"La Diva aux pieds nus", chorégraphie de Nicolas Huchard © Morgan Éloi.
Cela démarre par le groupe SOW (Sons Of Wind) avec "Bounce" qui s'extirpe derrière une table de mixage située en arrière-scène. C'est d'abord une masse un peu informe qui se découvre dans une semi-obscurité enrobée de brouillard.
Les démarches sont lourdes et les déplacements massifs, avec des mouvements répétitifs. Au fil de celles-ci, les danseurs se découvrent avec une gestuelle identique, mais déclinée de façon différente. Ici, plus ou moins vive, là plus ou moins acérée, plus loin, plus ou moins nonchalante, la trame chorégraphique est exprimée de manière variée, mais toujours dans le même tempo, les différences se situant dans la tension et l'expressivité.
Celle-ci, par le biais des visages, est fermée comme si elle ne pouvait être que corporelle, sans qu'aucun sentiment ne puisse s'échapper. Les relations dans le groupe n'existent pas, sauf celle d'une distance entre eux, qui les relie toutefois. Et parce qu'elle les relie, elle permet de créer une entité homogène qui devient une identité de groupe à part entière.
Les démarches sont lourdes et les déplacements massifs, avec des mouvements répétitifs. Au fil de celles-ci, les danseurs se découvrent avec une gestuelle identique, mais déclinée de façon différente. Ici, plus ou moins vive, là plus ou moins acérée, plus loin, plus ou moins nonchalante, la trame chorégraphique est exprimée de manière variée, mais toujours dans le même tempo, les différences se situant dans la tension et l'expressivité.
Celle-ci, par le biais des visages, est fermée comme si elle ne pouvait être que corporelle, sans qu'aucun sentiment ne puisse s'échapper. Les relations dans le groupe n'existent pas, sauf celle d'une distance entre eux, qui les relie toutefois. Et parce qu'elle les relie, elle permet de créer une entité homogène qui devient une identité de groupe à part entière.
"La danse des légendes du hip-hop français" par le Groupe Artizans © Visages du Monde.
Au démarrage presque sans vie, avec un aspect robotique, le groupe, toujours uni, devient vivant par sa cohérence gestuelle et son homogénéité, en restant toutefois un îlot, comme si pour y entrer, les codes vestimentaires, les attitudes et l'apparence étaient tout aussi importants que les gestes exprimés. Celles-là incarnent chacun d'entre eux. L'expressivité qui se dégage est aussi de rupture, exprimée avec le cou, celui-ci faisant osciller de l'avant vers l'arrière leur visage. Ces basculements de têtes synchronisés deviennent un signe de cohésion et d'appartenance. Les modes chorégraphiques restent dans une approche fermée, comme si le groupe existait par lui-même et pour lui-même.
La deuxième chorégraphie est de Nicolas Huchard avec "La Diva aux pieds nus". C'est un ensemble de cinq danseuses composé de Séréna Freira, Julie Laventure, Leila Miretti, Stéphie Téhoué et Mayvis William. Au démarrage, l'une d'elles avance au ralenti jusqu'au milieu des planches, dans une semi-obscurité. Le plateau se découpe en différentes scènes délimitées par une lumière. Autre tempo, les mouvements qui s'enchaînent ensuite sont très dynamiques. Parcourant les planches avec des gestuelles en tension, un moment, elles se retrouvent toutes réunies.
La deuxième chorégraphie est de Nicolas Huchard avec "La Diva aux pieds nus". C'est un ensemble de cinq danseuses composé de Séréna Freira, Julie Laventure, Leila Miretti, Stéphie Téhoué et Mayvis William. Au démarrage, l'une d'elles avance au ralenti jusqu'au milieu des planches, dans une semi-obscurité. Le plateau se découpe en différentes scènes délimitées par une lumière. Autre tempo, les mouvements qui s'enchaînent ensuite sont très dynamiques. Parcourant les planches avec des gestuelles en tension, un moment, elles se retrouvent toutes réunies.
"Bounce" par le Groupe SOW (pour Sons of Wind) © DR.
Car, sur le plateau, les artistes se situent dans un ensemble de chorégraphies distinctes, avec des dynamiques et des tensions propres à chacune d'entre elles et effectuées sur des temporalités différentes. Cette diversité crée ainsi des ruptures de rythme comme un calme après une tempête, une risée avant celle-ci ou un soleil après un grain. C'est sur cette approche que les gestuelles se coordonnent. Ce qui crée un ensemble est cette disparité de danses effectuées au même moment dans des lieux différents de la scène. La distance et la lumière les séparent sans pour autant briser leur homogénéité.
