© Bertrand Gaudillère.
Tout le reste est laissé à leur totale liberté. Ces spectacles naissent ainsi de la combinaison de deux subjectivités : l'une plus artistique, l'autre plus analytique. Les six premiers opus de ces Grands ReporTERRE ont vu des thématiques fortes et variées : la Désobéissance civile, le Cyberféminisme (voir article RDS de janvier 21), les mouvements citoyens au Burkina Faso, l'Écologie et l'Énergie (article RDS de novembre 21), ainsi que des questionnements brûlants comme : faut-il séparer l'homme de l'artiste (voir article RDS de janvier 22), etc.
"Grand ReporTERRE #7" est l'occasion d'une rencontre entre Carole Thibaut et Lorraine de Foucher. La première est à la fois metteuse en scène, comédienne et directrice du Centre Dramatique National de Montluçon. C'est à elle que fut proposé ce principe de création. C'est elle aussi qui décida de placer cette création sous la bannière du large concept de "La fabrique de la domination". Lorraine de Foucher est journaliste et réalisatrice. Elle travaille pour France télévision et pour le service enquête du Monde. Ses sujets de prédilection sont la violence, notamment celle faite aux femmes avec différentes enquêtes dont "Féminicides" pour le Monde et France 2. Les deux femmes ne se connaissaient pas avant cette rencontre.
"Grand ReporTERRE #7" est l'occasion d'une rencontre entre Carole Thibaut et Lorraine de Foucher. La première est à la fois metteuse en scène, comédienne et directrice du Centre Dramatique National de Montluçon. C'est à elle que fut proposé ce principe de création. C'est elle aussi qui décida de placer cette création sous la bannière du large concept de "La fabrique de la domination". Lorraine de Foucher est journaliste et réalisatrice. Elle travaille pour France télévision et pour le service enquête du Monde. Ses sujets de prédilection sont la violence, notamment celle faite aux femmes avec différentes enquêtes dont "Féminicides" pour le Monde et France 2. Les deux femmes ne se connaissaient pas avant cette rencontre.
© Bertrand Gaudillère.
"Il nous a fallu le temps de la rencontre. Ça prend du temps une rencontre. Ça tâtonne, ça cherche l'autre et l'écho de l'autre en soi. Il fallait défricher un possible terrain commun où faire germer ce sujet : la fabrique de la domination", raconte Carole Thibaut.
C'est l'histoire de cette rencontre qui va servir de fil conducteur au spectacle. Et l'on assiste presque en direct à la fabrication de cette performance scénique, la création de cet objet théâtral à la fois informel, mais très construit. Les deux conceptrices, après avoir été à l'œuvre d'écriture, se retrouvent sur scène dans leur propre rôle, retraçant l'histoire de la découverte de l'autre, mais aussi et surtout du dévoilement de chacune de leur vie. Des vies qui semblent avoir été quasiment définies par le thème même du projet : "la fabrique de la domination".
Dans cet échange, mis en scène simplement avec deux chaises de bistrot, quelques effets de lumière et quelques projections vidéo, il sera essentiellement question de la violence faite aux femmes. C'est un des sujets de prédilection que les deux femmes ont en commun dans leurs différentes carrières. Elles reviennent ainsi sur quelques enquêtes menées par Lorraine de Foucher : les féminicides, les violences du cinéma porno, les plaintes contre Patrick Poivre d'Arvor.
C'est l'histoire de cette rencontre qui va servir de fil conducteur au spectacle. Et l'on assiste presque en direct à la fabrication de cette performance scénique, la création de cet objet théâtral à la fois informel, mais très construit. Les deux conceptrices, après avoir été à l'œuvre d'écriture, se retrouvent sur scène dans leur propre rôle, retraçant l'histoire de la découverte de l'autre, mais aussi et surtout du dévoilement de chacune de leur vie. Des vies qui semblent avoir été quasiment définies par le thème même du projet : "la fabrique de la domination".
