© Cyrille Guir.
De la cuisine naissent les mets mais aussi le bruit, les sons, le rythme. D'actes laborieux, ouvriers, s'inventent d'autres, ignorés, artistiques, sous-jacents à des gestes mécaniques, répétitifs, réalisés dans une finalité culinaire.
Des épluchages, coupes et découpes initiaux vont s'exprimer les premières rythmiques sous l'impulsion des mains professionnelles de Claudius Tortorici, authentique cuisinier de son état... Et confectionneur d'un plat à la réalité gourmande, une succulente bourride de petites seiches*.
D'une précision métronomique, les gestes du spécialiste donnent la cadence. Celle-ci petit à petit incite les musiciens à entrer dans la danse l'un après l'autre. Violoncelle, saxophones, effets électroniques, batterie. Les sons s'associent, se confrontent, s'unissent. La partition est résolument contemporaine mais fait naître des lignes mélodiques surprenantes, harmonieuses, interpellant nos organes auditifs d'un plaisir inédit, inconnu, où se mêlent la vision organique de nos fondements et pratiques alimentaires, une musique aux énergiques fulgurances improvisées et des vocalises aériennes, voire cathartiques.
Des épluchages, coupes et découpes initiaux vont s'exprimer les premières rythmiques sous l'impulsion des mains professionnelles de Claudius Tortorici, authentique cuisinier de son état... Et confectionneur d'un plat à la réalité gourmande, une succulente bourride de petites seiches*.
D'une précision métronomique, les gestes du spécialiste donnent la cadence. Celle-ci petit à petit incite les musiciens à entrer dans la danse l'un après l'autre. Violoncelle, saxophones, effets électroniques, batterie. Les sons s'associent, se confrontent, s'unissent. La partition est résolument contemporaine mais fait naître des lignes mélodiques surprenantes, harmonieuses, interpellant nos organes auditifs d'un plaisir inédit, inconnu, où se mêlent la vision organique de nos fondements et pratiques alimentaires, une musique aux énergiques fulgurances improvisées et des vocalises aériennes, voire cathartiques.
© Romuald Ducros.
Au fil de l'élaboration de la recette aux accents méditerranéens s'assemblent et se désassemblent le "tac tac tac" du couteau éminçant les oignons, le souffle et les bulles aquatiques du sax soprano à demi immergé dans l'eau de la plonge, le "frappé glissé" de la découpe des poireaux sur la planche en bois, l'effervescence sonore de ceux-ci plongés dans le bouillon chaud, son amplifié par les parois métalliques de la casserole, les battements du fouet à l'intérieur d'un bol en inox…
Et étape par étape, suit la réalisation de l'aïoli au répertoire musical insoupçonné où le batteur électrique, donnant sa propre mesure, tout en croches et rythmes syncopés, vient s'ajouter à l'ensemble comme autant d'improvisations maîtrisées, dans une forme de transe festive et gourmande. Jusqu'au final composé en prélude d'une montée en puissance des percussions suivie d'une petite "cantate" pour clochettes, puis le chant des pommes de terre, des seiches et aïoli intiment mariés, validé par le "pop" d'ouverture des bouteilles de blanc bio... Ce soir-là, un "Miss Terre" Domaine La Sénéchalière (Marc Pesnot) 2017.
La proposition de Maguelone Vidal met en résonance, de manière poétique, décalée, différentes perceptions sensorielles, tout en faisant appel à une pratique primitive... la table ou plus exactement le rituel du repas. Ici, dans une disposition scénique - artistique et sociale - en forme d'étoiles à huit branches (huit tentacules ?), chacun voit ou est vu. Tous, musiciens, cuisinier et public sont dans une relation intime d'émetteurs à récepteurs sensibles.
Et étape par étape, suit la réalisation de l'aïoli au répertoire musical insoupçonné où le batteur électrique, donnant sa propre mesure, tout en croches et rythmes syncopés, vient s'ajouter à l'ensemble comme autant d'improvisations maîtrisées, dans une forme de transe festive et gourmande. Jusqu'au final composé en prélude d'une montée en puissance des percussions suivie d'une petite "cantate" pour clochettes, puis le chant des pommes de terre, des seiches et aïoli intiment mariés, validé par le "pop" d'ouverture des bouteilles de blanc bio... Ce soir-là, un "Miss Terre" Domaine La Sénéchalière (Marc Pesnot) 2017.
La proposition de Maguelone Vidal met en résonance, de manière poétique, décalée, différentes perceptions sensorielles, tout en faisant appel à une pratique primitive... la table ou plus exactement le rituel du repas. Ici, dans une disposition scénique - artistique et sociale - en forme d'étoiles à huit branches (huit tentacules ?), chacun voit ou est vu. Tous, musiciens, cuisinier et public sont dans une relation intime d'émetteurs à récepteurs sensibles.
© Romuald Ducros.
Le spectateur est immergé, grâce aux odeurs, au système de diffusion octophonique des bruits et de la musique, à la proximité visuelle, "géographique, des actes commis, dans la création en temps réel ; baignant dans une grande intimité commune, non prévue - car beaucoup ne connaissant pas son voisin attablé et vice-versa -, mais dont la cérémonie est profondément inscrite dans notre ADN.
