© Ruth Walz.
Il retrouve le père, ses frères (Louis Garrel, Micha Lescot) et son oncle (Pascal Gregory). La mère a disparu. Les hommes cohabitent contraints et dépendants... Le foyer va à vau l’eau et appelle d’urgence une présence féminine multifonctionnelle…
À l’occasion de ce retour les vernis craquent. Le fils repart très vite, laissant sa femme en gage. Celle-ci partage les fantasmes de ce monde clos, assume le choix de devenir la nouvelle puissance nourricière de cette maison en perdition, abandonne ses propres enfants et va tapiner. Nouvelle variation de la maman et la putain. Énigme d’une fatalité, d’une liberté contrainte.
Dans cette pièce écrite, il est question du point de vue polémique de l’état supposé naturel des femmes et de la loi des mâles. Et du regard critique passablement ambigu que porte sur ce sujet l’auteur.
À l’occasion de ce retour les vernis craquent. Le fils repart très vite, laissant sa femme en gage. Celle-ci partage les fantasmes de ce monde clos, assume le choix de devenir la nouvelle puissance nourricière de cette maison en perdition, abandonne ses propres enfants et va tapiner. Nouvelle variation de la maman et la putain. Énigme d’une fatalité, d’une liberté contrainte.
Dans cette pièce écrite, il est question du point de vue polémique de l’état supposé naturel des femmes et de la loi des mâles. Et du regard critique passablement ambigu que porte sur ce sujet l’auteur.
© Ruth Walz.
La distribution des personnages dans la pièce est forte et s’articule autour du rôle charpente du père qui cannibalise depuis toujours littéralement son entourage. En dépit de sa senescence (ou peut-être à cause d’elle), sa tyrannie, son emprise sur sa parentèle reste totale et encourage une ruine physique et psychique collective. Une folie proliférante et insidieuse dont Bruno Ganz en dépit de son talent n’a pas encore exploré tous les détours.
Les seconds rôles brillent des talents de leurs comédiens. Ceux-ci ont manifestement plaisir à marquer les désœuvrements et les oisivetés de ces hommes qui vivent à la petite semaine. Entre turf, taxi, boxe et petit proxénétisme, cigare et musculation pointent pour chacun dans son tempérament, la colère, le dénigrement, l’abattement, la pulsion et le fantasme. La souffrance intime est ainsi frappée au coin du pittoresque. Le théâtre est là dans ses effets.
Quant au rôle féminin de Ruth, il est réduit à la portion congrue. Brut de présentation en tailleur ou jupe de cuir, il est celui d’un fantôme ou bien d’une femme de chair. Trouvant sa place, Emmanuelle Seigner réussit à imposer une présence lumineuse. Au spectateur de la définir.
Ce théâtre hésite sur la conduite à tenir face au scandale de son contenu et dans une forme plutôt sage présente un monde de peu d’épaisseur : trop caricatural… ou pire, pas assez crédible.
Les seconds rôles brillent des talents de leurs comédiens. Ceux-ci ont manifestement plaisir à marquer les désœuvrements et les oisivetés de ces hommes qui vivent à la petite semaine. Entre turf, taxi, boxe et petit proxénétisme, cigare et musculation pointent pour chacun dans son tempérament, la colère, le dénigrement, l’abattement, la pulsion et le fantasme. La souffrance intime est ainsi frappée au coin du pittoresque. Le théâtre est là dans ses effets.
Quant au rôle féminin de Ruth, il est réduit à la portion congrue. Brut de présentation en tailleur ou jupe de cuir, il est celui d’un fantôme ou bien d’une femme de chair. Trouvant sa place, Emmanuelle Seigner réussit à imposer une présence lumineuse. Au spectateur de la définir.
Ce théâtre hésite sur la conduite à tenir face au scandale de son contenu et dans une forme plutôt sage présente un monde de peu d’épaisseur : trop caricatural… ou pire, pas assez crédible.
"Le Retour"
© Ruth Walz.
Texte : Harold Pinter.
Mise en scène : Luc Bondy.
Traduction : Philippe Djian.
Conseiller dramaturgique : Botho Strauss.
Avec : Bruno Ganz, Louis Garrel, Pascal Greggory, Jérôme Kircher, Micha Lescot, Emmanuelle Seigner.
Décor : Johannes Schütz.
Costumes : Eva Dessecker.
Lumière : Dominique Bruguière.
Maquillage et coiffure : Cécile Kretschmar.
Durée : 2 h 20.
Du 18 octobre au 23 décembre 2012.
Du mardi au samedi à 20 h, le dimanche à 15 h.
Théâtre de l'Odéon, Paris 6e, 01 44 85 40 40.
>> theatre-odeon.eu
Mise en scène : Luc Bondy.
Traduction : Philippe Djian.
Conseiller dramaturgique : Botho Strauss.
Avec : Bruno Ganz, Louis Garrel, Pascal Greggory, Jérôme Kircher, Micha Lescot, Emmanuelle Seigner.
Décor : Johannes Schütz.
Costumes : Eva Dessecker.
Lumière : Dominique Bruguière.
Maquillage et coiffure : Cécile Kretschmar.
Durée : 2 h 20.
Du 18 octobre au 23 décembre 2012.
Du mardi au samedi à 20 h, le dimanche à 15 h.
Théâtre de l'Odéon, Paris 6e, 01 44 85 40 40.
>> theatre-odeon.eu
Tournée
14 et 15 janvier 2013 : Grand Théâtre, Grande Salle, Luxembourg.
23 au 25 janvier 2013 : Schauspielhaus, Zürich (Suisse).
31 janvier au 2 février 2013 : Théâtre National, Toulouse (31)
6 au 10 mars 2013 : Théâtre National, Nice (06).
18 au 27 mars 2013 : Théâtre National de Bretagne, Rennes (35).
4 au 6 avril 2013 : MC2, Grenoble (38).
8 au 12 mai 2013 : Piccolo Teatro di Milano/Teatro d’Europa, Milan (Italie).
18 au 24 mai 2013 : Wiener Festwochen, Vienne (Autriche).
14 et 15 janvier 2013 : Grand Théâtre, Grande Salle, Luxembourg.
23 au 25 janvier 2013 : Schauspielhaus, Zürich (Suisse).
31 janvier au 2 février 2013 : Théâtre National, Toulouse (31)
6 au 10 mars 2013 : Théâtre National, Nice (06).
18 au 27 mars 2013 : Théâtre National de Bretagne, Rennes (35).
4 au 6 avril 2013 : MC2, Grenoble (38).
8 au 12 mai 2013 : Piccolo Teatro di Milano/Teatro d’Europa, Milan (Italie).
18 au 24 mai 2013 : Wiener Festwochen, Vienne (Autriche).