© Béatrice Livet.
Cette joyeuse troupe, aux costumes brillantissimes, nous balade pendant plus d'une heure et demie dans une sorte de "Tinder" moderne où une femme – Rosaura –, la veuve, se retrouve face à quatre prétendants d'origine différente qui n'ont pour souhait que de lui mettre la bague au doigt. Seulement, cette Rosaura est indépendante et aussi, comme le titre l'indique, rusée.
En trois actes rythmés, fidèles à l'écriture du dramaturge italien, nous découvrons d'abord ces quatre séducteurs prêts à tout pour rafler le cœur de la "bellissima", interprétée par la sublime Caterina Murino. Ces quatre prétendants manient avec plaisir palpable les mots et aussi l'épée. Chaque comédien assure une partition profonde, sans caricature. Les personnages sont incarnés, tels des enfants dans une cour de récré. À défaut d'un bac à sable, leur terrain de jeu a pour fond le carnaval, Venise qui, tout le long de la pièce, est suggérée par des images projetées.
Puis, ces quatre joyeux, l'espagnol, le grand, au sens propre comme figuré Vincent Deniard, le français, subtilement taquin et rieur Vincent Desagnat, l'italien, plus réservé, mais tout aussi appliqué Pierre Rochefort, et l'anglais, gracieux et savoureux Thierry Harcourt, vont offrir un cadeau à la veuve et confier la mission de l'attribuer au désopilant, incroyablement expressif et talentueux valet, laquais, serviteur, j'en passe et des meilleurs, interprété avec brio par Tom Leeb que je découvre pour la première fois sur une scène de théâtre et qui tient son rôle d'Arlequino, tel un maestro !
En trois actes rythmés, fidèles à l'écriture du dramaturge italien, nous découvrons d'abord ces quatre séducteurs prêts à tout pour rafler le cœur de la "bellissima", interprétée par la sublime Caterina Murino. Ces quatre prétendants manient avec plaisir palpable les mots et aussi l'épée. Chaque comédien assure une partition profonde, sans caricature. Les personnages sont incarnés, tels des enfants dans une cour de récré. À défaut d'un bac à sable, leur terrain de jeu a pour fond le carnaval, Venise qui, tout le long de la pièce, est suggérée par des images projetées.
Puis, ces quatre joyeux, l'espagnol, le grand, au sens propre comme figuré Vincent Deniard, le français, subtilement taquin et rieur Vincent Desagnat, l'italien, plus réservé, mais tout aussi appliqué Pierre Rochefort, et l'anglais, gracieux et savoureux Thierry Harcourt, vont offrir un cadeau à la veuve et confier la mission de l'attribuer au désopilant, incroyablement expressif et talentueux valet, laquais, serviteur, j'en passe et des meilleurs, interprété avec brio par Tom Leeb que je découvre pour la première fois sur une scène de théâtre et qui tient son rôle d'Arlequino, tel un maestro !
© Béatrice Livet.
Enfin, Rosaura, dans le dernier acte, face à ce choix cornélien, assistée de sa dame de compagnie – interprétée par Sarah Biasini, pleine de fantaisie –, met au point un stratagème afin de connaître la sincérité de leur sentiment. Elle fixe les règles du jeu sans rien oublier de sa séduction et de son honnêteté. Une femme libre et prête à tout pour jouir de cette liberté.
Un "Tinder" moderne ! Ce n'est pas moi qui le dis, c'est Caterina Murino au micro d'une grande radio. Si ! É giusto. Deux siècles et demi plus tard, ces portraits internationaux de la nature humaine nous font rire au rythme d'une description qui semble toujours aussi pertinente. Les scènes sont courtes, le rythme communicatif et les personnages aussi limpides que l'action est rapide.
Il n'y a en effet peu de plaisir au monde que d'être en aussi bonne compagnie. Le plaisir de savourer une belle soirée, un instant de fantaisie comique et poétique, puis voir aussi bien revisité ce grand classique de Goldoni.
◙ Isabelle Lauriou
Un "Tinder" moderne ! Ce n'est pas moi qui le dis, c'est Caterina Murino au micro d'une grande radio. Si ! É giusto. Deux siècles et demi plus tard, ces portraits internationaux de la nature humaine nous font rire au rythme d'une description qui semble toujours aussi pertinente. Les scènes sont courtes, le rythme communicatif et les personnages aussi limpides que l'action est rapide.
Il n'y a en effet peu de plaisir au monde que d'être en aussi bonne compagnie. Le plaisir de savourer une belle soirée, un instant de fantaisie comique et poétique, puis voir aussi bien revisité ce grand classique de Goldoni.
◙ Isabelle Lauriou
"La Veuve Rusée"
Texte : Carlo Goldoni.
Adaptation et mise en scène : Giancarlo Marinelli.
Assistante mise en scène : Aline Gaillot.
Avec : Caterina Murino, Sarah Biasini, Vincent Deniard, Vincent Desagnat, Thierry Harcourt, Tom Leeb, Pierre Rochefort.
Et l’amicale participation vocale de Jean Reno.
Son et projection vidéo : Francesco Lopergolo.
Scénographie : Fabiana Di Marco.
Costumes : Atelier vénitien de Stefano Nicolao.
Lumières : Didier Brun.
Traduction : Valerio Zaina.
Durée : 1 h 45.
Co-production franco-italienne : Teatro Quirino Roma, Compagnia Moliere.
À partir du 10 septembre 2024.
Du mardi au vendredi à 20 h, samedi à 16 h et 20 h, dimanche à 15 h.
Théâtre des Bouffes Parisiens, Paris 2ᵉ, 01 86 47 72 43.
>> bouffesparisiens.com
Adaptation et mise en scène : Giancarlo Marinelli.
Assistante mise en scène : Aline Gaillot.
Avec : Caterina Murino, Sarah Biasini, Vincent Deniard, Vincent Desagnat, Thierry Harcourt, Tom Leeb, Pierre Rochefort.
Et l’amicale participation vocale de Jean Reno.
Son et projection vidéo : Francesco Lopergolo.
Scénographie : Fabiana Di Marco.
Costumes : Atelier vénitien de Stefano Nicolao.
Lumières : Didier Brun.
Traduction : Valerio Zaina.
Durée : 1 h 45.
Co-production franco-italienne : Teatro Quirino Roma, Compagnia Moliere.
À partir du 10 septembre 2024.
Du mardi au vendredi à 20 h, samedi à 16 h et 20 h, dimanche à 15 h.
Théâtre des Bouffes Parisiens, Paris 2ᵉ, 01 86 47 72 43.
>> bouffesparisiens.com