Le très méditerranéen cuisinier Claudius Tortorici ainsi que les quatre musiciens sont étonnants d'ouverture, de disponibilité et d'enthousiasme dans cette mise en correspondance pluridisciplinaire lumineuse et résolument singulière. Dans la deuxième partie dédiée à la dégustation, les artistes se mettant alors au service entament des conversations avec les convives avec, en fond sonore, une œuvre électroacoustique composée de paroles : celles du cuisinier, celle d’un vigneron, d’un sociologue, etc.
Créant une communion entre les arts premiers (musique, nourriture, oralité) et les individus, "La Tentation des pieuvres" renoue avec nos pratiques anciennes, archaïques, sans hiérarchie, où les échanges entre humains avaient une réelle naturalité. Dans cette production s'ajoute en complément une forme d'hospitalité (et de bienveillance) des autres… et du spectacle vivant, dans ce que nous souhaiterions qu'il ait d'universel… une capacité à nous faire évoluer.
Vu fin septembre au Théâtre d'Orléans - Scène nationale.
Le très méditerranéen cuisinier Claudius Tortorici ainsi que les quatre musiciens sont étonnants d'ouverture, de disponibilité et d'enthousiasme dans cette mise en correspondance pluridisciplinaire lumineuse et résolument singulière. Dans la deuxième partie dédiée à la dégustation, les artistes se mettant alors au service entament des conversations avec les convives avec, en fond sonore, une œuvre électroacoustique composée de paroles : celles du cuisinier, celle d’un vigneron, d’un sociologue, etc.
Créant une communion entre les arts premiers (musique, nourriture, oralité) et les individus, "La Tentation des pieuvres" renoue avec nos pratiques anciennes, archaïques, sans hiérarchie, où les échanges entre humains avaient une réelle naturalité. Dans cette production s'ajoute en complément une forme d'hospitalité (et de bienveillance) des autres… et du spectacle vivant, dans ce que nous souhaiterions qu'il ait d'universel… une capacité à nous faire évoluer.
Vu fin septembre au Théâtre d'Orléans - Scène nationale.
"La Tentation des pieuvres"
© Cyrille Guir.
Conception, composition, saxophones, voix : Maguelone Vidal.
Regard extérieur : Émilie Rousset.
Cuisinier : Claudius Tortorici.
Machines et instruments électroniques : Christian Zanési.
Violoncelle, voix : Didier Petit.
Batterie, percussions, voix : Philippe Foch.
Ingénieur du son : Emmanuel Duchemin.
Scénographie : Emmanuelle Debeusscher.
Création lumiere : Laïs Foulc.
Régie générale et lumière : Maurice Fouilhé.
Régie plateau : Jean-Marie Deboffe.
Régie tournée : Margaux Decaudin.
Durée : 2 h, dégustation du plat comprise.
Jauge : cent personnes par représentation.
Production Intensités.
30 novembre & 1er décembre 2018 à 18 h 30.
Dans le cadre des Rencontres Internationales de Théâtre Musical
et du Festival Mesure pour Mesure.
Nouveau Théâtre de Montreuil - Centre Dramatique National, Salle Maria Casarès, Montreuil (93), 01 48 70 48 90 .
>> nouveau-theatre-montreuil.com
16 décembre 2018, 16 h et 21 h.
Le Studio, Philharmonie de Paris, Cité de la Musique, Paris 19e, 01 44 84 44 84.
>> philharmoniedeparis.fr
Tournée 2019.
18 janvier 2019 : Le Théâtre - Scène nationale, Mâcon (71).
À suivre…
Regard extérieur : Émilie Rousset.
Cuisinier : Claudius Tortorici.
Machines et instruments électroniques : Christian Zanési.
Violoncelle, voix : Didier Petit.
Batterie, percussions, voix : Philippe Foch.
Ingénieur du son : Emmanuel Duchemin.
Scénographie : Emmanuelle Debeusscher.
Création lumiere : Laïs Foulc.
Régie générale et lumière : Maurice Fouilhé.
Régie plateau : Jean-Marie Deboffe.
Régie tournée : Margaux Decaudin.
Durée : 2 h, dégustation du plat comprise.
Jauge : cent personnes par représentation.
Production Intensités.
30 novembre & 1er décembre 2018 à 18 h 30.
Dans le cadre des Rencontres Internationales de Théâtre Musical
et du Festival Mesure pour Mesure.
Nouveau Théâtre de Montreuil - Centre Dramatique National, Salle Maria Casarès, Montreuil (93), 01 48 70 48 90 .
>> nouveau-theatre-montreuil.com
16 décembre 2018, 16 h et 21 h.
Le Studio, Philharmonie de Paris, Cité de la Musique, Paris 19e, 01 44 84 44 84.
>> philharmoniedeparis.fr
Tournée 2019.
18 janvier 2019 : Le Théâtre - Scène nationale, Mâcon (71).
À suivre…