© Angélique Lyleire.
Elle est inanimée cette créature, mais pas inerte. Régulièrement, de sourdes ondes sonores dispersent des ronflements énormes. Par moments, un crépitement sec accompagne une apparition de vapeur qui sort de ses naseaux comme un souffle dans un air froid. C'est un dragon d'une énorme taille, éclairée par des braseros qui jettent sur son visage aux yeux clos des ombres changeantes alimentant encore l'impression de vie endormie qui en émane.
Tout autour, la foule des curieux se presse alors que la nuit tombe. Des centaines de smartphones pointillent les ténèbres de leurs éclats bleutés, télévisuels, qui semblent vouloir renvoyer le monstre dans son univers virtuel et le faire échapper ainsi au réel.
Pourtant, ce réel n'est qu'à l'état de sculpture, œuvre d'art fascinante par sa taille et la finesse de ses détails : ses écailles de reptile, ses pattes griffues comme celles d'un aigle, ses ailes déplumées de chauve-souris, sa queue ressemblante à celles d'un scorpion. Un assemblage génétique délirant, fruit d'un scientifique fou puisant à dix espèces différentes les matériaux pour sa créature androgyne, fruit surtout de mythologies ancestrales nées aux quatre points cardinaux.
Tout autour, la foule des curieux se presse alors que la nuit tombe. Des centaines de smartphones pointillent les ténèbres de leurs éclats bleutés, télévisuels, qui semblent vouloir renvoyer le monstre dans son univers virtuel et le faire échapper ainsi au réel.
Pourtant, ce réel n'est qu'à l'état de sculpture, œuvre d'art fascinante par sa taille et la finesse de ses détails : ses écailles de reptile, ses pattes griffues comme celles d'un aigle, ses ailes déplumées de chauve-souris, sa queue ressemblante à celles d'un scorpion. Un assemblage génétique délirant, fruit d'un scientifique fou puisant à dix espèces différentes les matériaux pour sa créature androgyne, fruit surtout de mythologies ancestrales nées aux quatre points cardinaux.
© Fred Collier/Ville de Calais.
C'est dans cette profusion d'histoires et de croyances que François Delarozière a puisée pour créer sa nouvelle machine gigantesque pour la ville de Calais, comme il avait créé d'autres machines de spectacles pour les villes de Nantes, et plus récemment de Toulouse, sans compter les nombreuses autres créations qui arpentent le monde depuis vingt ans, de la Chine au Québec, en passant par le Japon, le Chili, l'Argentine…
La fabrication de ce mastodonte de 72 tonnes a demandé, aux ingénieurs et aux constructeurs de La Machine, des milliers d'heures de travail et d'inventivité d'autant que la créature, mélange d'espèces différentes, possède plus d'éléments vivants qu'un animal plus conventionnel : une queue et une tête flexibles et totalement articulés, des ailes capables de se déployer et de battre, des systèmes de propulsion pour animer les pattes et de quoi cracher de la fumée, de l'eau, du feu, du vent, car l'animal est symboliquement façonné par les trois élément : feu, eau, air.
Mais il s'agissait aussi pour les artistes de la compagnie de lui donner une carapace résistante aux conditions maritimes qu'il va devoir subir tout au long de sa vie : le sel, l'humidité, le vent. Ils ont choisi le bois pour réaliser les écailles de l'animal. Des écailles peintes de couleurs vives, harmonieuses, qui donnent au dragon des tons chatoyants et font complètement oublier toute la mécanique de métal qu'elles recouvrent. La technique particulière du lavis a été employé ici, en couches successives pour donner aux couleurs un effet de transparence mais également une solidité capable de résister aux intempéries.
La fabrication de ce mastodonte de 72 tonnes a demandé, aux ingénieurs et aux constructeurs de La Machine, des milliers d'heures de travail et d'inventivité d'autant que la créature, mélange d'espèces différentes, possède plus d'éléments vivants qu'un animal plus conventionnel : une queue et une tête flexibles et totalement articulés, des ailes capables de se déployer et de battre, des systèmes de propulsion pour animer les pattes et de quoi cracher de la fumée, de l'eau, du feu, du vent, car l'animal est symboliquement façonné par les trois élément : feu, eau, air.
Mais il s'agissait aussi pour les artistes de la compagnie de lui donner une carapace résistante aux conditions maritimes qu'il va devoir subir tout au long de sa vie : le sel, l'humidité, le vent. Ils ont choisi le bois pour réaliser les écailles de l'animal. Des écailles peintes de couleurs vives, harmonieuses, qui donnent au dragon des tons chatoyants et font complètement oublier toute la mécanique de métal qu'elles recouvrent. La technique particulière du lavis a été employé ici, en couches successives pour donner aux couleurs un effet de transparence mais également une solidité capable de résister aux intempéries.
