© Christophe Raynaud de Lage/Festival d'Avignon.
Midi sonnant, le Jardin Ceccano se met dans l'instant à vibrer sous l'effet de l'énergie trop longtemps contenue des personnages de "la pièce des pièces" et de leurs exégètes. Des acteurs de tous horizons - élèves de l'École régionale de Cannes et Marseille, comédiens professionnels, amateurs passionnés - vont arpenter "en tous sens" ce théâtre de tréteaux pour être (et non ne pas être) les insolents porte-parole non seulement des Hamlet, Horatio, Marcellus, Ophélie, sans oublier Yorick et sa prise de tête, mais aussi de leurs non moins célèbres commentateurs, Heidegger, Wittgenstein, Derrida, Sartre, Jankélévitch, Nietzsche, Freud, Lacan, Bonnefoy, un aréopage d'épatants penseurs patentés.
Effervescence corporelle et triturage de méninges garantis, ça dépote grave sur l'estrade autour de laquelle se sont pressés les chanceux ayant trouvé place… Un vent de folie créative déferle plus d'une heure durant sans jamais faiblir, faisant tourbillonner mots, citations et abracadabrantes improvisations corporelles. C'est que vouloir s'attaquer au sens de la réplique la plus rebattue de toute la littérature n'est pas de tout repos… D'ailleurs, cette question récurrente à jamais sans réponse - qui en recouvre d'autres, voir plus haut - n'est pas posée à Yorick auquel Hamlet semble s'adresser, son crâne en mains, mais à nous les vivants.
Effervescence corporelle et triturage de méninges garantis, ça dépote grave sur l'estrade autour de laquelle se sont pressés les chanceux ayant trouvé place… Un vent de folie créative déferle plus d'une heure durant sans jamais faiblir, faisant tourbillonner mots, citations et abracadabrantes improvisations corporelles. C'est que vouloir s'attaquer au sens de la réplique la plus rebattue de toute la littérature n'est pas de tout repos… D'ailleurs, cette question récurrente à jamais sans réponse - qui en recouvre d'autres, voir plus haut - n'est pas posée à Yorick auquel Hamlet semble s'adresser, son crâne en mains, mais à nous les vivants.
© Christophe Raynaud de Lage/Festival d'Avignon.
Alors, pour tenter d'y voir plus clair ensemble dans ce maelstrom, la rescousse de penseurs surtitrés peut être utile… à moins que la densité des cerveaux en surchauffe ajoute encore à la complexité de la situation (mais aucune frustration à avoir, le texte complet d'"Hamlet à l'impératif" est disponible chez Actes Sud à l'usage de ceux qui ressentiraient la nécessité d'une remise à niveau). Ce qui est en jeu, en plus du réel débat de fond étayé par des éclairages "sur-plombants", c'est la vitalité débridée des comédiens et comédiennes qui se livrent à l'exercice livresque avec une fougue héritée du théâtre populaire comique.
Plongeant la tête la première dans la genèse (celle d'"Hamlet", aussi monumentale et encore plus passionnée que la biblique), les irrésistibles baladins en exhument les trois éditions originales, deux quartos et un folio, pour tenter d'y trouver le sésame de la diction idoine de la réplique des répliques. En effet, c'est là dans l'intonation tombante (point final essentiellement tragique) ou montante (point d'interrogation ouvrant sur une énigme existentielle) que se love le point d'achoppement. L'être ou le non-être, l'être ou le néant, l'être de l'étant, etc. Et c'est "justement" au Théâtre que Shakespeare confie cette mission aussi essentielle qu'existentielle de fournir… une réponse… ouverte…
Plongeant la tête la première dans la genèse (celle d'"Hamlet", aussi monumentale et encore plus passionnée que la biblique), les irrésistibles baladins en exhument les trois éditions originales, deux quartos et un folio, pour tenter d'y trouver le sésame de la diction idoine de la réplique des répliques. En effet, c'est là dans l'intonation tombante (point final essentiellement tragique) ou montante (point d'interrogation ouvrant sur une énigme existentielle) que se love le point d'achoppement. L'être ou le non-être, l'être ou le néant, l'être de l'étant, etc. Et c'est "justement" au Théâtre que Shakespeare confie cette mission aussi essentielle qu'existentielle de fournir… une réponse… ouverte…
© Christophe Raynaud de Lage/Festival d'Avignon.
Alors, les saltimbanques missionnaires vont s'en donner à cœur joie, n'épargnant aucune malice pour retenir notre attention. De la magistrale interprétation chantée de "To be or not to be" (Opéra d'Ambroise Thomas), à l'interprétation fracassante d'un Heidegger très Parti national-socialiste accoutré d'une salopette munichoise en cuir et s'empiffrant cuillère à la main tout en éructant afin de réveiller la question de l'être, en passant par un Derrida coiffé d'une perruque blanche d'une beauté redoutable, sans oublier l'inénarrable Lacan barré par la chaîne du signifiant disant toujours la vérité, tout est objet de ravissements.
