© Simon Gosselin.
Cette scène a, depuis un siècle et demi, suscité de nombreux commentaires, analyses… vision prophétique annoncée des terreurs du XXe siècle mais, aussi et surtout, une notion de l'humain qui, loin de toute idéalisation, le rend à sa triste condition réelle : créature prête à sacrifier toute liberté pour la promesse du bonheur. Mais ceci n'est qu'une infime partie des pensées parcourues dans le texte du génial auteur russe.
"Nous avons corrigé Ton œuvre et nous l'avons fondée sur le miracle, le mystère et sur l'autorité." Le Grand Inquisiteur.
Sylvain Creuzevault aborde, comme à son habitude, cette nouvelle mise en scène avec une énergie féroce. À ce texte sombre au rictus amer, il ajoute la farce. Celle qui, de notre confortable fenêtre lointaine, paraît avoir été jouée par certains tyrans du XXe siècle. C'est ainsi que loin de Séville et du quinzième siècle, ce sont les sosies fantasques de Staline, Marx, Hitler, et Margaret Thatcher accompagnée de Donald Trump en duo comique, un peu pitoyable, qui débarquent. Sans oublier le pape et, en observateur pensif, Heiner Müller.
Un barnum de figures qui tranche par ses humeurs décalées avec le texte mais qui agit comme une illustration contemporaine des mots de Dostoïevski. Une manière de dénoncer et de démasquer les grands inquisiteurs de notre époque, ceux qui, sous couvert de promesses et de mensonges, volent toutes les libertés. Un message louable, et il est vrai que l'actualité fait surgir des étincelles quand elle se frotte à ce texte.
"Nous avons corrigé Ton œuvre et nous l'avons fondée sur le miracle, le mystère et sur l'autorité." Le Grand Inquisiteur.
Sylvain Creuzevault aborde, comme à son habitude, cette nouvelle mise en scène avec une énergie féroce. À ce texte sombre au rictus amer, il ajoute la farce. Celle qui, de notre confortable fenêtre lointaine, paraît avoir été jouée par certains tyrans du XXe siècle. C'est ainsi que loin de Séville et du quinzième siècle, ce sont les sosies fantasques de Staline, Marx, Hitler, et Margaret Thatcher accompagnée de Donald Trump en duo comique, un peu pitoyable, qui débarquent. Sans oublier le pape et, en observateur pensif, Heiner Müller.
Un barnum de figures qui tranche par ses humeurs décalées avec le texte mais qui agit comme une illustration contemporaine des mots de Dostoïevski. Une manière de dénoncer et de démasquer les grands inquisiteurs de notre époque, ceux qui, sous couvert de promesses et de mensonges, volent toutes les libertés. Un message louable, et il est vrai que l'actualité fait surgir des étincelles quand elle se frotte à ce texte.
© Simon Gosselin.
Une actualité qui fut d'ailleurs à l'origine même de ce spectacle. Sylvain Creuzevault était, en fait, en plein travail de création sur "Les Frères Karamazov" quand arriva la pandémie du Covid-19. L'idée de monter ce préambule au spectacle (qui sera créé en novembre également à l'Odéon) est née de cette sidération devant ce qui tombait soudain sur la planète.
"Nous avons ressenti que l'ensemble de la production sociale, fondée sur les capacités industrielles de production mondialisée, nous éloignait à ce point de nous-mêmes qu'il a fallu le grand retour de la mort en vrai pour nous faire prendre conscience des forces de la vie, et que du désir en nous n'était pas machinisable, ne serait plus machinisé." Sylvain Creuzevault.
Sur scène, cette collision entre pensées, sensations et informations donne la forme du désordre voulu par le metteur en scène dans le but de mieux rendre ce qui pourrait apparaître comme un chaos ou l'exploration d'un chaos chez Dostoïevski. On se retrouve finalement en face d'une totale théâtralité burlesque et frontale que nos âmes ont du mal à croire et à entendre.
"Nous avons ressenti que l'ensemble de la production sociale, fondée sur les capacités industrielles de production mondialisée, nous éloignait à ce point de nous-mêmes qu'il a fallu le grand retour de la mort en vrai pour nous faire prendre conscience des forces de la vie, et que du désir en nous n'était pas machinisable, ne serait plus machinisé." Sylvain Creuzevault.
Sur scène, cette collision entre pensées, sensations et informations donne la forme du désordre voulu par le metteur en scène dans le but de mieux rendre ce qui pourrait apparaître comme un chaos ou l'exploration d'un chaos chez Dostoïevski. On se retrouve finalement en face d'une totale théâtralité burlesque et frontale que nos âmes ont du mal à croire et à entendre.
"Le Grand Inquisiteur"
© Simon Gosselin.
D'après Fiodor Dostoïevski.
Traduction : André Markowicz.
Adaptation et mise en scène : Sylvain Creuzevault.
Avec : Nicolas Bouchaud, Sylvain Creuzevault, Servane Ducorps, Vladislav Galard, Arthur Igual, Sava Lolov, Frédéric Noaille, Blanche Ripoche, Sylvain Sounier
Musiciens : Sylvaine Hélary, Antonin Rayon.
Dramaturgie : Julien Allavena.
Scénographie : Jean-Baptiste Bellon.
Lumière : Vyara Stefanova.
Création musique : Sylvaine Hélary et Antonin Rayon.
Costumes : Gwendoline Bouget.
Maquillage : Mityl Brimeur et Judith Scotto.
Masques : Loïc Nébréda.
Son : Michaël Schaller.
Vidéo : Valentin Dabbadie.
Durée : 1 h 45.
Du 25 septembre au 18 octobre 2020.
Du mardi au samedi à 20 h, dimanche à 15 h. Relâche dimanche 11 octobre.
Odéon-Théâtre de l'Europe, Paris 6e, 01 44 85 40 40.
>> theatre-odeon.eu
Traduction : André Markowicz.
Adaptation et mise en scène : Sylvain Creuzevault.
Avec : Nicolas Bouchaud, Sylvain Creuzevault, Servane Ducorps, Vladislav Galard, Arthur Igual, Sava Lolov, Frédéric Noaille, Blanche Ripoche, Sylvain Sounier
Musiciens : Sylvaine Hélary, Antonin Rayon.
Dramaturgie : Julien Allavena.
Scénographie : Jean-Baptiste Bellon.
Lumière : Vyara Stefanova.
Création musique : Sylvaine Hélary et Antonin Rayon.
Costumes : Gwendoline Bouget.
Maquillage : Mityl Brimeur et Judith Scotto.
Masques : Loïc Nébréda.
Son : Michaël Schaller.
Vidéo : Valentin Dabbadie.
Durée : 1 h 45.
Du 25 septembre au 18 octobre 2020.
Du mardi au samedi à 20 h, dimanche à 15 h. Relâche dimanche 11 octobre.
Odéon-Théâtre de l'Europe, Paris 6e, 01 44 85 40 40.
>> theatre-odeon.eu
© Simon Gosselin.