© Jordi Bover.
Mais revenons au spectacle de rue qui a traversé Calais trois jours durant. Avec chaque jour, trois avancées du Dragon dans la ville et différentes épreuves qui l'attendaient, et autant de surprises pour les dizaines de milliers de spectateurs qui ont suivi son évolution. François Delarozière nous a raconté un conte : l'arrivée, la rencontre et l'adoption du dragon par la ville.
Un spectacle impressionnant par la taille mais aussi par l'extrême et étonnante douceur dont cette machine pourtant énorme est capable. Très vite, le regard oublie les rouages, les vérins hydrauliques et toute la technologie pour donner vie à la machine et en dégager une sorte d'empathie palpitante, un peu effrayante comme face à une divinité ou à un animal sauvage. Une fascination, en fait.
Tous les parcours sont accompagnés par un orchestre de dix musiciens juché sur des élévateurs. Une composition musicale créée spécialement pour le spectacle, entre musique classique, rock et vagues romantiques portées en particulier par le violoncelliste et la harpiste. C'est tout un environnement artistique humain qui participe également au spectacle. Ainsi les manipulateurs juchés sur le dos et la tête du dragon, tous vêtus de cache-poussière en peaux couleur beige, caramel, semblent eux aussi surgis d'un rêve d'aventure, faisant corps avec la machine comme de joyeux cavaliers des steppes sur des monstres d'acier : autant de capitaines Nemo guidant la machine.
Un spectacle impressionnant par la taille mais aussi par l'extrême et étonnante douceur dont cette machine pourtant énorme est capable. Très vite, le regard oublie les rouages, les vérins hydrauliques et toute la technologie pour donner vie à la machine et en dégager une sorte d'empathie palpitante, un peu effrayante comme face à une divinité ou à un animal sauvage. Une fascination, en fait.
Tous les parcours sont accompagnés par un orchestre de dix musiciens juché sur des élévateurs. Une composition musicale créée spécialement pour le spectacle, entre musique classique, rock et vagues romantiques portées en particulier par le violoncelliste et la harpiste. C'est tout un environnement artistique humain qui participe également au spectacle. Ainsi les manipulateurs juchés sur le dos et la tête du dragon, tous vêtus de cache-poussière en peaux couleur beige, caramel, semblent eux aussi surgis d'un rêve d'aventure, faisant corps avec la machine comme de joyeux cavaliers des steppes sur des monstres d'acier : autant de capitaines Nemo guidant la machine.
© Fred Collier/Ville de Calais.
En attendant la vie future du Dragon dans sa nouvelle ville, ce sont 400 000 spectateurs qui ont pu assister au spectacle durant ce weekend unique, sans compter peut-être les milliers de passagers qui, à bord des ferries quittant le port, ont aperçu au loin l'étrange animal crachant feu et vapeur surgir d'entre les immeubles de la ville.
Le spectacle de la Compagnie La Machine a eu lieu du 1er au 3 novembre 2019 dans les rues de Calais.
Après un spectacle triomphal dans les rues de Calais… Le Dragon est visible dans son abri provisoire installé sur le front de mer de Calais. Dès le 17 décembre, il embarquera sur sa terrasse panoramique 50 passagers par tour de 20 minutes… une expérience unique au rythme de cet animal mécanique imaginé par François Delaroziere. Les réservations sont ouvertes dès le 9 décembre 2019.
Une société a été créée pour l'exploitation du dragon :
la Compagnie du Dragon,
201, Avenue Winston Churchill, Calais (62).
Tél. : 03 21 46 20 55.
>> compagniedudragon.com
>> Contact.
>> "Le Dragon de Calais" Le Projet
Le spectacle de la Compagnie La Machine a eu lieu du 1er au 3 novembre 2019 dans les rues de Calais.
Après un spectacle triomphal dans les rues de Calais… Le Dragon est visible dans son abri provisoire installé sur le front de mer de Calais. Dès le 17 décembre, il embarquera sur sa terrasse panoramique 50 passagers par tour de 20 minutes… une expérience unique au rythme de cet animal mécanique imaginé par François Delaroziere. Les réservations sont ouvertes dès le 9 décembre 2019.
Une société a été créée pour l'exploitation du dragon :
la Compagnie du Dragon,
201, Avenue Winston Churchill, Calais (62).
Tél. : 03 21 46 20 55.
>> compagniedudragon.com
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>> "Le Dragon de Calais" Le Projet
© Cie La Machine.