Ce sont ainsi des parallèles au même moment qui sont faits entre un solo et un pas de deux ou un pas de trois. Le regard du spectateur doit ainsi être sur deux niveaux, aimanté par une chorégraphie quand, derrière ou à côté, se joue une autre, donnant une vision artistique où l'attention peut être déportée de l'une à l'autre sans que la cohérence en soit perturbée. Les gestuelles combinent ainsi une pluralité d'états au même moment.
Le spectacle se finit avec Artizans et "La danse des légendes du hip-hop français" qui regroupe sept danseurs ayant marqué les années quatre-vingt-dix/deux mille. Une table de mixage trône au milieu du plateau, alors que s'enchaînent solos, duos et danses de groupe. Est simulée une battle où deux artistes se mesurent avec un "jury" pour les départager. Ce n'est que du théâtre, même si les solos ne le sont pas, afin de rappeler un rituel et une pratique qui perdurent et dominaient aussi dans la période Old School du hip-hop des années quatre-vingt et dont les Artizans étaient, entre autres, de célèbres représentants la décennie suivante.
Ce sont ainsi des parallèles au même moment qui sont faits entre un solo et un pas de deux ou un pas de trois. Le regard du spectateur doit ainsi être sur deux niveaux, aimanté par une chorégraphie quand, derrière ou à côté, se joue une autre, donnant une vision artistique où l'attention peut être déportée de l'une à l'autre sans que la cohérence en soit perturbée. Les gestuelles combinent ainsi une pluralité d'états au même moment.
Le spectacle se finit avec Artizans et "La danse des légendes du hip-hop français" qui regroupe sept danseurs ayant marqué les années quatre-vingt-dix/deux mille. Une table de mixage trône au milieu du plateau, alors que s'enchaînent solos, duos et danses de groupe. Est simulée une battle où deux artistes se mesurent avec un "jury" pour les départager. Ce n'est que du théâtre, même si les solos ne le sont pas, afin de rappeler un rituel et une pratique qui perdurent et dominaient aussi dans la période Old School du hip-hop des années quatre-vingt et dont les Artizans étaient, entre autres, de célèbres représentants la décennie suivante.
"La Diva aux pieds nus" © Morgan Éloi.
Des solos sont effectués en groupe ou en duo, voire trio, chacun dans son propre style. Les regards font lien entre eux. Ils sont ensemble même s'ils n'ont pas la même gestuelle. Les corps basculent sur des effets de pieds tournant de façon relâchée quand le torse ondule en points de tension et de relâchement avec les mains qui se plient au poignet, comme une marionnette vivante baignée de zénitude.
La danse est parfois beaucoup plus rythmée, comme l'une qui est un peu au ras-du-sol avec les genoux repliés, le torse droit avec une jambe tendue parallèle aux planches, alors que le corps est en mouvement tournant avec les mains en appui. Nous sommes dans un mariage artistique où, à tour de rôle ou ensemble, les Artizans jouent chacun leur partition tout en formant un ensemble nous rappelant les belles décennies du hip-hop et qui rapidement a eu un intérêt qui s'est fortement démultiplié en gagnant, depuis plusieurs années maintenant, le respect des instances représentatives du 6e art.
Animé par Jules Turlet en langage des signes, malgré quelques longueurs dans la présentation, la soirée fut riche avec une sacrée ambiance venant des plus jeunes dans le public qui ont porté aussi le spectacle par leur enthousiasme.
◙ Safidin Alouache
La danse est parfois beaucoup plus rythmée, comme l'une qui est un peu au ras-du-sol avec les genoux repliés, le torse droit avec une jambe tendue parallèle aux planches, alors que le corps est en mouvement tournant avec les mains en appui. Nous sommes dans un mariage artistique où, à tour de rôle ou ensemble, les Artizans jouent chacun leur partition tout en formant un ensemble nous rappelant les belles décennies du hip-hop et qui rapidement a eu un intérêt qui s'est fortement démultiplié en gagnant, depuis plusieurs années maintenant, le respect des instances représentatives du 6e art.
Animé par Jules Turlet en langage des signes, malgré quelques longueurs dans la présentation, la soirée fut riche avec une sacrée ambiance venant des plus jeunes dans le public qui ont porté aussi le spectacle par leur enthousiasme.
◙ Safidin Alouache
"Golden stage"
"La Diva aux pieds nus" © Morgan Éloi.
Trois collectifs chorégraphiques de hip-hop.