Dans cet échange, mis en scène simplement avec deux chaises de bistrot, quelques effets de lumière et quelques projections vidéo, il sera essentiellement question de la violence faite aux femmes. C'est un des sujets de prédilection que les deux femmes ont en commun dans leurs différentes carrières. Elles reviennent ainsi sur quelques enquêtes menées par Lorraine de Foucher : les féminicides, les violences du cinéma porno, les plaintes contre Patrick Poivre d'Arvor.
Mais ce qui fait originalité et divergence de ces enquêtes, c'est l'axe par lequel celles-ci nous sont racontées. Loin, très loin de l'objectivité journalistique si rebattue, le spectacle s'attache essentiellement au sensible, aux émotions, aux ressentis que la journaliste a vécus et vit encore lorsqu'elle enquête sur ces sujets graves et douloureux. Nous est révélé par le biais de questions-réponses ou par de courts monologues, les combats, les doutes et les frustrations parfois que ces investigations demandent ou provoquent.
Sous une apparence très simple, dépouillée et hétéroclite, le spectacle prouve, au fur et à mesure de son avancée, une réelle construction dramatique, un rythme qui évite toute lourdeur, toute sensation de longueur. Le jeu s'invite partout et Lorraine de Foucher, pour une première sur une scène de théâtre, est très touchante, très juste, très assurée. La mise en scène de Carole Thibaut est une belle réussite, car elle donne de la vie et même de l'humour à un sujet pourtant dramatique. En tant qu'interprète, elle est parfaitement à l'aise. Son passage dansé sur une chanson totalement misogyne apporte soudain un visuel violent qui marque.
La performance est belle, car elle apporte de l'eau au moulin de la lutte contre la domination masculine totale que nos sociétés perpétuent, mais belle également parce qu'elle est spectacle en cela qu'elle ne parle pas uniquement à l'intelligence mais aussi au sensible, aux corps.
Sous une apparence très simple, dépouillée et hétéroclite, le spectacle prouve, au fur et à mesure de son avancée, une réelle construction dramatique, un rythme qui évite toute lourdeur, toute sensation de longueur. Le jeu s'invite partout et Lorraine de Foucher, pour une première sur une scène de théâtre, est très touchante, très juste, très assurée. La mise en scène de Carole Thibaut est une belle réussite, car elle donne de la vie et même de l'humour à un sujet pourtant dramatique. En tant qu'interprète, elle est parfaitement à l'aise. Son passage dansé sur une chanson totalement misogyne apporte soudain un visuel violent qui marque.
La performance est belle, car elle apporte de l'eau au moulin de la lutte contre la domination masculine totale que nos sociétés perpétuent, mais belle également parce qu'elle est spectacle en cela qu'elle ne parle pas uniquement à l'intelligence mais aussi au sensible, aux corps.
"Grand ReporTERRE #7"
© Bertrand Gaudillère.
Conception et mise en pièce de l'actualité : Carole Thibau et la journaliste Lorraine de Foucher.
Avec : Carole Thibaut et Lorraine de Foucher.
Création vidéo : Benoît Lahoz.
Collaboration artistique : Angélique Clairand.
Collaboration technique : Fabienne Gras, Thierry Pertière.
Durée : 1 h 30.
A été présenté les 3 et 4 mai 2023 au Théâtre du Point du Jour, Lyon 5e.
Prochaines dates
10 mai et 11 mai à 20 h : Théâtre Des Îlets - CDN, Montluçon (03).
>> theatredesilets.fr
À lire aussi :
"Grands ReporTERRE #2"
"Grands ReporTERRE #4"
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"Grands ReporTERRE #5"
Avec : Carole Thibaut et Lorraine de Foucher.
Création vidéo : Benoît Lahoz.
Collaboration artistique : Angélique Clairand.
Collaboration technique : Fabienne Gras, Thierry Pertière.
Durée : 1 h 30.
A été présenté les 3 et 4 mai 2023 au Théâtre du Point du Jour, Lyon 5e.
Prochaines dates
10 mai et 11 mai à 20 h : Théâtre Des Îlets - CDN, Montluçon (03).
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