"Galileo" © Teatro a Corte.
Lors de ce week-end du 7 et 8 octobre, le festival redonne vie à la Venaria Reale, château piémontais d'une grande beauté architecturale entouré d'un jardin à la française aux dimensions impressionnantes. Trois spectacles ont investi différents lieux de ce bâtiment historique. Trois performances artistiques très différentes, mais aussi très visuelles et de dimensions internationales, qui sont dans la droite ligne éditoriale de Beppe Navello, directeur et concepteur du festival depuis sa création.
Premier temps : "Ma bête noire". Cela commence en pleine après-midi dans les jardins du château sous le feu encore brûlant du soleil d'automne. Il y a là comme une immense volière posée sur une arène de cirque, tombé là entre les lignes de buis et les bosquets en forme de labyrinthe, vaisseau sidéral creux fait de tubulures. Au centre du sable un canapé au cuir usé. En évolution, un cheval également massif et élégant, et un danseur, un cavalier, lui-même arborant une crinière, un torse puissant, une jambe musclée.
Et puis le son soudain qui met l'homme et l'animal en mouvement, tournoiement d'abord ensemble, l'un sur l'autre, puis libres chacun, le cheval, l'homme, jouant, joutant ensemble, à l'écoute, l'œil alerte, de la danse et de la cavalcade mêlées en une chorégraphie d'où l'on ne sait plus très rapidement qui mène, le cheval libre qui virevolte, s'arrête, fait volte-face où l'homme qui s'écroule, coure, danse et s'enlace au corps frémissant qui finit par se coucher.
Premier temps : "Ma bête noire". Cela commence en pleine après-midi dans les jardins du château sous le feu encore brûlant du soleil d'automne. Il y a là comme une immense volière posée sur une arène de cirque, tombé là entre les lignes de buis et les bosquets en forme de labyrinthe, vaisseau sidéral creux fait de tubulures. Au centre du sable un canapé au cuir usé. En évolution, un cheval également massif et élégant, et un danseur, un cavalier, lui-même arborant une crinière, un torse puissant, une jambe musclée.
Et puis le son soudain qui met l'homme et l'animal en mouvement, tournoiement d'abord ensemble, l'un sur l'autre, puis libres chacun, le cheval, l'homme, jouant, joutant ensemble, à l'écoute, l'œil alerte, de la danse et de la cavalcade mêlées en une chorégraphie d'où l'on ne sait plus très rapidement qui mène, le cheval libre qui virevolte, s'arrête, fait volte-face où l'homme qui s'écroule, coure, danse et s'enlace au corps frémissant qui finit par se coucher.
"Ma bête noire" © François Chaussebourg.
Pas n'importe quelle musique. Non, la voix de Bashung en concert, en évolution comme celle des deux artistes sur la piste, en constante invention, sur le fil de l'émotion, où la mélodie, les textes ouvragés du chanteur font le cocktail explosif qui touche au cœur et fait vibrer jusqu'aux naseaux du destrier (Disque "L'imprudence", de Bashung). Parfois la musique est accessoire, décoration, illustration, là elle est charnellement impliquée : une histoire à trois qui se raconte entre Alain Bashung, Thomas Chaussebourg et War Zao.
Deuxième temps : le spectacle "Transports exceptionnels" nous fait sortir de l'enceinte du château en début de soirée. Rendez-vous sur le parvis devant l'entrée où nous attendent une pelleteuse et un danseur. Cette fois, ce sera l'empoignade entre l'homme et la machine. Valse prudente tout d'abord sur des envolées en français de Maria Callas, tourniquet, courses et élévations. Le jeu de chat et de souris se met en place entre les deux partenaires, l'un fait de rouages, de ferrailles et de pistons l'autre de muscles, de peau et d'esprit.
Un duo étonnant comme celui de la fragilité domptant la force brutale. Il est surtout question de cela : de force. De qui domine qui, même si parfois, par surprise, la machine devient la paume géante et réconfortante qui vient soigner la blessure.
Deuxième temps : le spectacle "Transports exceptionnels" nous fait sortir de l'enceinte du château en début de soirée. Rendez-vous sur le parvis devant l'entrée où nous attendent une pelleteuse et un danseur. Cette fois, ce sera l'empoignade entre l'homme et la machine. Valse prudente tout d'abord sur des envolées en français de Maria Callas, tourniquet, courses et élévations. Le jeu de chat et de souris se met en place entre les deux partenaires, l'un fait de rouages, de ferrailles et de pistons l'autre de muscles, de peau et d'esprit.
Un duo étonnant comme celui de la fragilité domptant la force brutale. Il est surtout question de cela : de force. De qui domine qui, même si parfois, par surprise, la machine devient la paume géante et réconfortante qui vient soigner la blessure.
"Galileo" © Teatro a Corte.
Les images sont belles, prenantes, où l'on ressent la fragilité du corps du danseur face à l'invulnérable puissance de la machine. C'est ce qui reste, avec le regret de ne pas avoir, avec cette belle idée de duo, développé une histoire un peu plus humaine, un peu moins mécanique, un peu plus dramatique.
Troisième temps : "Galileo". Pour ce spectacle de fin de journée, la nuit tombée dans la cour principale du château, 4 000 spectateurs se pressent autour de la vaste fontaine et ses jets d'eau multicolores qui sortent du pavé en un large cercle. C'est le temps fort de ce chapitre du Teatro a Corte. Un spectacle circassien de très haute volée qui va jeter des flammes jusqu'au ciel et transformer la voûte étoilée en gigantesque mobile vivant.
