en scène : Dayana Bellini.
Avec : Ludivine Sagnier, Pierre Belleville.
Collaboration artistique : Cyril Cotinaut.
Création musicale : Dan Levy.
Création lumière : Rémi Nicolas.
Scénographie : Alwyne de Dardel.
Assistante scénographie : Claire Gringore.
Stagiaire scénographie : Sabine Rolland.
Régie générale : Julien Alenda.
Régie son : Warren Dongué.
Production Sorcières & Cie.
Durée : 1 h 20.
Du 7 mars au 6 avril 2024.
Du mardi au vendredi à 19 h 30, samedi à 18 h 30, dimanche à 15 h 30.
Relâche : dimanches 17, 24 et 31 mars.
Théâtre du Rond-Point, Salle Jean Tardieu, Paris 8e, 01 44 95 98 21.
>> theatredurondpoint.fr
Mise en scène : Sébastien Davis.
Assistante à la mise en scène : Dayana Bellini.
Avec : Ludivine Sagnier, Pierre Belleville.
Collaboration artistique : Cyril Cotinaut.
Création musicale : Dan Levy.
Création lumière : Rémi Nicolas.
Scénographie : Alwyne de Dardel.
Assistante scénographie : Claire Gringore.
Stagiaire scénographie : Sabine Rolland.
Régie générale : Julien Alenda.
Régie son : Warren Dongué.
Production Sorcières & Cie.
Durée : 1 h 20.
Du 7 mars au 6 avril 2024.
Du mardi au vendredi à 19 h 30, samedi à 18 h 30, dimanche à 15 h 30.
Relâche : dimanches 17, 24 et 31 mars.
Théâtre du Rond-Point, Salle Jean Tardieu, Paris 8e, 01 44 95 98 21.
>> theatredurondpoint.fr