"Le Dernier Ogre" © Ph. Remond.
C'est donc au milieu des campagnes, mobilisant les constellations de villes, de villages et d'habitants dispersées autour, que ce festival porté par des dizaines de bénévoles existe et répond surtout à une exigence d'imaginaire et de qualité. Durant cette semaine, sortant le nez d'un confinement étouffant, le récit, le conte et l'art de la parole ont ouvert une porte supplémentaire à nos libertés : celle qui ouvre sur tous les possibles grâce à la magie du spectacle, mais aussi celle qui dépose les questions cruciales à nos sociétés aux creux de nos oreilles. Doucement, car malgré le tragique de certains sujets, rien n'est imposé dans les spectacles proposés, c'est dans la douceur parfois acide, parfois dérangeante, parfois drôle que les artistes s'expriment.
La parole retrouve ses origines pacifiques. Mais aussi ses forces d'actions sur le réel, sur ce qui existe comme sur la richesse du passé. Tous les spectacles s'inscrivent dans cette volonté de dialogue. Le conte, ici, n'est pas source d'évitement par le rêve, la narration, mais s'inscrit dans notre réalité pour la lier à ce qui fait aussi l'humain : le besoin de croire, de se souvenir, d'imaginer.
Je ne parle pas du tout ici de foi mais de mythes, de ce qu'on appelle croyances, et surtout celles portées par les histoires. Ces petites histoires sont la maille de la grande, mais elles possèdent en plus une vérité - pas forcément scientifique -, mais une vérité inscrite dans la culture de chaque pays, lieu d'espace vierge de toute raison, qui peut parler autant de la folie meurtrière que de la créativité la plus belle.
La parole retrouve ses origines pacifiques. Mais aussi ses forces d'actions sur le réel, sur ce qui existe comme sur la richesse du passé. Tous les spectacles s'inscrivent dans cette volonté de dialogue. Le conte, ici, n'est pas source d'évitement par le rêve, la narration, mais s'inscrit dans notre réalité pour la lier à ce qui fait aussi l'humain : le besoin de croire, de se souvenir, d'imaginer.
Je ne parle pas du tout ici de foi mais de mythes, de ce qu'on appelle croyances, et surtout celles portées par les histoires. Ces petites histoires sont la maille de la grande, mais elles possèdent en plus une vérité - pas forcément scientifique -, mais une vérité inscrite dans la culture de chaque pays, lieu d'espace vierge de toute raison, qui peut parler autant de la folie meurtrière que de la créativité la plus belle.
Météo marine ! © DR.
Je me suis un peu éloigné de Traverse ! pour tenter d'en donner une vision large plutôt qu'une liste d'événements. Même si le conte a été la matrice dans laquelle ce festival a été conçu, les spectacles proposés cette année investissent des univers plus larges, font appel à une multitude de domaines artistiques, visuels, sonores, graphiques, chorégraphiques…
Centré, pour la plupart des grands spectacles, sur les deux chapiteaux dressés à Pomproux, Traverse ! parcourt également une partie de la région avec des événements particuliers comme les midis chez l'habitant ou des représentations en pleine nature, au bord des lavoirs anciens, dans des temples ou ailleurs. Ici encore, la passerelle entre passé et avenir est présente, est désirée et voulue.
La programmation de cette édition, concoctée par Nicolas Bonnaud et son équipe, s'axe autour d'une forte cohérence des thèmes abordés. Le corps, d'abord, et la manière de l'appréhender, de l'écouter, de le respecter, s'invite dans plusieurs spectacles et maquettes (citons : "Épervier(s)", "Quatorze millimètres" ou "Déesse, je me maquille pour ne pas pleurer", mais également dans "Le Dernier Ogre"). Autre thème, souvent lié au premier : les femmes, leurs places et surtout leurs perceptions, leurs expressions, leurs vécus (magnifique lecture d'extraits de "Quatorze millimètres" par Sandrine Bourreau). Et puis, le thème de la mémoire, celle qui a été rejetée dans l'oubli, celle qui flotte dans les inconscients collectifs (avec, entre autres, le spectacle "Déesses", inspiré par le "Woman's Pentagone action").
Une parole de plus en plus incarnée donc pour cette programmation où la Compagnie Le Cri de l'Armoire présente deux spectacles hors du commun : "Le Dernier Ogre" et "2 sœurs". Au cœur de ces projets, à l'écriture et au jeu, Marien Tillet en bête de scène capable de se glisser dans toutes sortes de peaux, de slammer, de créer des partitions musicales en live, dans des spectacles où scénographie (le live painting de Samuel Poncet dans l'Ogre, une merveille XXL), musiques (les créations guitares de Mathias Castagné) et lumières sont essentiels (mot à la mode), et où la part du fantastique éclate par le jeu, le son, l'image.
Autre moment dans une esthétique totalement différente : dans un champ au bord d'un lavoir à l'heure où la fraîcheur de l'ombre gagne sur les rayons pâlissant du soleil, deux conteurs aux univers totalement différents se succèdent. Marie-Pierre Planchon déclenche des salves de rires avec son art comique dans "J'ai toujours voulu présenter la météo marine", un texte d'une drôlerie irrésistible qu'elle interprète avec un talent énorme. Puis Daniel L'Homond et son accent rocailleux du Périgord, nous emportent dans un conte beaucoup plus traditionnel, "L'Estrambord", qui ne manque ni d'art de la parole ni d'imaginaire.
