© Rina Skeel.
Le spectacle d'Eugenio Barba, qui réunit autour d'un arbre ancien, dénudé, ébranché, les bourreaux et les victimes de conflits contemporains, a l'apparence d'une fable simple et (un peu) appuyée.
L'imagerie proposée estompe les citations historiques et les apparences ethniques (des Indes, d'Europe, d'ailleurs). L'arbre attire les rituels, porte les croyances comme il porte les fruits. C'est, tour à tour et en même temps, un arbre aux oiseaux, un arbre aux contes perchés, un arbre aux jeux d'enfants, un arbre au pendu, un arbre sec. C'est aussi un arbre brisé qu'un couple tout de douceur aux humbles cérémonies tente de faire revivre. Dérisoire et sublime tout à la fois.
C'est un arbre mort qui arbore les stigmates des fureurs. De ces hommes, ces seigneurs, saigneurs, de la guerre qui martèlent le sol, vocifèrent, étêtent, s'affrontent, portés par de mauvais vents. Leur exaltation se nourrit de leurs propres fracas, des cris et des pleurs qu'ils engendrent. Ils malmènent encore le silence qui suit leurs destructions et qu'a déserté le chant des oiseaux*.
L'imagerie proposée estompe les citations historiques et les apparences ethniques (des Indes, d'Europe, d'ailleurs). L'arbre attire les rituels, porte les croyances comme il porte les fruits. C'est, tour à tour et en même temps, un arbre aux oiseaux, un arbre aux contes perchés, un arbre aux jeux d'enfants, un arbre au pendu, un arbre sec. C'est aussi un arbre brisé qu'un couple tout de douceur aux humbles cérémonies tente de faire revivre. Dérisoire et sublime tout à la fois.
C'est un arbre mort qui arbore les stigmates des fureurs. De ces hommes, ces seigneurs, saigneurs, de la guerre qui martèlent le sol, vocifèrent, étêtent, s'affrontent, portés par de mauvais vents. Leur exaltation se nourrit de leurs propres fracas, des cris et des pleurs qu'ils engendrent. Ils malmènent encore le silence qui suit leurs destructions et qu'a déserté le chant des oiseaux*.
© Rina Skeel.
Un arbre que l'on ne veut pas voir mourir.
La représentation est rythmée par le chant de narrateurs maniant les uns des instruments à vent (accordéon et voix profonde) ou à cordes (violon ou ektara). Dans leurs dialogues d'affrontement ou d'apaisement se développent les métamorphoses, les glissements de temps et d'espace. Comme une colère toujours exprimée toujours tempérée.
Sur scène les acteurs ne sont plus qu'énergie et modulation. Ils sont par leur grande maîtrise de l'art dans toute la puissance de leur être et portent, dans une forme de réalité supérieure, toute la cruauté du réel.
Il leur suffit alors d'arborer un nez rouge (un point rouge au milieu de la figure) pour que celui-ci apparaisse comme un point d'hésitation du regard, un point d'interrogation sur le monde et le temps du monde. Comme un point de dissolution entre Comédie et Tragédie.
La représentation est rythmée par le chant de narrateurs maniant les uns des instruments à vent (accordéon et voix profonde) ou à cordes (violon ou ektara). Dans leurs dialogues d'affrontement ou d'apaisement se développent les métamorphoses, les glissements de temps et d'espace. Comme une colère toujours exprimée toujours tempérée.
Sur scène les acteurs ne sont plus qu'énergie et modulation. Ils sont par leur grande maîtrise de l'art dans toute la puissance de leur être et portent, dans une forme de réalité supérieure, toute la cruauté du réel.
Il leur suffit alors d'arborer un nez rouge (un point rouge au milieu de la figure) pour que celui-ci apparaisse comme un point d'hésitation du regard, un point d'interrogation sur le monde et le temps du monde. Comme un point de dissolution entre Comédie et Tragédie.
© Rina Skeel.
Ce faisant, le metteur en scène revivifie la farce primitive. Celle qui prévaut quand les survivants, seuls témoins, refont le combat après le combat, avec toute l'énergie de la peur qui les a dominés. Et qui retrouvent, dans le récit qu'ils en font, le souffle, la distance nécessaire, vitale, qui transforme la terreur en hallucination salvatrice, qui permet d'atteindre un point de bascule, un retour à la conscience, le point de tarissement des larmes, le point d'apparition du rire, le point de l'oubli et de la compassion. C'est ce point d'inflexion qui est aussi celui de la réflexion et de la sensibilité qu'Eugenio Barba aborde.
