© J. B. Vincens.
Alors oui, il y a bien là, accessoirisé de son petit "bureau chaise lampe", le conférencier, en costume et cravate noirs sur chemise blanche. (C'est ce soir-là Xavier Lemaire - père du spectacle - qui officie). Le verbe clair, haut, le sourire bienveillant et le discours émaillé d'humour éclairent l'attention des spectateurs à la thématique de la conférence : le théâtre et plus spécifiquement la mise en scène au théâtre.
Pendant ce temps, et même dès l'ouverture du spectacle, deux régisseurs de plateau aux nez de clowns installent un décor. Et cela commence par un jeu totalement convenu, formel et sans surprise : les deux "petites mains" du théâtre vont perturber la conférence. Mais il ne faut pas s'y tromper… minute après minute, le spectacle va s'éloigner un peu plus du convenu et du stéréotypé pour s'envoler, et le spectateur avec lui, vers une frénésie capable de susciter volées de rires et vagues d'émotions.
Alors oui, le fil conducteur consiste bien dans le triple montage de la scène écrite par Molière (jouée une fois de manière classique stylisée, une fois dans le style symbolique et une troisième fois en contemporain - très réaliste) mais il ne s'agit ici que du fil rouge, extrêmement intéressant au demeurant car il permet de mettre en évidence l'écart monumental qui peut exister d'une mise en scène à une autre pour un texte identique.
Pendant ce temps, et même dès l'ouverture du spectacle, deux régisseurs de plateau aux nez de clowns installent un décor. Et cela commence par un jeu totalement convenu, formel et sans surprise : les deux "petites mains" du théâtre vont perturber la conférence. Mais il ne faut pas s'y tromper… minute après minute, le spectacle va s'éloigner un peu plus du convenu et du stéréotypé pour s'envoler, et le spectateur avec lui, vers une frénésie capable de susciter volées de rires et vagues d'émotions.
Alors oui, le fil conducteur consiste bien dans le triple montage de la scène écrite par Molière (jouée une fois de manière classique stylisée, une fois dans le style symbolique et une troisième fois en contemporain - très réaliste) mais il ne s'agit ici que du fil rouge, extrêmement intéressant au demeurant car il permet de mettre en évidence l'écart monumental qui peut exister d'une mise en scène à une autre pour un texte identique.
© J. B. Vincens.
Et c'est là que ce spectacle devient autre chose que ce qu'il promet : non pas une simple conférence recréée mais un acte théâtral en soi, une histoire particulière, pleine de rebondissements, de situations variées, de personnages inattendus.
Quelque chose de vrai se dégage ainsi de la scène grâce au jeu des trois interprètes, Xavier Lemaire dans le rôle du conférencier extrêmement charismatique mais pas seulement (lorsqu'il devient lui-même metteur en scène visionnaire emportant ses comédiens dans un tragique désopilant), Isabelle Andréani dans le rôle de Martine (souple comme un feu follet) et aussi d'une régisseuse (rugueuse comme de la toile émeri), d'une comédienne amatrice en audition (sublime de drôlerie, d'espièglerie et de bêtise sublimée) et Franck Jouglas dans le rôle de Sganarelle (félon, roué, malin allant jusqu'à la plus crasse imbécillité, ou la plus redoutable violence du rôle), également régisseur (terrien, mégot à la lippe et pantalon lâche) ou encore dans la caricature à se tordre du comédien trop imbu de lui-même…
C'est ainsi que toute une galerie de personnages viennent donner vie à cette pseudo-conférence. Et toute l'intelligence de ce spectacle consiste bien à se permettre de ne pas rester cliver dans le formel du départ tout en apportant au fil du discours des témoignages lumineux de grands metteurs en scène (Ariane Mnouchkine, Peter Brook…) et de faire ainsi ce que seul le grand art peut faire : être sérieux sans se prendre au sérieux.
Quelque chose de vrai se dégage ainsi de la scène grâce au jeu des trois interprètes, Xavier Lemaire dans le rôle du conférencier extrêmement charismatique mais pas seulement (lorsqu'il devient lui-même metteur en scène visionnaire emportant ses comédiens dans un tragique désopilant), Isabelle Andréani dans le rôle de Martine (souple comme un feu follet) et aussi d'une régisseuse (rugueuse comme de la toile émeri), d'une comédienne amatrice en audition (sublime de drôlerie, d'espièglerie et de bêtise sublimée) et Franck Jouglas dans le rôle de Sganarelle (félon, roué, malin allant jusqu'à la plus crasse imbécillité, ou la plus redoutable violence du rôle), également régisseur (terrien, mégot à la lippe et pantalon lâche) ou encore dans la caricature à se tordre du comédien trop imbu de lui-même…
C'est ainsi que toute une galerie de personnages viennent donner vie à cette pseudo-conférence. Et toute l'intelligence de ce spectacle consiste bien à se permettre de ne pas rester cliver dans le formel du départ tout en apportant au fil du discours des témoignages lumineux de grands metteurs en scène (Ariane Mnouchkine, Peter Brook…) et de faire ainsi ce que seul le grand art peut faire : être sérieux sans se prendre au sérieux.
"Zigzag"
© J. B. Vincens.
Texte : Xavier Lemaire.
Mise en scène : Xavier Lemaire.
Avec : Isabelle Andréani, Franck Jouglas et Xavier Lemaire en alternance avec Alain Sachs (du 28 février au 4 mars).
Décor : Caroline Mexme.
Lumières : Stéphane Baquet.
Costumes : Marie Thérèse Roy.
Durée : 1 h 20.
Du 18 janvier au 4 mars 2018.
Du mardi au samedi à 19 h et le dimanche à 17 h 15. Relâche le 9 février.
Petit Montparnasse, Paris 14e, 01 43 22 77 74.
>> theatremontparnasse.com
Mise en scène : Xavier Lemaire.
Avec : Isabelle Andréani, Franck Jouglas et Xavier Lemaire en alternance avec Alain Sachs (du 28 février au 4 mars).
Décor : Caroline Mexme.
Lumières : Stéphane Baquet.
Costumes : Marie Thérèse Roy.
Durée : 1 h 20.
Du 18 janvier au 4 mars 2018.
Du mardi au samedi à 19 h et le dimanche à 17 h 15. Relâche le 9 février.
Petit Montparnasse, Paris 14e, 01 43 22 77 74.
>> theatremontparnasse.com