© Ruth Walz.
Arriver à faire rire avec une pièce de Pinter, c’est la prouesse que Luc Bondy a réussi à faire. Le théâtre de Pinter est dans les silences, situé entre les mots. Les mots trébuchent pour laisser percer toute leur violence.
Sur scène, un salon se découvre avec une cuisine côté jardin et un garage côté cour. La pièce raconte le retour du fils Teddy, accompagné de sa femme, dans une famille de trois enfants dont le père est veuf. Une famille balayée par la violence et un déséquilibre psychique certain que les comédiens jouent au travers des corps, des mots, des gestes et de la voix.
Des voix très présentes, très timbrées imbibées par la misère, la dérive psychologique et la violence. Elles participent à donner substance et corps à la violence et à la dérive des personnages. Aucune exagération dans celles-ci, l’imitation est au placard. Le débit est saccadé, la gestuelle est vive. Des éclats de voix ponctuent des moments de calme ou de joie. Sur scène, on s’évite, on s’aime, on se déteste. Tout est délaissement dans la pièce avec un père, seul, des fils à la dérive et un mari abandonné. Tout est aussi désir autour de Ruth, en la personne d’Emmanuelle Seigner, qui devient objet de plaisir pour Max, Joey et Lenny.
Sur scène, un salon se découvre avec une cuisine côté jardin et un garage côté cour. La pièce raconte le retour du fils Teddy, accompagné de sa femme, dans une famille de trois enfants dont le père est veuf. Une famille balayée par la violence et un déséquilibre psychique certain que les comédiens jouent au travers des corps, des mots, des gestes et de la voix.
Des voix très présentes, très timbrées imbibées par la misère, la dérive psychologique et la violence. Elles participent à donner substance et corps à la violence et à la dérive des personnages. Aucune exagération dans celles-ci, l’imitation est au placard. Le débit est saccadé, la gestuelle est vive. Des éclats de voix ponctuent des moments de calme ou de joie. Sur scène, on s’évite, on s’aime, on se déteste. Tout est délaissement dans la pièce avec un père, seul, des fils à la dérive et un mari abandonné. Tout est aussi désir autour de Ruth, en la personne d’Emmanuelle Seigner, qui devient objet de plaisir pour Max, Joey et Lenny.
© Ruth Walz.
La plume de Pinter trempe dans un encrier où violence et névroses écrivent sur la même page. Et Luc Bondy a composé et agencé avec succès des segments de jeu aussi variés que la violence, l’humour, le sexe, l’amour, la fidélité, l’infidélité avec une pointe parfois de philosophie déjantée.
Le silence, tel un personnage, est très présent. Élément central dans la conception dramaturgique de Pinter, ce peut être aussi un écueil. Là, Luc Bondy en fait un allié en faisant "parler" le silence, en l’installant dans une dynamique de jeu où celui-ci devient actif en étant par moment furtif ou pesant. Un silence qui devient le complice du spectateur en faisant de celui-ci le témoin objectif de ce qui se déroule. Le public est comme sur scène avec une scène qui empiète sur les deux premiers rangs du public. La salle de spectacle devient prolongement de la salle de séjour.
Le jeu des comédiens est de qualité. Tout est ponctué, ordonné, avec un ordonnancement dans les déplacements, dans les propos faisant presque un baiser de Judas à des vies désordonnées.
C’est beau, bien ficelé, savamment construit et joué, pour l’ensemble des comédiens, avec délectation. Avec toutefois, une note spéciale à Micha Lescot qui, dans le personnage de Lenny, déploie un jeu à multiples facettes. Personnage déluré, paumé, philosophe, déjanté, les cassures de jeu qu’il propose sont remarquables d’habileté.
Le silence, tel un personnage, est très présent. Élément central dans la conception dramaturgique de Pinter, ce peut être aussi un écueil. Là, Luc Bondy en fait un allié en faisant "parler" le silence, en l’installant dans une dynamique de jeu où celui-ci devient actif en étant par moment furtif ou pesant. Un silence qui devient le complice du spectateur en faisant de celui-ci le témoin objectif de ce qui se déroule. Le public est comme sur scène avec une scène qui empiète sur les deux premiers rangs du public. La salle de spectacle devient prolongement de la salle de séjour.
Le jeu des comédiens est de qualité. Tout est ponctué, ordonné, avec un ordonnancement dans les déplacements, dans les propos faisant presque un baiser de Judas à des vies désordonnées.
C’est beau, bien ficelé, savamment construit et joué, pour l’ensemble des comédiens, avec délectation. Avec toutefois, une note spéciale à Micha Lescot qui, dans le personnage de Lenny, déploie un jeu à multiples facettes. Personnage déluré, paumé, philosophe, déjanté, les cassures de jeu qu’il propose sont remarquables d’habileté.
"Le Retour"
Texte : Harold Pinter.
Mise en scène : Luc Bondy.
Traduction : Philippe Djian.
Conseiller dramaturgique : Botho Strauss.
Avec : Bruno Ganz, Louis Garrel, Pascal Greggory, Jérôme Kircher, Micha Lescot, Emmanuelle Seigner.
Décor : Johannes Schütz.
Costumes : Eva Dessecker.
Lumière : Dominique Bruguière.
Maquillage et coiffure : Cécile Kretschmar.
Durée : 2 h 20.
Du 18 octobre au 23 décembre 2012.
Du mardi au samedi à 20 h, le dimanche à 15 h.
Théâtre de l'Odéon, Paris 6e, 01 44 85 40 40.
>> theatre-odeon.eu
Mise en scène : Luc Bondy.
Traduction : Philippe Djian.
Conseiller dramaturgique : Botho Strauss.
Avec : Bruno Ganz, Louis Garrel, Pascal Greggory, Jérôme Kircher, Micha Lescot, Emmanuelle Seigner.
Décor : Johannes Schütz.
Costumes : Eva Dessecker.
Lumière : Dominique Bruguière.
Maquillage et coiffure : Cécile Kretschmar.
Durée : 2 h 20.
Du 18 octobre au 23 décembre 2012.
Du mardi au samedi à 20 h, le dimanche à 15 h.
Théâtre de l'Odéon, Paris 6e, 01 44 85 40 40.
>> theatre-odeon.eu
Tournée
14 et 15 janvier 2013 : Grand Théâtre, Grande Salle, Luxembourg.
23 au 25 janvier 2013 : Schauspielhaus, Zürich (Suisse).
31 janvier au 2 février 2013 : Théâtre National, Toulouse (31)
6 au 10 mars 2013 : Théâtre National, Nice (06).
18 au 27 mars 2013 : Théâtre National de Bretagne, Rennes (35).
4 au 6 avril 2013 : MC2, Grenoble (38).
8 au 12 mai 2013 : Piccolo Teatro di Milano/Teatro d’Europa, Milan (Italie).
18 au 24 mai 2013 : Wiener Festwochen, Vienne (Autriche).
14 et 15 janvier 2013 : Grand Théâtre, Grande Salle, Luxembourg.
23 au 25 janvier 2013 : Schauspielhaus, Zürich (Suisse).
31 janvier au 2 février 2013 : Théâtre National, Toulouse (31)
6 au 10 mars 2013 : Théâtre National, Nice (06).
18 au 27 mars 2013 : Théâtre National de Bretagne, Rennes (35).
4 au 6 avril 2013 : MC2, Grenoble (38).
8 au 12 mai 2013 : Piccolo Teatro di Milano/Teatro d’Europa, Milan (Italie).
18 au 24 mai 2013 : Wiener Festwochen, Vienne (Autriche).