La représentation a eu lieu le 10 avril à la Grande Halle de la Villette.
"Bounce" par Sons Of Wind
Création 2024.
Chorégraphe : Yann Lumi Joseph-Auguste.
Écriture collective - danseurs et musiciens : Joakim Twizzy Chardonnens, Dereck Prudent, Nathan Nathy Kinsiona, Anaël Lypso Régent, Kristina Krissy Kunn, Mickaël Kara Saint-Felix, Amiel Mampouya, Junior Steve Phaonce Cadet, Kevin "Wael" Moulin, Esteban "Eston" Beau Herrero, Odilon Mpanda, Keron "Sirproverbs" Proverbs, Claudio Gabriel "Comics" Teixeira Fernandes, Jerson Diasonama et en alternance Akciel Régent, Anis "Nice" Yahaya, Lina "Mityaika" Mytiai
Lumière : Xavier Lescat.
Son : Lucie Béguin.
Direction artistique : Amina Kilcher, Yann Lumi Joseph-Auguste.
Création : Sons of Wind.
Production Garde-Robe.
"La Diva aux pieds nus" par la Cie Nicolas Huchard
Chorégraphie : Nicolas Huchard.
Avec : Élodie Antonio, Séréna Freira, Julie Laventure, Leila Miretti, Stéphie Téhoué, Mayvis William.
Répétiteur : Serge Tsakap.
Création lumière : Marine Stroeher.
Projections lumieuses : Dani Olivier.
Vidéo : Dani Olivier.
Composition musicale : Lazy Flow, Mansur Brown et Raphaël Hofman.
Costumes Mayvis William.
Production Compagnie Nicolas Huchard, Le Manège.
"La danse des légendes du hip-hop français" parr le Groupe Artizans
Direction artistique : Artizans.
Avec : Yugson - Massangila Lumengo, Dedson - Ndedi Ma Sellu, Physs - Philippe Almeida, Didier Firmin, Tip Top - Goyi Tangale, Fabbreezy - Fabrice Labrana, Joseph Go - Niamien N’guessan.
Collaborateur, metteur en scène : Régis Truchy.
Créateur et arrangeur sonore : Adrien Kanter.
Créateur et régie lumière : Virgile "Amour" Garcia.
Production MouvMatik.
La représentation a eu lieu le 10 avril à la Grande Halle de la Villette.
"Bounce" par Sons Of Wind
Création 2024.
Chorégraphe : Yann Lumi Joseph-Auguste.
Écriture collective - danseurs et musiciens : Joakim Twizzy Chardonnens, Dereck Prudent, Nathan Nathy Kinsiona, Anaël Lypso Régent, Kristina Krissy Kunn, Mickaël Kara Saint-Felix, Amiel Mampouya, Junior Steve Phaonce Cadet, Kevin "Wael" Moulin, Esteban "Eston" Beau Herrero, Odilon Mpanda, Keron "Sirproverbs" Proverbs, Claudio Gabriel "Comics" Teixeira Fernandes, Jerson Diasonama et en alternance Akciel Régent, Anis "Nice" Yahaya, Lina "Mityaika" Mytiai
Lumière : Xavier Lescat.
Son : Lucie Béguin.
Direction artistique : Amina Kilcher, Yann Lumi Joseph-Auguste.
Création : Sons of Wind.
Production Garde-Robe.
"La Diva aux pieds nus" par la Cie Nicolas Huchard
Chorégraphie : Nicolas Huchard.
Avec : Élodie Antonio, Séréna Freira, Julie Laventure, Leila Miretti, Stéphie Téhoué, Mayvis William.
Répétiteur : Serge Tsakap.
Création lumière : Marine Stroeher.
Projections lumieuses : Dani Olivier.
Vidéo : Dani Olivier.
Composition musicale : Lazy Flow, Mansur Brown et Raphaël Hofman.
Costumes Mayvis William.
Production Compagnie Nicolas Huchard, Le Manège.
"La danse des légendes du hip-hop français" parr le Groupe Artizans
Direction artistique : Artizans.
Avec : Yugson - Massangila Lumengo, Dedson - Ndedi Ma Sellu, Physs - Philippe Almeida, Didier Firmin, Tip Top - Goyi Tangale, Fabbreezy - Fabrice Labrana, Joseph Go - Niamien N’guessan.
Collaborateur, metteur en scène : Régis Truchy.
Créateur et arrangeur sonore : Adrien Kanter.
Créateur et régie lumière : Virgile "Amour" Garcia.
Production MouvMatik.