Dans la parabole de cet arbre mort que les oiseaux ont fui et que les hommes arrosent de leurs pleurs et de leurs prières, le spectateur rencontre un mythe. Commun. Universel. En résonance avec sa conscience intime. Partagée entre lui et les comédiens. La présence de L'Arbre comme conscience de la force et la fragilité de la vie.
Dans "L'Arbre", il est aussi question de catharsis, de résilience. De théâtre donc. De grand Théâtre. Conçu comme une ethnographie expérimentale.
* À l'instant où ces lignes sont écrites la population des oiseaux de plaine a baissé de moitié et ce printemps ne voit pas arriver les hirondelles…
Dans la parabole de cet arbre mort que les oiseaux ont fui et que les hommes arrosent de leurs pleurs et de leurs prières, le spectateur rencontre un mythe. Commun. Universel. En résonance avec sa conscience intime. Partagée entre lui et les comédiens. La présence de L'Arbre comme conscience de la force et la fragilité de la vie.
Dans "L'Arbre", il est aussi question de catharsis, de résilience. De théâtre donc. De grand Théâtre. Conçu comme une ethnographie expérimentale.
* À l'instant où ces lignes sont écrites la population des oiseaux de plaine a baissé de moitié et ce printemps ne voit pas arriver les hirondelles…
"L'Arbre"
© Rina Skeel.
Un spectacle dédié à Inger Landsted.
Texte : Odin Teatret.
Mise en scène et dramaturgie : Eugenio Barba.
Avec : Luis Alonso, Parvathy Baul, I Wayan Bawa, Kai Bredholt, Roberta Carreri, Donald Kitt, Elena Floris, Carolina Pizarro, Fausto Pro, Iben Nagel Rasmussen, Julia Varley.
Dramaturgie : Thomas Bredsdorff.
Scénographie : Luca Ruzza, Odin Teatret.
Lumières : Lucca Ruzza (OpenLab Company), assisté de Jesper Kongshaug.
Conception et réalisation d'arbres : Giovanna Amoroso et Istvan Zimmermann (Plastikart).
Programmation de logiciels : Massimo Zomparelli.
Costumes et accessoires : Odin Teatret.
Directeur musical : Elena Floris.
Directeur technique : Fausto Pro.
Marionnettes : Niels Kristian Brinthe, Fabio Butera, Samir Muhamad, I Gusti Made Lod.
Têtes de poupées : Signe Herlevsen.
Conseiller littéraire : Nando Taviani.
Durée : 80 min.
Texte : Odin Teatret.
Mise en scène et dramaturgie : Eugenio Barba.
Avec : Luis Alonso, Parvathy Baul, I Wayan Bawa, Kai Bredholt, Roberta Carreri, Donald Kitt, Elena Floris, Carolina Pizarro, Fausto Pro, Iben Nagel Rasmussen, Julia Varley.
Dramaturgie : Thomas Bredsdorff.
Scénographie : Luca Ruzza, Odin Teatret.
Lumières : Lucca Ruzza (OpenLab Company), assisté de Jesper Kongshaug.
Conception et réalisation d'arbres : Giovanna Amoroso et Istvan Zimmermann (Plastikart).
Programmation de logiciels : Massimo Zomparelli.
Costumes et accessoires : Odin Teatret.
Directeur musical : Elena Floris.
Directeur technique : Fausto Pro.
Marionnettes : Niels Kristian Brinthe, Fabio Butera, Samir Muhamad, I Gusti Made Lod.
Têtes de poupées : Signe Herlevsen.
Conseiller littéraire : Nando Taviani.
Durée : 80 min.
© Rina Skeel.
Du 9 au 19 mai 2018.
Du mardi au samedi à 20 h 30.
Théâtre du Soleil, Cartoucherie de Vincennes, Paris 12e, 01 43 74 24 08.
>> theatre-du-soleil.fr
Du mardi au samedi à 20 h 30.
Théâtre du Soleil, Cartoucherie de Vincennes, Paris 12e, 01 43 74 24 08.
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