Cette édition sera la dernière organisée par la Compagnie La Volige qui repart sur d'autres projets : des spectacles (un "Monte-Christo" par Nicolas Bonneau, en préparation, et "Venise" une création musicale et chorégraphique que Fannytastic crée actuellement) mais aussi des interventions dans les territoires en Nouvelle Aquitaine avec les événements des Cafés Oubliés. À suivre.
Centré, pour la plupart des grands spectacles, sur les deux chapiteaux dressés à Pomproux, Traverse ! parcourt également une partie de la région avec des événements particuliers comme les midis chez l'habitant ou des représentations en pleine nature, au bord des lavoirs anciens, dans des temples ou ailleurs. Ici encore, la passerelle entre passé et avenir est présente, est désirée et voulue.
La programmation de cette édition, concoctée par Nicolas Bonnaud et son équipe, s'axe autour d'une forte cohérence des thèmes abordés. Le corps, d'abord, et la manière de l'appréhender, de l'écouter, de le respecter, s'invite dans plusieurs spectacles et maquettes (citons : "Épervier(s)", "Quatorze millimètres" ou "Déesse, je me maquille pour ne pas pleurer", mais également dans "Le Dernier Ogre"). Autre thème, souvent lié au premier : les femmes, leurs places et surtout leurs perceptions, leurs expressions, leurs vécus (magnifique lecture d'extraits de "Quatorze millimètres" par Sandrine Bourreau). Et puis, le thème de la mémoire, celle qui a été rejetée dans l'oubli, celle qui flotte dans les inconscients collectifs (avec, entre autres, le spectacle "Déesses", inspiré par le "Woman's Pentagone action").
Une parole de plus en plus incarnée donc pour cette programmation où la Compagnie Le Cri de l'Armoire présente deux spectacles hors du commun : "Le Dernier Ogre" et "2 sœurs". Au cœur de ces projets, à l'écriture et au jeu, Marien Tillet en bête de scène capable de se glisser dans toutes sortes de peaux, de slammer, de créer des partitions musicales en live, dans des spectacles où scénographie (le live painting de Samuel Poncet dans l'Ogre, une merveille XXL), musiques (les créations guitares de Mathias Castagné) et lumières sont essentiels (mot à la mode), et où la part du fantastique éclate par le jeu, le son, l'image.
Autre moment dans une esthétique totalement différente : dans un champ au bord d'un lavoir à l'heure où la fraîcheur de l'ombre gagne sur les rayons pâlissant du soleil, deux conteurs aux univers totalement différents se succèdent. Marie-Pierre Planchon déclenche des salves de rires avec son art comique dans "J'ai toujours voulu présenter la météo marine", un texte d'une drôlerie irrésistible qu'elle interprète avec un talent énorme. Puis Daniel L'Homond et son accent rocailleux du Périgord, nous emportent dans un conte beaucoup plus traditionnel, "L'Estrambord", qui ne manque ni d'art de la parole ni d'imaginaire.
Cette édition sera la dernière organisée par la Compagnie La Volige qui repart sur d'autres projets : des spectacles (un "Monte-Christo" par Nicolas Bonneau, en préparation, et "Venise" une création musicale et chorégraphique que Fannytastic crée actuellement) mais aussi des interventions dans les territoires en Nouvelle Aquitaine avec les événements des Cafés Oubliés. À suivre.
"Venise" par Fannytastic © DR.
Traverse !,
Festival itinérant des arts de la parole du Haut Val de Sèvres.
Du 8 au 13 juin 2021.
L'équipe Traverse !
Nicolas Bonneau et Noémie Sage : direction artistique et production.
Guillaume Toulet : directeur technique.
Angèle Pied : chargée de production, des relations publiques et des Bénévoles.
Zoé Jarry : chargée de production.
Rosalie Laganne : administratrice.
Lila Gaffiero : chargée de communication.
Marine Cossou : chargée de l'accueil des professionnels.
Fannytastic : artiste complice.
Catherine Guizard - La Strada & Cie : attachée de presse.
Guillaume Dujour : la cantine mobile, cuisinier itinérant.
Céline Giroux : présidente de La Volige.
Damien Dubrulle : trésorier de La Volige.
Le personnel de la communauté de communes Haut Val De Sèvre.
Le personnel de L'union Régionale Des Foyers Ruraux Du Poitou Charentes.
Festival itinérant des arts de la parole du Haut Val de Sèvres.
Du 8 au 13 juin 2021.
L'équipe Traverse !
Nicolas Bonneau et Noémie Sage : direction artistique et production.
Guillaume Toulet : directeur technique.
Angèle Pied : chargée de production, des relations publiques et des Bénévoles.
Zoé Jarry : chargée de production.
Rosalie Laganne : administratrice.
Lila Gaffiero : chargée de communication.
Marine Cossou : chargée de l'accueil des professionnels.
Fannytastic : artiste complice.
Catherine Guizard - La Strada & Cie : attachée de presse.
Guillaume Dujour : la cantine mobile, cuisinier itinérant.
Céline Giroux : présidente de La Volige.
Damien Dubrulle : trésorier de La Volige.
Le personnel de la communauté de communes Haut Val De Sèvre.
Le personnel de L'union Régionale Des Foyers Ruraux Du Poitou Charentes.