© Pierre Grobois.
L'argument lointainement inspiré de Mérimée met en scène les amours du baron de Mergy et d'Isabelle de Montal à la cour des Valois, dix ans après la Saint-Barthélémy. Sous la protection de Marguerite de Valois (la reine Margot), ces deux protestants doivent évidemment échapper à mille périls pour vivre leur passion. Nous croiserons le marquis de Comminges, un duelliste fou - vrai tueur en série de gentilshommes sur le fameux Pré aux Clercs qui donne son titre à l'œuvre -, un couple formé d'une soubrette Nicette et d'un bourgeois Girot. Sans oublier un bouffon italien, Cantarelli, toujours prêt à intriguer. Et bien sûr la reine Margot elle-même - quelques années avant Dumas auquel on pense beaucoup devant ce spectacle.
Cet opéra-comique qui alterne donc séquences parlées et chantées se révèle plaisant. De la cape, de l'épée, des amours contrariées, du burlesque et du mélo, pas un bouton ne manque à un livret et à une partition surannés en diable. Des numéros acrobatiques pour les chanteurs - qui nous font souvenir qu'on ne chantait pas du tout au XIXe siècle comme aujourd'hui - avec succession attendue de duos, trios, quatuors et chœurs, des ballets, des rutilances, de la tendresse, des soulignements guillerets ou dramatiques de l'orchestre : l'ensemble se révèle sans surprise. Mais pas sans charme si l'on goûte la poésie de ce divertissement : "Un grand spectacle populaire et total" selon les mots mêmes de son metteur en scène Éric Ruf.
Cet opéra-comique qui alterne donc séquences parlées et chantées se révèle plaisant. De la cape, de l'épée, des amours contrariées, du burlesque et du mélo, pas un bouton ne manque à un livret et à une partition surannés en diable. Des numéros acrobatiques pour les chanteurs - qui nous font souvenir qu'on ne chantait pas du tout au XIXe siècle comme aujourd'hui - avec succession attendue de duos, trios, quatuors et chœurs, des ballets, des rutilances, de la tendresse, des soulignements guillerets ou dramatiques de l'orchestre : l'ensemble se révèle sans surprise. Mais pas sans charme si l'on goûte la poésie de ce divertissement : "Un grand spectacle populaire et total" selon les mots mêmes de son metteur en scène Éric Ruf.
© Pierre Grobois.
Le sociétaire de la Comédie Française devenu l'incontournable organisateur de nos spectacles lyriques a fait le choix d'une illustration assez sage et même quelque peu old fashioned de l'œuvre - ce qui ne lui rend pas forcément service. C'est joli ces arbres, ce pré, ces charmilles aux actes I et III, mais c'est un peu ennuyeux. Même les (beaux) costumes Renaissance de Renato Bianchi ont tout de même un air de déjà vu. On se souviendra néanmoins des belles lumières de Stéphanie Daniel et des interventions excellentes de drôlerie et de pittoresque du chœur Accentus déguisé soit en chevau-légers du roi soit en personnages de commedia dell'arte pour une mascarade.
Côté solistes, l'américain Michael Spyres en Mergy confirme tout le bien qu'on pense de lui avec sa belle voix au registre manifestement étendu, de même que le Cantarelli plein de fantaisie d'Éric Huchet doté d'une gaillarde nature de ténor comique ici. Dans le rôle de Girot se signale heureusement le baryton-basse Christian Helmer quand la Nicette de Jaël Azzaretti libère tout le fantasque de son rôle à l'acte III - de loin le meilleur de l'opéra.
Spectacle vu le 23 mars 2015.
Côté solistes, l'américain Michael Spyres en Mergy confirme tout le bien qu'on pense de lui avec sa belle voix au registre manifestement étendu, de même que le Cantarelli plein de fantaisie d'Éric Huchet doté d'une gaillarde nature de ténor comique ici. Dans le rôle de Girot se signale heureusement le baryton-basse Christian Helmer quand la Nicette de Jaël Azzaretti libère tout le fantasque de son rôle à l'acte III - de loin le meilleur de l'opéra.
Spectacle vu le 23 mars 2015.
© Pierre Grobois.
Prochaines dates : mercredi 25, vendredi 27, mardi 31 mars, jeudi 2 avril 2015 à 20 h.
Retransmission sur France Musique le 11 avril 2015.
Opéra Comique, 0 825 01 01 23.
Place Boieldieu, Paris 2e.
>> opera-comique.com
"Le Pré aux clercs" (1832).
Musique : Ferdinand Hérold (1791-1833).
Livret : Eugène de Planard.
Durée : 2 h 30 avec entracte.
Retransmission sur France Musique le 11 avril 2015.
Opéra Comique, 0 825 01 01 23.
Place Boieldieu, Paris 2e.
>> opera-comique.com
"Le Pré aux clercs" (1832).
Musique : Ferdinand Hérold (1791-1833).
Livret : Eugène de Planard.
Durée : 2 h 30 avec entracte.
© Vincent Pontet.
Marie Lenormand, Marguerite de Valois.
Marie-Eve Munger, Isabelle de Montal.
Jaël Azzaretti, Nicette.
Michael Spyres, Mergy.
Emiliano Gonzalez Toro, Comminge.
Eric Huchet, Cantarelli.
Christian Helmer, Girot.
Paul McCreesh, direction musicale.
Eric Ruf, mise en scène et décors.
Renato Bianchi, costumes.
Stéphanie Daniel, lumières.
Glyslein Lefever, chorégraphe.
Chœur Accentus.
Christophe Grapperon, chef de chœur.
Orchestre Gulbenkian.
Marie-Eve Munger, Isabelle de Montal.
Jaël Azzaretti, Nicette.
Michael Spyres, Mergy.
Emiliano Gonzalez Toro, Comminge.
Eric Huchet, Cantarelli.
Christian Helmer, Girot.
Paul McCreesh, direction musicale.
Eric Ruf, mise en scène et décors.
Renato Bianchi, costumes.
Stéphanie Daniel, lumières.
Glyslein Lefever, chorégraphe.
Chœur Accentus.
Christophe Grapperon, chef de chœur.
Orchestre Gulbenkian.