Une fête "des sens" que l'exégèse collective de ce point (d'orgue) dont l'interprétation demeurera pour l'éternité une énigme. Intonation essentielle révélant en miroir l'essence du théâtre : lieu non dédié aux réponses prêt-à-porter, mais espace ouvert créant les conditions collectives d'une page blanche à écrire, réécrire toujours avec la même rage… de vivre. Ce premier épisode d'un feuilleton s'annonçant - en tout point - haletant, est porteur de promesses himalayennes : rappeler au distrait que le théâtre est "essentiel", à ce titre aucun ne doit plus fermer… sous aucun "pré-texte".
"Un point c'est tout", épisode 1 du feuilleton théâtral, vu au jardin de la bibliothèque Ceccano, le mardi 6 juillet 2021 à midi (durée 1 h 15).
Une fête "des sens" que l'exégèse collective de ce point (d'orgue) dont l'interprétation demeurera pour l'éternité une énigme. Intonation essentielle révélant en miroir l'essence du théâtre : lieu non dédié aux réponses prêt-à-porter, mais espace ouvert créant les conditions collectives d'une page blanche à écrire, réécrire toujours avec la même rage… de vivre. Ce premier épisode d'un feuilleton s'annonçant - en tout point - haletant, est porteur de promesses himalayennes : rappeler au distrait que le théâtre est "essentiel", à ce titre aucun ne doit plus fermer… sous aucun "pré-texte".
"Un point c'est tout", épisode 1 du feuilleton théâtral, vu au jardin de la bibliothèque Ceccano, le mardi 6 juillet 2021 à midi (durée 1 h 15).
"Hamlet à l'impératif !"
© Christophe Raynaud de Lage/Festival d'Avignon.
Feuilleton théâtral en 10 épisodes.
Traduction, texte original : Olivier Py.
Mise en scène : Olivier Py.
Assistant à la mise en scène : Bertrand de Roffignac aidé de Julien Masso.
Avec : Moustafa Benaïbout, Damien Bigourdan, Céline Chéenne, Redwane Rajel, Bertrand de Roffignac, Youssef Zendji, des citoyens amateurs de théâtre.
Des élèves de l'ERACM : Zélie Gillet, Laurie Iversen, Roméo Mariani, Gaspard Raymond, Alexis Tieno, Sébastien Weber.
Musicien : Julien Jolly.
Composition, percussions : Julien Jolly.
Durée : 2 h.
•Avignon In 2021•
Du 6 au 23 juillet 2021.
Voir les horaires sur le site du festival.
Jardin de la Bibliothèque Ceccano.
Entrée libre sur réservation.
>> festival-avignon.com
Réservations : 04 90 14 14 14 .
6 juillet - Épisode 1 – Un point c'est tout.
7 juillet - Épisode 2 – L'impératif moral.
9 juillet - Épisode 3 – Le temps est anachronique
10 juillet - Épisode 4 – Exercice de métathéâtralité.
13 juillet - Épisode 5 – La limite des mots.
15 juillet - Épisode 6 – Procrastination.
17 juillet - Épisode 7 – Œdipe et Gertrude.
19 juillet - Épisode 8 – Ophélie ne s'est pas tuée.
21 juillet - Épisode 9 – Encore un memento mori.
22 juillet - Épisode 10 – La douleur suspendue.
Les 8, 12, 16, 20 et 23 juillet - Tout Hamlet en 1 h 30.
Traduction, texte original : Olivier Py.
Mise en scène : Olivier Py.
Assistant à la mise en scène : Bertrand de Roffignac aidé de Julien Masso.
Avec : Moustafa Benaïbout, Damien Bigourdan, Céline Chéenne, Redwane Rajel, Bertrand de Roffignac, Youssef Zendji, des citoyens amateurs de théâtre.
Des élèves de l'ERACM : Zélie Gillet, Laurie Iversen, Roméo Mariani, Gaspard Raymond, Alexis Tieno, Sébastien Weber.
Musicien : Julien Jolly.
Composition, percussions : Julien Jolly.
Durée : 2 h.
•Avignon In 2021•
Du 6 au 23 juillet 2021.
Voir les horaires sur le site du festival.
Jardin de la Bibliothèque Ceccano.
Entrée libre sur réservation.
>> festival-avignon.com
Réservations : 04 90 14 14 14 .
6 juillet - Épisode 1 – Un point c'est tout.
7 juillet - Épisode 2 – L'impératif moral.
9 juillet - Épisode 3 – Le temps est anachronique
10 juillet - Épisode 4 – Exercice de métathéâtralité.
13 juillet - Épisode 5 – La limite des mots.
15 juillet - Épisode 6 – Procrastination.
17 juillet - Épisode 7 – Œdipe et Gertrude.
19 juillet - Épisode 8 – Ophélie ne s'est pas tuée.
21 juillet - Épisode 9 – Encore un memento mori.
22 juillet - Épisode 10 – La douleur suspendue.
Les 8, 12, 16, 20 et 23 juillet - Tout Hamlet en 1 h 30.