L'installation est impressionnante. Le bras cyclopéen d'une grue tient au bout de son câble un ensemble de cercles imbriqués qui forment la maquette d'une constellation héliocentrique, une sphère armillaire. Une infrastructure énorme sur laquelle évoluent les artistes de la compagnie Deus Ex Machina. L'histoire qui va nous être racontée est celle de Galilée : la découverte scientifique de l'ordre physique de notre univers.
Troisième temps : "Galileo". Pour ce spectacle de fin de journée, la nuit tombée dans la cour principale du château, 4 000 spectateurs se pressent autour de la vaste fontaine et ses jets d'eau multicolores qui sortent du pavé en un large cercle. C'est le temps fort de ce chapitre du Teatro a Corte. Un spectacle circassien de très haute volée qui va jeter des flammes jusqu'au ciel et transformer la voûte étoilée en gigantesque mobile vivant.
L'installation est impressionnante. Le bras cyclopéen d'une grue tient au bout de son câble un ensemble de cercles imbriqués qui forment la maquette d'une constellation héliocentrique, une sphère armillaire. Une infrastructure énorme sur laquelle évoluent les artistes de la compagnie Deus Ex Machina. L'histoire qui va nous être racontée est celle de Galilée : la découverte scientifique de l'ordre physique de notre univers.
"Galileo" © Teatro a Corte.
Le spectacle oscille entre émerveillements devant la hardiesse des interprètes qui, sur cordes lisses ou trapèzes, s'élèvent à des hauteurs incroyables, accrochés qu'ils sont à ce dispositif de métal. À cela se rajoutent des intermèdes où Galilée, incarné par un des artistes, raconte ses découvertes en prenant son bain à quinze mètres au-dessus du vide ou parcourant l'un des anneaux saturniens de la mécanique sur laquelle il se déplace.
Le final est de toute beauté (de même que le numéro de trapèze) car soudain, une demi-douzaine de circassiens s'envolent entourés par les flammes des torchères, accrochés à des cordes, s'envolent dans le ciel obscur, si haut qu'ils paraissent aussi petits que les figurines des mobiles que l'on accroche au-dessus des berceaux pour distraire les nouveau-nés. Et c'est ainsi que l'on se retrouve, nez en l'air, à regarder tournoyer, à plus de trente mètres de haut, ces miniatures cernées par les explosions pyrotechniques… comme un résumé de l'histoire de l'univers, du Big Bang à nos petits corps perdus dans l'espace intersidéral.
Le final est de toute beauté (de même que le numéro de trapèze) car soudain, une demi-douzaine de circassiens s'envolent entourés par les flammes des torchères, accrochés à des cordes, s'envolent dans le ciel obscur, si haut qu'ils paraissent aussi petits que les figurines des mobiles que l'on accroche au-dessus des berceaux pour distraire les nouveau-nés. Et c'est ainsi que l'on se retrouve, nez en l'air, à regarder tournoyer, à plus de trente mètres de haut, ces miniatures cernées par les explosions pyrotechniques… comme un résumé de l'histoire de l'univers, du Big Bang à nos petits corps perdus dans l'espace intersidéral.
Teatro a Corte
"Transports exceptionnels" © Teatro a Corte.
Prochain week-end, les 16 et 17 décembre 2017.
>> teatroacorte.it
"Ma bête noire"
Danse, chorégraphie & mise en scène : Thomas Chaussebourg.
Cheval : War Zao.
Mise en scène, direction d'acteur : Fafiole Palassio.
Musique extraits de "L'imprudence" d'Alain Bashung.
Mixage bande son : Jeanno Jory.
Photos : François Chaussebourg.
Dressage : Nicolas Langlois, Julien Nicol, Coralline Ernewein.
Conception du décor : Rémi Jacob.
>> mabetenoire.fr
"Transports exceptionnels"
Duo pour un danseur et une pelleteuse.
Conception : Dominique Boivin assisté de Christine Erbé.
Avec : Philippe Priasso en alternance avec Aurélien Le Glaunec et Guillaume Olmeta en alternance avec William Defresne.
Compagnie Beau geste.
>> ciebeaugeste.com
"Galileo"
Compagnie Deus ex Machina.
>> deus-exmachina.fr
>> teatroacorte.it
"Ma bête noire"
Danse, chorégraphie & mise en scène : Thomas Chaussebourg.
Cheval : War Zao.
Mise en scène, direction d'acteur : Fafiole Palassio.
Musique extraits de "L'imprudence" d'Alain Bashung.
Mixage bande son : Jeanno Jory.
Photos : François Chaussebourg.
Dressage : Nicolas Langlois, Julien Nicol, Coralline Ernewein.
Conception du décor : Rémi Jacob.
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"Transports exceptionnels"
Duo pour un danseur et une pelleteuse.
Conception : Dominique Boivin assisté de Christine Erbé.
Avec : Philippe Priasso en alternance avec Aurélien Le Glaunec et Guillaume Olmeta en alternance avec William Defresne.
Compagnie Beau geste.
>> ciebeaugeste.com
"Galileo"
Compagnie Deus ex Machina.
>> deus-exmachina.fr